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Culture

José Gaudet affirme vivre la plus belle période de sa vie

Julien Faugere / TVA Publications
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Pascale Wilhelmy

2024-09-24T10:00:00Z
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À l’approche de la grande première montréalaise de son tout premier spectacle solo, José Gaudet se dit heureux. Il apprécie sa jeune cinquantaine, qui lui apporte de belles surprises, l’envie de relever de nouveaux défis et une sérénité qui l’étonne lui-même. «Je suis en paix avec la vie qui m’entoure. C’est nouveau pour moi!» Après 20 ans de succès avec Les Grandes Gueules — en compagnie de son comparse Mario Tessier — et des années à la télévision — entre autres à la coanimation de Ça finit la semaine avec Julie Bélanger —, José Gaudet plonge dans une nouvelle aventure à 53 ans: un premier one man show. Ce spectacle solo porte le juste titre de Y’était temps!, parce qu’il en a mis, du temps, à monter seul sur scène et à oser se raconter, toujours par le biais de l’humour. En rodage cet été, le spectacle a surpris, au plus grand bonheur de l’artiste. «Je fais le show dont j’ai longtemps rêvé!», affirme-t-il avec enthousiasme.

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José, comment te sens-tu à quelques jours de ta grande première?

En ce moment, je suis bien et je vais bien. Je suis fier de mon spectacle, je suis tellement content de ce que je raconte! En fait, je me suis enfin déposé, et ça se reflète sur tout le reste de ma vie. Et je suis en forme! Je ne savais pas que la cinquantaine pouvait amener autant de sérénité. Mis à part le fait que je suis obligé de manger des carottes et des céleris de temps en temps pour ne pas trop gonfler (rires), je te dirais que je suis dans la meilleure période de ma vie.

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C’est une belle déclaration, ça! Alors, tu fais vraiment ce qui te plaît en ce moment?

Oui. Si je fais quelque chose, c’est que j’ai le goût de le faire. Si je te dis oui pour un truc, je ne t’abandonnerai jamais. Et je vais y mettre mon coeur et mon intensité. J’adore mon métier, je tiens au show-business, mais j’ai toujours dit — et c’est encore vrai — que si un jour ça ne me tentait plus, je ferais autre chose. Et c’est aussi vrai pour le spectacle: il était temps! À travailler en ce moment avec Lise Dion et pour l’avoir entendu de la bouche d’Yvon Deschamps, je sais qu’il vient un moment où on n’est plus capable d’affronter le public sur une scène et où c’est trop dur pour les nerfs. Dans la cinquantaine, on est bien dans sa peau, dans son corps et dans son esprit. On a traversé la crise de la quarantaine, où toutes les bibittes d’enfance nous reviennent en pleine face. Une fois qu’on les a vues, qu’on les a gérées, on passe à autre chose. Là, je savais que c’était le bon moment pour me lancer.

Donc, écrire ton spectacle a été thérapeutique?

Oh oui, mets-en! Pendant l’écriture du spectacle, je suis tombé sur des trucs qui me permettent d’aller loin. Ça fait des années que j’accumule des textes et je n’ai même pas touché à plus de 20 ou 25 % des thèmes que je voulais aborder. Je n’ai pas été capable de me rendre jusqu’au bout de tout ce que j’avais envie de raconter. J’ai commencé avec ce qui me tentait le plus et, à un moment donné, je savais que j’avais le show. Tu le sens quand tu as ton spectacle, quand tu le tiens. Je me suis mis à le peaufiner, à l’embellir, à changer des bouts, et à trouver des liens à travers tout le spectacle. Lise Dion est venue me voir en cachette, à Magog, cet été. Le lendemain, on a jasé du spectacle pendant deux heures. Elle m’a fait un compliment qu’on me répète en ce moment: «Ton tour de force, c’est que tout est attaché. Tu commences, tu nous prends par la main et tu nous amènes jusqu’à la fin. Et on n’a pas vu le temps passer. On a suivi ton histoire, on ne t’a jamais vu changer de sujet.» Pourtant, je change plein de fois de sujet, mais j’ai tenu à relier les ficelles dans tout ça.

