La rédemption de Marc-André Barriault
Mathieu Boulay
Les choses peuvent changer rapidement dans le monde des sports de combat. Marc-André Barriault peut en témoigner.
Après sa victoire contre Oskar Piechota en juin 2020, le Québécois avait obtenu un résultat positif à un test antidopage. Malgré une suspension de neuf mois, son agent Stéphane Patry a convaincu les dirigeants de l’UFC de lui octroyer un nouveau contrat de quatre combats.
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À ce moment-là, Barriault avait sa destinée entre ses mains. Il s’est arrangé pour ne pas que son rêve se termine sur une mauvaise note. Il s’est retroussé les manches en remportant ses deux affrontements suivants.
Au cours de la dernière année, on peut dire qu’il a remis sa carrière et sa vie personnelle sur les rails. Il est maintenant bien installé en Floride avec sa nouvelle conjointe. De plus, en s’entraînant au Sanford MMA, il a trouvé un gymnase qui lui a permis de repousser ses limites.
Ces deux décisions ont été salutaires.
«C’était une réinitialisation et j’en avais besoin, a expliqué Barriault en entrevue avec Le Journal. Je n’ai aucun regret par rapport aux défaites que j’ai encaissées lors de mon premier contrat à l’UFC.
«Elles m’ont aidé à prendre des décisions importantes au bon moment. Si j’avais commencé en lion en me retrouvant dans le top 15 ou dans le top 10, la chute aurait été plus brutale.
«Lors de mes premiers affrontements, j’ai eu les tests nécessaires qui m’ont permis de faire une bonne introspection.»
Un adversaire expérimenté
Barriault (13-4) retourne dans l’octogone du Centre Apex de Las Vegas, samedi, pour y affronter l’Américain Chidi Njokuani (20-7). Le Québécois pourrait alors signer une troisième victoire consécutive.
«Ça fait longtemps que je me prépare pour lui. Ça fait depuis octobre dernier que je sais que je vais l’affronter, a-t-il raconté. Njokuani possède beaucoup d’expérience et il a affronté plusieurs grosses pointures au cours de sa carrière.»
Njokuani est un athlète qui se spécialise dans le kickboxing. Il est habile avec ses mains et ses jambes.
«Il a tendance à frapper et à bouger rapidement. Il possède une bonne portée. Je vais devoir le coincer et le coller contre la cage. Il faudra que je mette de la pression sur lui. Par contre, je vais devoir le faire de façon méthodique.
«Il frappe souvent en utilisant des angles étranges. Je vais devoir faire attention pour ne pas glisser sur une pelure de banane et de me faire atteindre par un coup qui pourrait faire du dommage.»
Respect
Contrairement aux autres combattants, celui qu’on surnomme «Powerbar» ne passe pas des heures à regarder des vidéos de son adversaire.
«Je me concentre sur ce que je peux apporter dans ce combat. Par contre, je respecte Njokuani parce qu’il est très intelligent dans l’octogone.»
NÉGOCIER AVEC UNE VICTOIRE EN POCHE
Contre Chidi Njokuani, Marc-André Barriault écoulera le troisième combat de son contrat qui en compte quatre. Un duel important pour la suite des choses.
Habituellement, c’est durant cette période que les dirigeants de l’UFC négocient de nouvelles ententes avec leurs athlètes.
Ces derniers préfèrent avoir des discussions avec une victoire en poche plutôt qu’une défaite.
Barriault n’est pas différent des autres.
«Ce combat va déterminer mon pouvoir de négociation pour la suite des choses, a souligné le combattant originaire de Gatineau. Si je peux obtenir une victoire convaincante, c’est sûr que ça va m’aider.»
Le gros bout du bâton
Il pourrait aussi faire comme Charles Jourdain en décidant de négocier seulement après le dernier affrontement de son entente. Un pari qui peut être risqué.
«Je ne me fais pas de scénario. Pour une rare fois dans ma carrière, je veux avoir le gros bout du bâton. Je veux m’arranger pour avoir les meilleures offres possibles et je sais ce que j’ai à faire pour cela.
«Par contre, je me suis promis de ne plus jamais me mettre dans une zone de confort. Chaque combat peut être mon dernier. L’UFC peut faire ce qu’elle veut et on a vu des gars se faire libérer sur des victoires. Il n’y a rien de garanti.»
À l’heure actuelle, il est en bonne posture puisqu’il a remporté ses deux derniers affrontements.
Barriault n’aura pas le dos au mur comme ce fut le cas à la fin de sa première entente.