Enlisement russe en Ukraine: «la réponse est dans la tête de Poutine»
TVA Nouvelles
En un seul mois, les Russes auraient perdu presque autant de soldats qu’en une décennie lors de la guerre en Afghanistan, selon les chiffres évoqués par diverses organisations.
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Selon le Pentagone, entre 2000 et 4000 soldats russes auraient perdu la vie au combat, 7000 selon le New York Times et jusqu’à 15 000 selon l’OTAN.
Du côté ukrainien, 1300 militaires et 3300 civils auraient péri, selon le gouvernement de Zelensky.
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Selon Charles-Philippe David, fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand, ces morts s’ils se confirment montrent que le plan de Poutine n’a vraiment pas fonctionné comme il le souhaitait.
«Et ces pertes-là sont totalement imprévues, totalement inimaginables pour Vladimir Poutine», explique le spécialiste en entrevue à Mario Dumont.
Si l’Ukraine semble avoir repris du terrain au cours des derniers jours, rien n’est gagné face aux Russes.
Les missiles, tirs de roquette, d’artillerie et la destruction qu’ils entraînent demeurent très très importants, soutient M. David, qui souligne que la destruction à Marioupol rappelle la dévastation des grandes guerres.
«La Russie n’a peut-être pas une armée si forte que cela. Je me rappelle à l’époque, en 1991, on parlait de l’armée de Saddam Hussein comme la quatrième la plus imposante, importante au monde. Elle a été littéralement fracassée en six semaines par la coalition dirigée par les États-Unis. Ce n’est pas le cas actuellement, mais quand même. On parle de la deuxième armée la plus importante au monde! Pour Poutine ça doit être un méchant réveil, et pas mal tous les matins, de réaliser qu’il n’a toujours pas pris la capitale Kyïv, qu’il rêvait de posséder pour en changer le gouvernement», constate Charles-Philippe David.
Armes chimiques
Acculé au pied du mur, Poutine pourrait avoir recours aux armes chimiques et biologiques. Déjà des rumeurs circulent concernant l’utilisation des bombes au phosphore dans deux localités de l’Ukraine.
«C’est possible. Je ne veux pas être alarmiste, mais il faut être réaliste. Poutine a déjà eu recours aux armes chimiques. La différence, c’est que Joe Biden a dit que c’était une ligne rouge [en Ukraine]. Je suis certain que ça fait partie des discussions en privé des membres de l’OTAN, dont notre premier ministre», relève l’expert.
La question qui demeure : Poutine va-t-il reculer et négocier, ou avancer et attaquer encore plus l’Ukraine?
«Nous n’avons absolument pas la réponse... la réponse est dans la tête de Poutine», conclut-il.
***Voyez son entrevue intégrale dans la vidéo ci-dessus.***
Écoutez l’entrevue de Geneviève Pettersen avec Michel Fortman, fondateur du Centre d’études sur paix et la sécurité internationale sur QUB radio :