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Julien Faugere / TVA Publications
Julien Faugere / TVA Publications

Tu abordes des thèmes difficiles dans le spectacle?

Assez, quand même. Les nommer, ça semble vide, mais vu le traitement que je leur ai donné, c’est différent. Tu vois, par exemple, j’étais très déçu d’avoir écrit un numéro sur le fait que j’ai trouvé ça dur de pogner 50 ans. C’est la pire chose à faire! (rires) Tout le monde parle de ça! Mais le numéro est drôle, parce que j’ai trouvé la façon d’évoquer ma cinquantaine, j’ai trouvé ma façon de le faire. Je me dévoile pas mal dans ce numéro. Ça passe par une petite biographie familiale, et après ça, je donne mon opinion sur des sujets qui m’entourent, qui me font vibrer. Aussi, j’aime les boomers, j’ai d’ailleurs un numéro à ce sujet.

Être seul sur scène, ça t’a donné le vertige?

C’est fou, j’aurais pensé que oui, mais pas du tout! Les gens s’interrogeaient là-dessus, sans doute avec raison, mais je suis très bien seul sur scène. C’est peut-être parce que ça fait des années que j’imaginais ce show-là dans ma tête. Ça faisait des années que je n’avais pas le courage de me lancer, parce qu’après Les Grandes Gueules, j’avais enfin du temps. J’avais une belle vie! Avec un spectacle, j’aurais sacrifié des fins de semaine avec ma famille, mes amis, à faire des soupers. Mais maintenant, le résultat, c’est que je me sens à ma place. Je fais le show dont j’ai rêvé. C’est pour ça que la fin de semaine dernière, j’avais de gros frissons; je réalisais la chance que j’avais. J’apprécie ce privilège que j’ai de pouvoir me rendre là où je voulais aller. Après ça, l’univers jugera, mais les commentaires sont très bons. Les diffuseurs me disent que les spectateurs en sortent agréablement surpris. Plusieurs avaient des doutes! (rires)

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Ton spectacle est produit par 6e Sens, la boîte de production de Lise Dion. As-tu une belle connexion avec elle?

Lise et moi, on s’est croisés sur des contrats et, spontanément, on a beaucoup cliqué. C’est même Lise qui a commencé à lancer dans le milieu du show-business que j’étais une bonne chum de fille. D’ailleurs, ça fait partie de mon spectacle, ce segment-là; ça dure deux ou trois minutes. Je suis considéré comme une chum de fille par plein d’amies, dont Julie Bélanger. C’est un clin d’oeil dans le show, parce que ça fait partie de ce que je suis. Lise avait fait la mise en scène du spectacle des Grandes Gueules et on est restés en contact. J’ai fait la direction artistique de sa dernière tournée, et j’en suis d’ailleurs très fier. Pour mon retour sur scène, je voulais être bien avec la boîte de production de mon spectacle. Je voulais commencer mes représentations doucement, sans me mettre trop de pression ni surcharger mon agenda. Lise a accepté cette proposition qui respectait mes besoins.

Tu voulais éviter la pression, respecter tes limites?

Oui, je n’ai pas fait Y’était temps! pour battre un record de quoi que ce soit. Quand on est jeune, on fait des projets, on veut être le meilleur du meilleur. À un certain moment, en vieillissant, j’ai réalisé que vouloir être dans le penthouse du showbusiness, c’était bien trop dur pour les nerfs. Je préfère être au 15e étage. Tu as une belle vue et personne ne t’écoeure! (rires)

Pour lire l'entrevue complète, procurez-vous le magazine 7 jours, en kiosque dès maintenant.

Pour en savoir plus sur sa tournée Y’était temps!, dont la première médiatique aura lieu le 30 septembre à la Place des Arts, rendez-vous à josegaudet.ca. Y’est 4 h quelque part, du lundi au jeudi, dès 16 h, à Rythme FM.

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