Le Canada et plusieurs autres pays ferment leur espace aérien aux avions russes
Agence France-Presse, Agence QMI
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Le Canada a emboîté le pas de plusieurs pays européens en annonçant, dimanche matin, la fermeture de son espace aérien aux avions russes.
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«En vigueur immédiatement, l'espace aérien canadien est fermé à tous les exploitants d’aéronefs russes. Nous tiendrons la Russie responsable de ses attaques non provoquées contre l'Ukraine», a fait savoir le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, sur son compte Twitter.
En vigueur immédiatement, l'espace aérien canadien est fermé à tous les exploitants d’aéronefs russes. Nous tiendrons la Russie responsable de ses attaques non provoquées contre l'Ukraine.
— Omar Alghabra (@OmarAlghabra) February 27, 2022
La mesure est entrée en vigueur immédiatement et concerne tous les appareils «qui sont détenus, nolisés ou exploités par des intérêts russes, y compris dans l'espace aérien se trouvant au-dessus des eaux territoriales du Canada», a précisé le gouvernement.
Le Canada emboîte ainsi le pas à plusieurs pays, principalement en Europe. Après les États de l’est comme la Pologne, les pays occidentaux ont aussi décidé de fermer leur espace aérien à la Russie, incluant la France et l’Allemagne.
Cette nouvelle mesure s’ajoute à un train de sanctions déjà bien garni du Canada, qui a aussi pris des mesures de rétorsion économique contre la Russie et ses dirigeants, en plus d’approuver de l’aide financière, matériel et en armement pour l’Ukraine.
«Le Canada continuera de faire tout ce qu'il peut contre l'agression du gouvernement russe. Nous sommes unis à nos alliés dans notre soutien indéfectible à l'égard de l'Ukraine et nous travaillons à mettre fin à cette guerre non provoquée», a souligné la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.
L'Union européenne a aussi annoncé qu'elle allait fermer son espace aérien aux compagnies russes, en représailles à l'invasion de l'Ukraine par Moscou, une mesure également décidée par plusieurs pays européens ne faisant pas partie de l'UE et par le Canada.
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«Nous proposons (aux Vingt-Sept) d'interdire tous les avions appartenant à des Russes, enregistrés en Russie ou contrôlés par des intérêts russes. Ils ne pourront plus atterrir, décoller ou survoler le territoire de l'UE», a annoncé dimanche la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
De l'Allemagne à la Suède, en passant par la France et l'Italie, les pays européens ont décidé de fermer leur espace aérien aux compagnies russes, en représailles à l'invasion de l'Ukraine par Moscou, une mesure à laquelle s'est aussi rallié le Canada.
Dimanche, le ministère allemand des Transports a «décrété une interdiction de vol pour les avions et les exploitants d'avions russes dans l'espace aérien allemand» à partir de 14h00 GMT.
Berlin a précisé que cette interdiction était valable pour trois mois, mais ne concernait pas d'éventuels vols humanitaires.
Après avoir semblé hésiter, la France a finalement, elle aussi, annoncé en milieu de journée une mesure similaire : «La France ferme son espace aérien à tous les avions et compagnies russes à partir de ce (dimanche) soir. À l'invasion russe en Ukraine, l'Europe répond par une unité totale», a souligné le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, sur Twitter.
Même décision de l'Irlande, de l'Espagne, de la Belgique, des Pays-Bas, de l'Italie, de Malte, de l'Autriche et de la Macédoine du Nord.
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«En Europe, le ciel est ouvert (...) à ceux qui connectent les peuples, pas à ceux qui commettent des agressions brutales», a justifié sur Twitter le premier ministre belge Alexander De Croo.
«Il n'y a pas de place dans l'espace aérien néerlandais pour un régime qui applique une violence inutile et brutale», a souligné de son côté le ministre hollandais de l'Infrastructure, Mark Harbers.
Le gouvernement du Luxembourg, plateforme majeure pour les avions-cargos et l'acheminement de fret en Europe, a aussi indiqué «préparer les notifications nécessaires pour fermer» son espace aérien aux compagnies russes dès dimanche.
En Europe du Nord, la Finlande, qui a une frontière de plus de 1300 kilomètres avec son voisin russe, la Suède, le Danemark, la Norvège et l'Islande ont également annoncé dimanche de telles mesures.
Ces pays rejoignent notamment la Pologne, la République tchèque, l'Estonie, la Bulgarie, la Moldavie ou encore le Royaume-Uni.
Hors continent européen, le Canada, deuxième plus vaste pays de la planète, a aussi annoncé une telle décision.
Détours
Avec les nombreux pays ayant déjà fermé ou annoncé la fermeture de leur espace aérien, le trafic aérien russe se retrouve face à une très vaste zone de non-survol, contraignant les vols à d'énormes détours.
Plusieurs pays, dont la France, l'Italie, le Danemark et la Suède, ont appelé à une réponse européenne coordonnée.
Lors d'une réunion prévue dimanche des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, «nous pousserons pour une fermeture à l'échelle de l'UE», a déclaré sur Twitter le chef de la diplomatie danoise Jeppe Kofod.
L'invasion russe de l'Ukraine «doit être contrée par les sanctions internationales les plus fortes possible», a-t-il appelé.
«Nous voulons que (la fermeture de l'espace aérien, NDLR) puisse être fait le plus vite possible, et le mieux et plus rapide serait que ce soit fait au niveau européen», a également affirmé le ministre suédois des Affaires européennes Hans Dahlgren.
En représailles, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire aux avions liés aux pays européens ayant annoncé de telles décisions ces derniers jours, comme le Royaume-Uni, la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, la Slovénie, la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque.
À l'unisson d'un nombre croissant de compagnies occidentales, Lufthansa - premier groupe européen avec les marques Lufthansa, Condor, Swiss, Brussel Airlines - a décidé samedi de suspendre ses vols vers et au-dessus de la Russie pour une semaine, disant anticiper des mesures de rétorsion de Moscou.
Air France a annoncé de son côté dimanche suspendre temporairement «la desserte et le survol de la Russie» et n'assurera plus ses liaisons vers Moscou et Saint-Pétersbourg jusqu'à nouvel ordre «compte tenu de la situation dans la région».
En conséquence, la compagnie aérienne suspend également ses vols de et vers la Chine, la Corée et le Japon, «le temps d'étudier les options de plan de vol permettant d'éviter l'espace aérien russe».