7 singes étonnants
Jean-Philippe Lepage
Il plonge en apnée
Singe endémique de l’île de Bornéo (Malaisie et Indonésie), le nasique (nasalis larvatus), qu’on appelle aussi long-nez ou singe à trompe, est arboricole et strictement végétarien. Son nom fait référence à son appendice nasal mou et plat qui, chez le mâle, peut descendre jusqu’au-dessous du menton. Selon une étude publiée en 2018, la taille de son nez serait même en corrélation avec celle de ses testicules. Son estomac à plusieurs poches (comme celui des vaches) et les bactéries de son intestin lui permettent de se délecter de végétaux difficiles à digérer, réputés non comestibles. Excellent grimpeur et nageur — capable de se déplacer sous l’eau en apnée —, le nasique se réfugie sous l’eau dès qu’il se sent menacé.
Le pro de la dissimulation
Originaire des forêts riveraines et marécageuses d’Afrique centrale, le cercopithèque de Brazza ou singe de Brazza (cercopithecus neglectus) doit son nom à l’explorateur français Pierre Savorgnan de Brazza. Il porte une barbe blanche, un croissant orange sur son front ainsi que des rayures blanches sur les cuisses. On l’appelle parfois aussi «singe ayatollah» d’après l’ayatollah Khomeini, qui portait la même barbe. Lorsqu’il sent un danger, le singe de Brazza se recroqueville en boule, ne laissant apparaître que son dos, et ce, jusqu’à ce qu’il soit certain que le danger est passé. Il peut parfois demeurer dans cette position pendant huit heures!
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Du lion dans la voix
Quiconque a entendu le cri de l’une ou l’autre des 12 espèces de singes hurleurs (genre alouatta) vous le dira: il est très impressionnant. La taille de l’os hyoïde (un os situé au-dessus du larynx et en dessous de la langue) de cette famille de singes joue un rôle dans cette production sonore particulière, qui a d’ailleurs inspiré leur nom vernaculaire. Ce cri, qu’on peut comparer à une sorte de rugissement, peut atteindre 140 dB et être entendu à quelque 5 km à la ronde dans la jungle de l’Amérique centrale ou du Sud. Dans une étude publiée en 2015, des chercheurs sont arrivés à un drôle de constat: la puissance du cri des singes hurleurs varie en fonction de la taille de leurs testicules! La taille des glandes génitales des individus aux capacités vocales les plus spectaculaires est ainsi plus modeste que celle de leurs congénères qui ont un cri plus aigu.
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Fort comme sept hommes
Les orangs-outans, qu’on trouve dans les forêts tropicales des îles de Sumatra et de Bornéo (Indonésie et Malaisie), font partie des hominoïdes, qu’on appelle aussi «grands singes» et qui incluent notamment le gorille et l’homme. Facilement reconnaissables à leur pelage orange foncé et à leurs étonnants disques faciaux situés au niveau des joues, ils se distinguent aussi par leur grande force, concentrée dans leurs bras et le haut de leur corps. Des chercheurs ont estimé qu’un orang-outan aurait la force de sept hommes. On dit entre autres qu'un orang-outan peut casser le bras d’un humain d’une simple pression.
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Le plus flamboyant
Avec ses couleurs éclatantes tant sur le visage que sur le postérieur, le mandrill (mandrillus sphinx) est certainement l’un des mammifères les plus colorés du règne animal, en plus d’être le plus grand singe hors de la superfamille des hominoïdes. La bande rouge qui colore son nez contraste avec les excroissances en forme de crêtes de couleur bleue qui l’encadrent et la barbe jaune ou beige qui orne sa gorge et ses joues. Son arrière-train, très coloré de bleu, de rose, de rouge et de violet, est tout aussi étincelant! Loin de n’être qu’un attribut esthétique, ces couleurs varient tout au long de la vie de chaque individu et sont le reflet de sa santé et de son statut social.
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L’envahisseur
Célèbre par le nom qu’il a donné à un système de groupe sanguin, le macaque rhésus ou singe rhésus (macaca mulatta) est aussi le primate dont la distribution géographique est la plus vaste. Il est originaire d’Asie (de l’Afghanistan jusqu’au nord de l’Inde et au sud de la Chine), mais on trouve aussi des populations de macaques rhésus, considérées comme envahissantes car non indigènes, en Floride, en Caroline du Sud et à Porto Rico. D’ailleurs, comme le rapporte Live Science, grâce à son régime alimentaire flexible et à sa capacité à vivre dans des habitats variés — des forêts tropicales aux régions froides et montagneuses —, il a le potentiel d’étendre sa distribution sur tous les continents à l’exception de l’Antarctique!
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Le plus petit
Le plus petit singe du monde, le ouistiti pygmée (cebuella pygmaea) est le deuxième plus petit primate de la planète après le microcèbe de Mme Berthe (famille des lémuriens). Endémique du bassin amazonien d’Amérique du Sud, ce petit singe, qui passe son temps à creuser des trous dans les arbres afin de recueillir la sève, pèse entre 110 et 120 g à l’âge adulte, et son corps mesure environ 13 cm (sa queue est longue de 20 cm). À la naissance, un ouistiti pygmée ne fait pas plus de 20 g et peut s’accrocher à notre doigt!
