«Le Canadien a réalisé un très bon coup»
Jean-François Chaumont
« Moi, je ne regarde pas les matchs du Canadien de Montréal. Mais je pense que je commencerai maintenant à le faire avec Martin derrière le banc. »
Celui qui parle, c’est Dan Boyle. À la retraite du hockey depuis sa dernière saison avec les Rangers de New York en 2015-2016, Boyle garde encore un œil sur les activités de la LNH.
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Avant de sortir pour une course dans une température avoisinant les 20° degrés Celsius à San Jose en Californie, l’ancien défenseur a suivi la première conférence de presse de Martin St-Louis comme entraîneur en chef du Canadien de Montréal.
« Quand j’ai appris la nouvelle mercredi, ma réaction initiale, c’était wow, a lancé dans un français toujours impeccable le défenseur originaire d’Ottawa. Je ne savais même pas que c’était possible pour le Canadien de Montréal d’engager un coach qui n’a pas d’expérience. Mais en même temps, je crois que Marty est le gars parfait pour ce boulot. »
« C’est une situation gagnante pour Martin et le CH. Ils ne feront pas les séries, ils ne peuvent pas être plus mauvais sur la glace. S’il y a un gars qui peut rentrer sans expérience, je crois réellement que c’est Martin. Je trouve que le Canadien a réalisé un très bon coup. »
Dans le train
De ses 18 saisons dans la LNH, Boyle a partagé le même vestiaire que celui de St-Louis pour sept campagnes, soit six avec le Lightning de Tampa Bay et une autre avec les Rangers de New York.
« Martin l’a dit dans sa conférence, il parlait souvent de hockey, a rappelé Boyle. Martin et moi, nous vivions au Connecticut quand nous jouions pour les Rangers. Nous prenions le train vers Manhattan les matins des matchs. Martin voulait toujours parler de hockey. Moi, il y a des jours où j’aurais aimé parler d’autres sujets. Martin adore le hockey. Et croyez-moi, j’aime ça aussi. »
Aux yeux de Boyle, l’inexpérience du métier d’entraîneur ne constituera pas un mur pour son ancien coéquipier.
« Comme joueur, j’ai compris une chose. L’expérience, c’est souvent surestimé. On s’en fiche un peu de l’expérience du coach. Tu veux avoir un coach que tu respectes. Tous les gars connaissent Martin St-Louis et ils le respecteront. »
« J’ai écouté sa conférence de presse et j’ai eu des frissons quand il parlait, a-t-il continué. J’aurais tellement voulu jouer pour lui. Il y a des coachs qui dirigent d’une seule façon et juste à l’intérieur d’un système. Oui, tu es une équipe, mais tu as aussi 23 joueurs. Tu ne peux pas diriger les 23 joueurs de la même façon. Il y a beaucoup de coachs qui ont cette philosophie, que les règles sont les mêmes pour les 23 gars. À mes yeux, c’est une mauvaise façon de coacher. Le gars d’un quatrième trio ne peut pas se faire diriger comme ton attaquant étoile. »
« Il y a des gars qui veulent se faire dire où aller sur la glace. Mais des joueurs comme Martin ou moi comme défenseur, nous avions besoin d’utiliser nos instincts. J’ai joué assez longtemps pour savoir que le hockey ne sera jamais robotique. Martin comprend cette différence, il y a une structure à respecter, mais il y a toujours de la place pour les instincts. »
Montréal, une autre bête
À l’image des Vincent Lecavalier et Rick Nash, Boyle a aussi décrit l’homme de 46 ans comme une personne très compétitive.
« Plusieurs joueurs disent qu’ils sont compétitifs, mais ce sont parfois juste des mots. Je me considérais comme un joueur réellement compétitif. Si je devais identifier un coéquipier qui l’était encore plus que moi à mes 18 saisons dans la LNH, je choisirais Martin. Il était compétitif dans tout, sur la glace ou en jouant aux cartes dans le fond de l’avion. »
S’il y a un tout petit doute dans l’esprit de Boyle, c’est sur la folie d’un gros marché comme celui de Montréal.
« J’ai joué à Tampa longtemps avec lui longtemps, on n’était pas dans une grosse marmite comme Montréal. Il découvrira une réalité différente. Je ne sais pas comment il réagira avec les médias. Je sais que moi, je trouverai ça pénible de parler tous les jours. Il y a des fois où je n’aurais pas la patience, mais je crois que Martin est plus patient que moi. »