La crise climatique pourrait faire rétrécir la taille des humains
Anne-Sophie Poiré
Comme certains animaux l'ont fait auparavant, les humains pourraient rapetisser dans le futur afin de s'adapter à la hausse des températures provoquée par les changements climatiques.
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C'est du moins la théorie avancée par un paléontologue de l’université d'Édimbourg en Écosse, qui s’appuie sur l’idée que les plus petits mammifères semblent mieux adaptés à la hausse des températures mondiales.
Dans son livre The Rise and Reign of the Mammals, le professeur Steve Brusatte note que les animaux des régions chaudes sont souvent plus petits que ceux des régions froides.
En zoologie, ce principe est connu sous le nom de Règle de Bergmann.
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«Les raisons ne sont pas entièrement comprises, mais il est probable, en partie, que les animaux plus petits ont une plus grande surface par rapport à leur volume que les animaux plus gros, et peuvent donc mieux évacuer l'excès de chaleur», explique M. Brusatte, cité dans The Guardian.
La chaleur augmente, la taille diminue
Les recherches du paléontologue ont comparé le sort potentiel de l’humain à celui des premiers chevaux, dont la taille a diminué lorsque les températures ont augmenté il y a environ 55 millions d'années.
Cette période est appelée le maximum thermique du Paléocène-Éocène.
Les températures mondiales auraient alors monté de 5 à 8 °C en 20 000 ans, de -56 millions d’années à -34 millions d’années.
«C'est vraiment le plus récent des grands réchauffements planétaires dans les archives géologiques», a-t-il indiqué en entrevue au Guardian avant la publication de son ouvrage.
Le réchauffement climatique pourrait donc conduire à la réduction de la taille de l’humain.
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«Cela ne veut pas dire que toutes les espèces de mammifères deviendront plus petites, mais cela semble être une astuce de survie commune aux mammifères lorsque les températures grimpent rapidement», dit-il.
Devant ce constat, l’expert croit qu’il est tout à fait «plausible» que les humains deviennent plus petits dans le futur.
Le professeur Brusatte suggère également que d'autres espèces humaines auraient rapetissé lorsque les ressources se faisaient rares, comme l'Homo floresiensis qui habitait autrefois l'île de Flores, en Indonésie.