Kevin Cheveldayoff fait le point

Se disant maintes fois désolé pour Kyle Beach, le directeur général des Jets de Winnipeg Kevin Cheveldayoff a réitéré qu’il n’avait jamais connu l’ampleur et la gravité du scandale sexuel qui a éclaboussé les Blackhawks de Chicago, mardi lors de sa première conférence de presse depuis la publication du rapport d’enquête de la firme Jenner & Block.

Cheveldayoff était adjoint au directeur général Stan Bowman chez les Hawks en 2010 lorsque l’entraîneur vidéo Brad Aldrich a agressé sexuellement Kyle Beach, alors âgé de 20 ans. Lorsque Beach a dénoncé son agresseur, une réunion a été organisée au sein de la direction, et Cheveldayoff était présent lors de celle-ci.

• À lire aussi: «Quenneville a pris la bonne décision»
• À lire aussi: Allan Walsh veut la tête de Gary Bettman

Or, le DG de la formation manitobaine croyait, à ce moment, qu’il s’agissait d’une histoire de harcèlement, d’avances non désirées et de messages textes. Pas de viol.

«À la réunion du 23 mai 2010, quand j’ai entendu pour la première fois au sujet de cette histoire de harcèlement, ce qui s'était réellement passé n'était pas clair pour moi, a expliqué Cheveldayoff. Ce n’est pas avant cette année que j’ai su que Kyle Beach avait été agressé sexuellement. J’ai quitté cette réunion en croyant que mes supérieurs allaient s’occuper de ces allégations.»

«Trois semaines plus tard, après avoir appris que [Aldrich] n’était plus dans l’organisation, j’ai présumé que la situation avait été réglée.»

S’attaquer au système

Dans les faits, aucune sanction ni aucune dénonciation à la police n’ont eu lieu après cette réunion. C’est une poursuite au civil de Beach, au printemps dernier, qui a mis en lumière cette affaire. Bowman, qui était également présent à cette réunion, a depuis démissionné, tout comme l’entraîneur-chef Joel Quenneville, qui était pourtant rendu dans l’organisation des Panthers de la Floride.

Aujourd’hui, Cheveldayoff regrette son approche à l’époque et il a une fois de plus offert ses excuses à Beach. Il souhaite, tout comme le président exécutif Mark Chipman, que les choses changent. Ils veulent s'attaquer au système.

«Je veux commencer par dire à quel point je suis désolé que cela soit arrivé à Kyle et qu'il ait souffert aussi horriblement qu'il l'a fait, a dit le DG. Ce qu’il a subi est inacceptable et intolérable. Personne ne devrait passer à travers ce qu’il a vécu. Il aurait dû être aidé par le système, qui a échoué. (...) Je suis désolé de ne pouvoir changer ce qui s'est passé. Je peux en tirer des leçons et m'assurer que cela ne se reproduise plus jamais», a dit le DG.

«Je m'engage aujourd'hui envers vous à utiliser mon influence au sein de la Ligue nationale de hockey pour reconnaître qu'il existe des problèmes systémiques qui nécessitent des solutions systémiques», a ajouté Chipman.