La grande éclosion de Yaniv Perets
Kevin Dubé
Yaniv Perets n’a assurément pas emprunté le chemin pavé dans sa quête d’atteindre, un jour, la LNH. Ignoré au repêchage de la LHJMQ, puis à trois reprises à celui de la LNH, le gardien pourrait bien devenir le premier Québécois depuis Junior Lessard en 2004 à gagner le trophée Hobey-Baker, remis au meilleur joueur de la NCAA.
La campagne du natif de Dollard-Des Ormeaux, sur l’île de Montréal, avec les Bobcats de l’université Quinnipiac, a pris fin dimanche dans une défaite face aux puissants Wolverines du Michigan au tournoi de la NCAA. Cette défaite, alors que son équipe était aux portes du Frozen Four, n’a terni en rien la saison tout à fait exceptionnelle qu’il venait de connaître.
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Superstitieux et concentré sur le moment présent, Perets s’est tenu loin des médias, sociaux ou autres, durant la saison. Il n’a jamais regardé ses statistiques personnelles et a même demandé à des confrères de ne pas les aborder en entrevue, cet hiver. Maintenant éliminé, il a finalement pris conscience de ce qu’il avait accompli, et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
À sa première campagne complète dans la NCAA, Perets a terminé avec une fiche de 22-5-2, une moyenne de buts alloués de 1,17 et un taux d’efficacité de ,939. Il a été nommé joueur par excellence et gardien de l’année dans la division ECAC.
« Ç’a été une année un peu folle, a assuré le gardien de 22 ans lors d’un entretien téléphonique avec Le Journal, lundi. J’ai toujours su que je pouvais accomplir de grandes choses si j’y mettais les efforts. »
Son parcours a assurément de quoi inspirer les jeunes hockeyeurs rêvant d’un jour frapper aux portes de la grande ligue.
Après avoir été ignoré dans la LHJMQ – son but était de jouer aux États-Unis de toute façon –, il a fait son chemin entre le junior A ontarien et la National Collegiate Development Conference (NCDC), au pays de l’oncle Sam. Il a par la suite joint les rangs des Vees de Penticton de la Ligue de hockey de la Colombie-Britannique (BCHL) en 2019-2020.
C’est aussi là qu’il a commencé la saison suivante, mais à mi-parcours, ne sachant pas si la BCHL reprendrait ses activités en raison de la COVID-19, Perets a joint prématurément les Bobcats, où il a disputé ses deux premiers matchs dans la NCAA.
Choix important
Cette saison, on lui a confié le filet au Connecticut, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’est assuré de ne jamais le perdre.
Si bien que ce jeune qui n’a jamais été repêché nulle part attire les regards des équipes de la LNH. Des offres sont sur la table. Pour l’instant, Perets a deux options : faire le saut chez les pros après une seule saison dans la NCAA ou en disputer une de plus afin de parfaire son développement. La décision n’est toujours pas prise.
Une chose est sûre, il s’approche de plus en plus de son rêve de jouer dans la LNH.
« Je crois en mes chances d’un jour y parvenir. Les gardiens qui jouent dans la LNH sont incroyables et ce serait un rêve de faire partie de ce groupe. Je sais toutefois que j’ai encore beaucoup de choses à travailler avant de m’y rendre, mais tous les gardiens qui sont dans la LNH ont cru en leur rêve. Je vais continuer de travailler afin d’atteindre ce rêve. »
Avec Devon Levi
Pour l’obtention du titre de joueur par excellence dans la NCAA, Perets est accompagné de plusieurs gros noms, dont celui de son bon ami et gardien québécois des Huskies de Northeastern Devon Levi, ainsi que les espoirs de la LNH Bobby Brink, Matty Beniers et Luke Hughes.
« Ce serait un rêve qui deviendrait réalité pour moi. Il y a tellement de bons joueurs qui ont remporté cet honneur au fil du temps. Par contre, le vrai trophée que j’aurais voulu avoir, c’est celui de champion national. J’aurais aimé pouvoir savourer un titre avec mes coéquipiers et qu’on devienne des frères pour la vie. »
Le dernier gardien à avoir remporté le trophée Hobey-Baker est Ryan Miller, en 2001. Le gagnant sera annoncé le 8 avril.