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L'article provient de Salut Bonjour

La dépression post-partum : définition, symptômes et causes

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Photo portrait de Mélanie Bergeron

Mélanie Bergeron

2024-01-05T14:00:00Z
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Touchant de nombreux nouveaux parents après la naissance de leur enfant, la dépression post-partum est une réalité bien plus présente qu'on pourrait le croire. Contrairement au baby blues qui est passager, la dépression a ses particuliarités qu'on démystifie avec notre collaboratrice et infirmière clinienne en santé sexuelle, Jeanne Lefebvre*.

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Qu'est-ce que la dépression post-partum

La société donne souvent une image positive de l’étape de la parentalité, mais cela ne représente pas la situation de tous les nouveaux parents. 

La dépression post-partum, également appelée dépression postnatale, est une forme de dépression qui peut survenir chez certaines femmes après qu'elles aient accouché. Selon l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), après l’accouchement, jusqu’à 1 femme sur 5 vivrait un épisode de dépression.

Elle se manifeste généralement dans les premières semaines suivant la naissance du bébé, mais elle peut également se développer plus tard, jusqu'à un an après l'accouchement. 

Pexels Büşranur Aydın
Pexels Büşranur Aydın

Il est important de noter que la dépression post-partum n'est pas uniquement réservée aux mères biologiques ; elle peut également toucher les mères adoptives et les pères.

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La différence entre dépression post-partum et baby blues

« Il faut distinguer la dépression post-partum des baby blues, qui ne sont pas anormaux quelques jours après l’accouchement et qui peuvent durer jusqu’à environ deux semaines. Les baby blues sont passagers et les symptômes sont d’une moins grande intensité », explique Mme Lefebvre soulignant qu'il est tout à fait normal que les nouvelles mères puissent éprouver des émotions fortes et parfois contradictoires après la naissance d'un bébé en raison des changements hormonaux, du manque de sommeil et des ajustements au nouveau rôle de parent. 

Cependant, la dépression post-partum est une condition médicale qui nécessite une attention professionnelle et un traitement approprié pour éviter les conséquences sur l’enfant, sur le couple et sur la personne. 

Les principaux symptômes cliniques d'une dépression post-partum

La dépression est souvent exprimée de façon différente chez les femmes et chez les hommes. 

Voici les principaux symptômes pouvant être observés lorsqu'une personne souffre de dépression postnatale:

  • Profonde tristesse persistante et sentiment de vide sans raison apparente;
  • Pleurs inexpliqués;
  • Fatigue extrême et épuisement;
  • Changements d'appétit;
  • Difficulté à dormir ou, au contraire, besoin excessif de sommeil;
  • Irritabilité ou colère fréquente;
  • Sentiments de culpabilité ou d'inutilité;
  • Anxiété importante par rapport à l’enfant;
  • Difficulté à se concentrer ou à prendre des décisions;
  • Perte d'intérêt ou de plaisir dans des activités qui étaient autrefois appréciées;
  • Isolement;
  • Pensées de mort ou de suicide.

Qu'est-ce qui cause la dépression post-partum

Selon l'infirmière clinicienne consultée pour cet article, la dépression post-partum peut être déclenchée par une combinaison de facteurs physiques, émotionnels et sociaux. 

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Voici quelques-uns des facteurs qui peuvent contribuer au développement de la dépression post-partum :

