Ukraine: le conflit pourrait durer «plusieurs années», prévient la cheffe de la diplomatie britannique
Agence France-Presse
Consultez notre dossier complet sur l'invasion russe en Ukraine
Le conflit en Ukraine pourrait durer «plusieurs années» en raison des «forces importantes» de la Russie, a estimé dimanche la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, selon laquelle Moscou pourrait chercher à utiliser «des armes encore pires».
• À lire aussi: EN DIRECT | La violence se poursuit en Ukraine
• À lire aussi: Ukraine: le Kremlin évoque à nouveau des négociations, Poutine salue « l’héroïsme » de ses forces
• À lire aussi: Plus de 368 000 réfugiés ont fui l'Ukraine
«Le Royaume-Uni soutient absolument l'Ukraine durant ce très long et difficile conflit», a déclaré Mme Truss sur la chaîne télévisée Sky News, au quatrième jour de l'invasion de l'Ukraine.
Il pourrait durer «plusieurs années parce que nous savons que la Russie a des forces importantes», a-t-elle poursuivi, soulignant la détermination des Ukrainiens à «se battre» pour défendre «leur souveraineté et leur intégrité territoriale».
Ils ont déjà fait preuve d'une «résistance très, très forte et courageuse», prenant les Russes au dépourvu, a-t-elle souligné.
Mettant en garde contre un conflit potentiellement «très, très sanglant», elle a relevé que des civils avaient déjà été «ciblés par le gouvernement russe», qu'elle a exhorté «à ne pas intensifier le conflit».
«Mais nous devons nous préparer à ce que la Russie cherche à utiliser des armes encore pires», ce qui serait «extrêmement dévastateur», a prévenu. «Cela pourrait bien être le début de la fin pour Poutine, et je crains qu'il ne soit déterminé à utiliser les moyens les plus détestables».
Les Occidentaux ont encore accentué la pression sur Moscou samedi soir, en excluant des banques russes de la plateforme interbancaire Swift et en s'apprêtant à livrer davantage d'armes à l'Ukraine.
Ils ont aussi décidé de restreindre encore davantage l'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux, afin rendre plus difficiles ses tentatives pour soutenir le cours du rouble, en recul suite à la guerre en Ukraine.
Après des sanctions britanniques décidées cette semaine contre des intérêts russes, dont le gel des avoirs du président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Liz Truss a indiqué que de nouveaux oligarques seraient ajoutés à la liste des personnes ciblées par le Royaume-Uni «toutes les quelques semaines».
Elle a aussi estimé nécessaire de couper la dépendance de l'Europe au pétrole et gaz russes, alors que le premier ministre britannique Boris Johnson s'est accordé samedi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur «le besoin d'isoler totalement la Russie diplomatiquement et financièrement».
L'impact de ces mesures pour les Britanniques, notamment en termes de hausse du coût de la vie, n'est «en rien» comparable aux souffrances endurées par les Ukrainiens, a estimé Liz Truss.
«Ce conflit au long cours concerne la liberté et la démocratie en Europe. Parce que si nous n'arrêtons pas Poutine en Ukraine, nous allons voir d'autres (pays) menacés, les pays baltes, la Pologne, la Moldavie, et cela pourrait aboutir à un conflit avec l'OTAN», a-t-elle prévenu.
Concernant la proposition russe de pourparlers avec l'Ukraine, la ministre a estimé que Moscou devait d'abord retirer ses troupes de ce pays. «Ils ne peuvent pas négocier avec un fusil sur la tempe des Ukrainiens, ils doivent retirer leurs troupes», a-t-elle insisté.