La vaccination obligatoire des camionneurs perturbera la chaîne de distribution

 Les camionneurs canadiens non vaccinés qui souhaitent entrer au Canada avec leur cargaison doivent se faire dépister à la frontière depuis samedi matin, en plus de respecter une quarantaine. 

«On est dans une situation un peu précaire. À peu près la moitié de ce qu’on fabrique juste au Québec est exporté aux États-Unis», a souligné Sylvie Cloutier, présidente-directrice générale du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ).

Quant aux camionneurs américains qui n’ont pas reçu leurs deux doses de vaccin contre la COVID-19, ils ne peuvent tout simplement pas entrer au pays.

Certains chauffeurs américains qui apportent des matières essentielles à la transformation ne sont donc pas admissibles au passage frontalier, ce qui pose un problème, selon Marc Cadieux, président-directeur général de l’Association du camionnage du Québec (ACQ).

Plusieurs camionneurs rencontrés samedi au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle ont affirmé être vaccinés et accueillir favorablement ces mesures pour leurs collègues qui ne le sont pas.

Certains se sont toutefois déjà plaints des délais d’attente aux douanes.

Le Conseil de la transformation alimentaire du Québec a estimé qu’il y aura entre 12 000 et 16 000 camionneurs de moins sur les routes.

Du côté de l’Alliance canadienne du camionnage (ACC) et de la American Trucking Association, on estime que 26 000 des 160 000 conducteurs transfrontaliers seront tenus à l’écart.

«On va probablement réaménager les routes de distribution. Donc, la prochaine semaine va être cruciale pour mesurer l’impact réel sur les tablettes. Il y a une certaine nervosité, je ne vous le cacherai pas, chez certains détaillants», croit Jean-Guy Côté, directeur général du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD).

Les États-Unis imposeront la même mesure le week-end prochain, cette fois-ci aux camionneurs canadiens qui entreront sur leur territoire.