De lourdes conséquences possibles pour les manifestants, selon des experts
Agence QMI
Les manifestants qui ont continué de résister coûte que coûte aux policiers qui tentaient de les expulser des rues d’Ottawa, vendredi, pourraient s’exposer à de lourdes conséquences judiciaires, selon plusieurs experts.
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Les agents de plusieurs forces de police sont arrivés pour grossir les rangs des policiers présents depuis plusieurs jours sur les lieux du siège du «convoi de la liberté». Des renforts qui ont permis de lancer une opération policière vendredi matin pour commencer à déloger les manifestants encore présents.
Au cours de l’après-midi, le Service de police d’Ottawa a indiqué qu'une centaine de personnes avaient été arrêtées et 21 véhicules ont été remorqués. Une personne a d’ailleurs été arrêtée pour avoir intentionnellement blessé un animal de police en jetant un vélo au pied des chevaux.
«Avec le cheval, les gens n’ont pas le choix de se tasser, c’est une stratégie importante», a avancé Mario Berniqué, capitaine retraité de la Sûreté du Québec (SQ) concernant l’arrivée de la cavalerie en après-midi.
La situation a continué de se dégrader en fin d’après-midi, alors que des manifestants ont commencé à agresser des agents et à leur retirer leurs armes, selon la police. Des enfants ont également été vus près de la ligne de front en matinée.
«C’est une tactique utilisée fréquemment par les manifestants, ils vont tenter de provoquer [les policiers], de les frapper», a indiqué André Durocher, inspecteur à la retraite au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). «Les manifestants qui demeurent là, ce ne sont pas des enfants de chœur».
«Ça commence à brasser un petit peu plus, les enfants n’ont pas nécessairement leur place là, donc ça dépend exactement comment est-ce qu’on utilise un enfant dans ces circonstances-là, mais c’est sûr qu’un tribunal n’aimera pas ça», a souligné Cédric Materne, criminaliste de Riendeau avocats, concernant de possibles accusations à ce sujet.
Ces moyens de révolte des participants du convoi pourraient ainsi entraîner des accusations importantes à leur encontre, même s’il est encore difficile de déterminer le type de peine encourue, selon Mme Marie-Pierre Boulet, criminaliste et vice-présidente de l'Association québécoise des avocates et avocats de la défense.
«On parlerait principalement de crimes qui vont amener des amendes, sauf qu’une amende, ce n’est pas une amende pénale. Alors une amende, en vertu du Code criminel, ça donne un casier judiciaire. Ce n’est pas rien», a-t-elle expliqué en entrevue sur LCN.
Les manifestants pourraient d’ailleurs être accusés au même titre que les organisateurs du convoi, Chris Barber, Pat King et Tamara Lich ayant d’ailleurs déjà été arrêtés.
«Si on aide, qu’on encourage ou qu’on participe d’une façon x y z à l’action principale, on peut être accusé, ça, c’est en vertu des principes de complicité, et les conséquences sont les mêmes que le crime commis par le principal instigateur», a mentionné Me Boulet.
Selon M. Materne, les accusations dépendent de la situation où se trouvent les manifestants lors de l’arrestation, même si «l’emprisonnement n’est pas à négliger».
«Est-ce que [les policiers] sont là pour vraiment arrêter les gens, pour les accuser au niveau criminel, ou simplement pour faire en sorte que tout se fasse pacifiquement, donc on les resserre un peu par petit peu pour qu’ils s’en aillent d’eux-mêmes, ça c’est des techniques policières», a-t-il précisé.