Plus de privé en santé: la proposition de la CAQ divise l’opposition
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Patrick Bellerose | Bureau parlementaire
La volonté caquiste de faire une plus grande de place au privé en santé divise les partis d’opposition: Québec solidaire et le Parti québécois rappellent l’expérience coûteuse des agences de placement, tandis que le Parti libéral reproche au gouvernement d’avoir tardé à aller de l’avant.
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Les partis d’opposition ont réagi, lundi, aux propos du ministre de la Santé, Christian Dubé, qui confirme son intention de confier plus de chirurgies aux cliniques privées, après que celles-ci aient démontré leur efficacité pour aider le réseau public durant la pandémie.
M. Dubé présente l’apport du privé comme un des éléments de la refondation du système de santé souhaitée par son gouvernement.
«Ce n’est pas une refondation, c’est une démission. Il baisse les bras. Il n’est pas capable de réformer le système public, alors il fait la chose la plus simple que tous les néolibéraux font : il se vire vers le privé», réplique le député solidaire Vincent Marissal.
En campagne électorale, la CAQ avait promis des mesures ambitieuses, dont une réforme du mode de rémunération des médecins, en plus d’aller chercher un milliard $ dans les poches des médecins spécialistes.
«Il démissionne carrément en disant: on n’est pas capables, alors on va aller vers le privé», estime le critique solidaire.
Agences de placement
Solidaires et péquistes rappellent que le système de santé tente depuis des années de se sevrer des agences de placement, qui loue à fort prix des infirmières et préposées formées aux frais des contribuables.
«Le système est devenu à ce point fragilisé qu’il est complètement dépendant des entreprises privées pour offrir des services publics. Cet exemple-là, à lui seul, devrait nous prouver qu’il ne faut pas le transposer dans d’autres sphères du réseau de la santé», souligne le député péquiste Joël Arseneau.
Initiative du PLQ
Du côté des libéraux, le discours est tout autre. Le député Monsef Derraji rappelle que c’est le gouvernement Couillard, en 2016, qui a mis sur pied trois projets-pilotes pour tester la capacité des cliniques privées à offrir des chirurgies de la hanche, des genoux et des cataractes.
«Les trois projets-pilotes ont démontré leur efficacité», affirme M. Derraji, qui reproche au gouvernement Legault son «réveil tardif» pour y donner suite.
«Il y a 150 000 personnes en attente d’une chirurgie. Si on peut faire des partenariats, sans que ça coûte rien au patient, au bout de la ligne, c’est le patient qui va en bénéficier», dit-il.