  1. Circonstances de la grossesse et de la naissance: Grossesse non planifiée, accouchement difficile, difficultés d’allaitement
  2. Changements hormonaux : Les fluctuations hormonales qui se produisent pendant la grossesse et après l'accouchement peuvent jouer un rôle important. Certaines hormones, comme l’œstrogène et la progestérone, subissent des variations importantes pendant cette période, et ces changements peuvent affecter le bien-être émotionnel.
  3. Facteurs biologiques : Certains chercheurs pensent que des facteurs biologiques, tels que des prédispositions génétiques à la dépression, peuvent augmenter le risque de développer une dépression post-partum.
  4. Stress lié à la parentalité : Le passage à la parentalité peut être stressant, avec des changements majeurs dans la vie quotidienne, le sommeil perturbé, la responsabilité accrue et les ajustements au nouveau rôle de parent.
  5. Manque de soutien social : Le manque de soutien de la part du co-parent, de la famille ou des amis peut contribuer à l'isolement social, augmentant ainsi le risque de dépression post-partum.
  6. Antécédents de troubles de santé mentale : Les femmes ayant des antécédents de dépression, d'anxiété ou d'autres troubles de santé mentale peuvent avoir un risque plus élevé de développer une dépression post-partum.
  7. Stress financier : Les préoccupations financières, liées par exemple à la diminution des revenus pendant le congé de maternité ou aux dépenses liées à l'arrivée d'un nouveau-né, peuvent également contribuer au stress et à la dépression post-partum.

Il est important de noter que la dépression post-partum est une condition complexe et que la combinaison de plusieurs facteurs peut varier d'une personne à l'autre. 

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Certaines femmes peuvent présenter plusieurs de ces facteurs de risque et ne pas développer de dépression post-partum, tandis que d'autres peuvent en présenter moins et tout de même en souffrir.

Pexels Anna Shvets
Pexels Anna Shvets

Comment diagnostiquer une dépression post-partum

Le diagnostic de la dépression post-partum est posé par un professionnel de la santé habilité, tel qu'un médecin, un psychiatre ou un psychologue. 

Voici les étapes générales du processus de diagnostic :

  1. Évaluation clinique : Le professionnel de la santé commencera par effectuer une évaluation clinique approfondie. Cela peut inclure des entretiens avec la mère pour discuter de ses symptômes, de son histoire médicale, de ses antécédents familiaux, de son réseau de soutien, et de tout facteur de stress ou de changement significatif dans sa vie.
  2. Évaluation des symptômes : Le professionnel de la santé examinera les symptômes de la mère pour déterminer s'ils correspondent aux critères diagnostiques de la dépression post-partum. Ces symptômes peuvent inclure une tristesse persistante, une perte d'intérêt ou de plaisir, des troubles du sommeil, des changements d'appétit, une fatigue excessive, des sentiments de culpabilité, des difficultés de concentration, etc.
  3. Durée des symptômes : La dépression post-partum se caractérise par la persistance des symptômes pendant une période prolongée après l'accouchement. Généralement, les symptômes doivent être présents pendant au moins deux semaines pour répondre aux critères diagnostiques.
  4. Utilisation d'échelles d'évaluation : Certains professionnels de la santé peuvent utiliser des échelles d'évaluation standardisées pour mesurer la sévérité des symptômes et surveiller l'évolution de la dépression post-partum au fil du temps.
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« Il est important de consulter un professionnel de la santé dès que des symptômes de dépression post-partum sont suspectés. Un diagnostic précoce et une intervention appropriée peuvent contribuer à améliorer le pronostic et à réduire la gravité des symptômes », soutient Mme Lefebvre qui a notamment travaillé à titre d’infirmière en salle d’accouchement et qui offre maintenant des accompagnements complets et bienveillants en ligne. 

Les complications possibles au post-partum

Autre que la dépression, quelques complications physiques peuvent arriver, telles que des infections de plaie ou de l’utérus, des blessures reliées à l’allaitement, plus de risque de faire une thrombose veineuse profonde (caillot dans les jambes) ou bien des douleurs pelviennes, par exemple. 

Dépression post-partum : comment s'en sortir

Premièrement : aller consulter un professionnel de la santé. C’est hyper important de ne pas rester seul·e dans ce processus. 

