L'exactitude de l'inflation alimentaire doit être revue, selon un expert
TVA Nouvelles
«De plus en plus, on s’intéresse à l’exactitude de l’inflation alimentaire», explique Sylvain Charlebois, professeur et directeur du Laboratoire en sciences analytiques agroalimentaires à l'Université Dalhousie.
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«Je pense que les gens qui nous écoutent ont remarqué que les prix ont explosé a l’épicerie, mais Statistique Canada peine à nous offrir un portrait exact de ce qu'il se passe sur le terrain en raison du fait qu’il collabore avec trois distributeurs seulement, et le nombre de données qu’ils obtiennent par mois est très limité», dit-il.
M. Charlebois explique que Statistique Canada ne fournit pas un portrait exact de l'inflation en ce qui a trait à la montée des prix de l'épicerie.
En comparaison, le Laboratoire en sciences analytiques agroalimentaires à l'Université Dalhousie travaille avec plusieurs compagnies comme Angus Reid et NielsenIQ.
«Toutes ces entreprises-là nous donnent des prix», dit-il. «On obtient plus de 600 millions de points de données par mois au lieu de 100 000, donc on parle d’un échantillonnage beaucoup plus relevé. Et c’est pour ça qu’on croit que pour certaines catégories, on sous-estime l’inflation alimentaire.»
Le beurre en est un bon exemple, note M. Charlebois.
«Statistique Canada nous dit que depuis janvier, le prix du beurre a augmenté de 5%, mais quand on regarde les données sur le terrain on parle de 35,5%», souligne-t-il. «Dans le cas des pâtes alimentaires, Statistique Canada nous indique que l’augmentation est autour de 2%, pour ce qui est de certaines données qu’on obtient, c’est 8% ou 9%, les œufs c’est la même chose.»
M. Charlebois explique que Statistique Canada ne capte pas ce qu’il se passe sur le terrain, mais commence à reconnaître que l’accès aux données est un problème.
«Ce qui est rassurant, c’est que c’est la première fois que Statistique Canada nous a contactés pour nous rencontrer», dit-il. «L'organisation a aussi l’intention de rencontrer nos partenaires pour améliorer et réformer les choses.»