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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Budget Freeland: le Canada au bord de la récession

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Anne Caroline Desplanques | Bureau parlementaire

2023-03-28T19:52:25Z
2023-03-28T21:34:12Z
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Sans le sou et anticipant une récession, le gouvernement Trudeau mise le peu qu’il reste dans les coffres sur la transition verte dans un budget minimaliste qui propose peu de mesures neuves.  

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« C’est relativement limité en termes de priorités. On a mis l’accent sur l’économie verte, c’est le gros morceau », résume Jimmy Jean, économiste en chef de Desjardins, en épluchant les quelques 288 pages du budget fédéral 2023 présenté hier. 

Ce plan prévoit plus de 18 milliards de dollars pour la transition verte. Le gros de la somme ira à des crédits d’impôt, en particulier pour stimuler l’investissement dans l’électricité propre. 

« La colonne vertébrale du plan c’est l’électricité propre, c’est un grand avantage industriel que nous avons et que nous devons stimuler », a déclaré un haut fonctionnaire de Finances Canada, indiquant qu’il faut doubler l’investissement dans ce secteur. 

Il s’agit de la réponse canadienne à l’investissement vert massif de près de 400 milliards de dollars que le gouvernement américain a mis en branle dans les derniers mois avec sa Loi pour la réduction de l’inflation. 

Des programmes sociaux

C’est donc bien moins que ce que prévoient nos voisins du sud, mais le gouvernement devait garder un peu de sous pour autres choses. Il a choisi d’allouer 13 milliards de dollars au Régime canadien de soins dentaires promis au Nouveau Parti démocratique (NPD). 

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L’autre dépense significative va aux Premières Nations et aux Inuits : 4 milliards de dollars, essentiellement pour la mise en œuvre d’une stratégie de logement autochtone en milieu urbain, rural et nordique. 

Rien toutefois pour les autres Canadiens qui peinent à se loger, alors qu’« il y a une urgence dans ce secteur », s’inquiète M. Jean, déplorant que cet enjeu ait clairement été « sacrifié » du budget 2023. 

La caisse est vide

Mais la ministre des Finances Chrystia Freeland « est allée à la limite de ce qu’elle pouvait se permettre », indique Robert Asselin, vice-président en politiques publiques du Conseil canadien des affaires. 

C’est qu’après des années à dépenser sans compter le gouvernement « n’a plus de marge de manœuvre » et a épuisé les surplus dont il aurait aujourd’hui besoin dans un contexte économique mondial nettement assombri, souligne l’économiste ex-conseiller de l’équipe Trudeau. 

Après avoir martelé que les ombres n’étaient que passagères, Ottawa a retiré ses lunettes roses et admet désormais que la récession, même « légère », est à l’horizon un haut fonctionnaire de Finances Canada. Elle plombe la croissance économique, donc l’argent que l’État reçoit et peu dépenser. 

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