Par contre, voici quand même quelques trucs pour aider à garder une bonne santé mentale en période post-partum

  • Demander de l'aide : N'hésitez pas à solliciter le soutien de votre entourage, que ce soit votre partenaire, votre famille ou vos amis. L'aide pratique et émotionnelle peut considérablement alléger le fardeau.
  • Prioriser le sommeil : Bien que cela puisse sembler difficile avec un nouveau-né, essayez de maximiser votre temps de repos. Demandez de l'aide pour partager les responsabilités de nuit afin que vous puissiez récupérer autant que possible. Essayer de faire la sieste quand votre bébé fait la sieste.
  • Manger et s’hydrater pour garder un bon niveau d’énergie : Misez sur des repas protéinés pour bien vous soutenir et récupérez de l’accouchement
  • Recommencer progressivement à faire de l'exercice : L'exercice physique régulier est bénéfique pour la santé mentale. Des activités douces comme la marche peuvent être une excellente option, mais consultez votre professionnel de la santé avant de reprendre un programme d'exercice intense en période post-partum
  • Communiquer ouvertement : Partagez vos sentiments et vos préoccupations avec votre partenaire, vos proches. La communication des difficultés et des émotions peut contribuer à soulager le stress.
  • Établir des limites : Apprenez à dire non et à déléguer lorsque c'est possible. Il est important de ne pas surcharger votre emploi du temps et de prioriser les activités qui sont vraiment importantes.
  • Prendre soin de soi : Accordez-vous des moments pour faire des activités que vous aimez. Cela peut inclure la lecture, le bain, la méditation, ou toute autre activité qui favorise la détente.
  • Rejoindre des groupes de soutien : Participer à des groupes de soutien pour les nouvelles mamans peut être bénéfique. Cela offre l'occasion de partager des expériences, d'obtenir des conseils et de se sentir soutenu·e.
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Pexels William Fortunato
Pexels William Fortunato

Quand partent les hormones après accouchement

Règle générale, voici les fluctuations hormonales auxquelles s’attendre: 

  • Immédiatement après l'accouchement
    • Juste après l'accouchement, le niveau d'œstrogène et de progestérone chute rapidement. Cela se produit lorsque le placenta, qui produit ces hormones pendant la grossesse, est expulsé. 
    • Cette chute hormonale initiale peut contribuer à déclencher le processus de l'allaitement. Par contre, pour compenser, le corps sécrète en grande quantité l’hormone du bonheur : l'ocytocine pour compenser. 
    • Celle-ci donne donc un « boost » pour quelques jours et redescend autour du 3e jour, ce qui concorde avec le baby blues. Il y a aussi une grande augmentation de la prolactine pour la montée de lait.
  • Première semaine post-partum
    • Pendant les premières semaines après l'accouchement, les niveaux d'œstrogène et de progestérone continuent de diminuer. 
    • Cette période peut être caractérisée par une instabilité hormonale, des fluctuations d'humeur, et la récupération progressive du corps.
  • Retour aux niveaux pré-grossesse
    • Généralement, les niveaux hormonaux d’oestrogène et progestérone reviennent progressivement aux valeurs pré-grossesse au cours des semaines qui suivent l'accouchement. 
    • Cependant, il est important de noter que chaque femme est différente, et la durée exacte de ce processus peut varier d'une personne à l'autre.

*À propos de Jeanne Lefebvre

Titulaire d'un diplôme de bachelière en Sciences infirmières de l'Université de Sherbrooke et est membre de l'OIIQ (Ordre des infirmières et infirmiers du Québec) depuis 2020, Jeanne Lefebvre est une infirmière clinicienne en santé sexuelle.

Avec un intérêt pour les cycles hormonaux, la santé féminine, la contraception, les ITSS, l’estime et la confiance en soi ainsi que la découverte de la sexualité, Mme Lefebvre a notamment travaillé à titre d’infirmière en salle d’accouchement et offre maintenant des accompagnements complets et bienveillants en ligne, en français ou en anglais à la Clinique Convergence.

Pour accéder à encore plus de contenu sur la santé sexuelle, sur les cycles hormonaux, la contraception, la sexualité, les relations et sur le bien-être en général, suivez Jeanne Lefebvre sur les réseaux sociaux

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