La motivation supplémentaire de Carey Price
Jonathan Bernier
La réadaptation de Carey Price semble avoir pris une nouvelle cadence. Pour une deuxième journée de suite, la troisième depuis le début de la semaine, le gardien du Canadien s’est délié les jambes, vêtu de son équipement complet. Ce qui signifie que son genou a bien répondu aux exercices de la veille.
«C’est certain que, pour lui, remettre l’équipement représente un pas de plus vers un retour au jeu. Ça fait du bien, a indiqué Dominique Ducharme, à quelques heures de l’affrontement face aux Blackhawks de Chicago. Plus tu te rapproches d’un retour au jeu, plus ça amène du positif et ça devient excitant.»
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À plusieurs reprises depuis quelques semaines, l’entraîneur-chef du Canadien a précisé que l’homme masqué de 34 ans ne serait pas en mesure de revenir au jeu avant Noël. Toutefois, avant longtemps, il suivra ses coéquipiers pour s’entraîner sur les patinoires adverses.
À un collègue qui lui demandait si Price allait être du voyage que le Tricolore amorce vendredi en s’envolant vers St. Louis, Ducharme a répondu : «Pas cette fois-ci.»
On peut donc présumer que Price sera du périple qui mènera les Montréalais dans la région new-yorkaise pour des matchs contre les Islanders, les Rangers et les Devils, du 20 au 24 décembre.
Armstrong le veut
Mine de rien, le tournoi olympique approche à grands pas. Deux mois nous séparent du premier match d’Équipe Canada qui, le 9 février, croisera le fer avec l’Allemagne.
Il y a quelques semaines, Doug Armstrong, directeur général de la formation canadienne, a affirmé qu’il procéderait, au début du mois de décembre, à l’évaluation approfondie des 55 candidats que ses adjoints et lui ont inscrits sur leur liste, pour la réduire à un nombre se rapprochant d’une formation finale.
Or, cette étape n’a toujours pas été franchie. D’ailleurs, il a révélé, plus tôt cette semaine, être toujours intéressé à inclure Price dans sa formation.
Quand votre équipe ne s’en va nulle part, songer à participer aux Jeux olympiques peut certainement servir de motivation.
«Sa motivation première, c’est de jouer au hockey. Mais c’est certain que d’avoir une chance d’aller aux Olympiques, c’est une motivation supplémentaire», a reconnu Ducharme.
«C’est la même chose pour un gars qui connaît un moins bon départ. Il veut tourner la situation rapidement pour faire bonne impression, a-t-il poursuivi. Pour un joueur qui est blessé, avoir une chance de représenter le Canada aux Olympiques, ça encourage à mettre les efforts.»
Trois gardiens de but
On peut se demander si c’est une bonne idée, pour un joueur qui se remet d’une longue convalescence et de 30 jours sur le programme d’aide aux joueurs de la LNH, d’aller s’encabaner dans un village olympique, pendant trois semaines, à l’autre bout du monde.
Ce qui devrait alléger le fardeau de la décision, c’est que chaque équipe peut amener trois gardiens de but à Pékin. Armstrong pourrait confirmer le nom de Price sans crainte d’être pris de court advenant un pépin d’ici les Jeux olympiques. Ou même pendant.
D’ailleurs, voici un portrait des options qui se présentent à Armstrong et à son équipe pour le poste de gardien de but.
SIX CANDIDATS POUR TROIS POSTES
Carey Price - 34 ans
Il n’est plus le meilleur gardien de la LNH, mais peut certainement convoiter le titre de meilleur homme masqué canadien. Il est le plus décoré du groupe sur la scène internationale. Aux Jeux olympiques de Sotchi, derrière une équipe aguerrie pratiquant un style de jeu étanche, il a présenté une microscopique moyenne de buts alloués de 0,59 et un taux d’efficacité de ,972. Il est habitué à la pression. Qui ne se souvient pas de la séance de tirs de barrage face aux Américains en demi-finale du Championnat mondial junior de 2007 ?
Marc-André Fleury - 37 ans
Il est le troisième gardien de l’histoire de la LNH à atteindre le plateau des 500 victoires. Il a joué les troisièmes violons à Vancouver, derrière Martin Brodeur et Roberto Luongo. Depuis, il n’a jamais obtenu une autre occasion de représenter l’unifolié. À 37 ans, il s’agit assurément de sa dernière chance. Il est le lauréat du trophée Vézina, remis au meilleur gardien du circuit. Il a encore de bons matchs dans le corps.
Carter Hart - 23 ans
Il a ralenti quelque peu après un début de carrière étincelant chez les Flyers. À cette époque, il était même considéré comme le dauphin de Price sur la scène internationale, le gardien d’avenir du Canada. C’est dans cette optique que l’équipe canadienne l’avait invité au championnat mondial de 2019. Derrière Matt Murray, qui n’est maintenant plus l’ombre de lui-même, il avait bien fait. Les Flyers connaissent une saison misérable, ce qui a entraîné un grand ménage derrière le banc. Évidemment, les performances de l’Albertain s’en sont ressenties.
Jordan Binnington - 28 ans
Il est le gardien de Doug Armstrong à St. Louis. Voilà qui pourrait lui donner avantage. D’autant plus qu’il fut l’un des rouages importants de la conquête inattendue de la coupe Stanley par les Blues, en 2019. Son éclosion est survenue tardivement d’où son peu d’expérience et d’invitations sur la scène internationale. Et disons qu’au Championnat mondial junior, son passage n’avait pas été concluant (moyenne de 6,82 et taux d’efficacité de ,871).
Darcy Kuemper - 31 ans
L’Avalanche est allé le chercher en croyant qu’il était la pièce manquante au casse-tête qui lui permettrait d’aspirer aux grands honneurs. De retour d’une blessure au haut du corps, qui lui a fait rater une semaine, il n’a pas connu un début de saison à la hauteur des attentes. La situation s’est toutefois replacée. Il n’a jamais gagné plus de 27 matchs en une saison et il a une minime expérience de 18 matchs en séries depuis ses débuts dans la LNH.
MacKenzie Blackwood - 25 ans
Il tient son bout tant bien que mal derrière une équipe qui en arrache depuis quelques saisons. Il a participé à deux tournois internationaux, dans lesquels il n’a vu que très peu d’action (4 matchs). Il était l’un des rares joueurs à refuser le vaccin en début de saison. Il a finalement dit oui, probablement pour augmenter ses chances de vivre les Jeux olympiques.