Joe Bocan s’ouvre sur sa relation amoureuse
Michèle Lemieux
Elle est en amour, ses enfants s’épanouissent et elle déborde de projets professionnels. De plus, dès l’automne, Joe Bocan nous réserve Insoumise, un nouvel album qui confirme que son engagement ne faiblit pas.
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Joe, quels sont les projets qui vous occupent en ce moment?
Je viens de terminer mon album de chansons originales, Insoumise, en collaboration avec mon fils, Samuel Bocan-Biddle, dont le nom d’artiste est Yuki Dreams Again. Il a fait les arrangements des pièces et réalisé l’album. Il s’est installé dans le cabanon, moi, dans la maison, et parfois aussi nous avons enregistré chez lui à Montréal. Ç’a été un moment magique de ma vie. Certains prétendent qu’on crée dans la douleur. Nous, nous créons dans le bonheur! Tout a été parfait, du début à la fin. Travailler et créer avec son enfant, c’est une grande chance. Le premier extrait sortira d’ailleurs le 20 août, et l’album, le 18 octobre.
Vous avez toujours été très engagée. Le titre Insoumise laisse penser que c’est toujours le cas...
Nous venons de traverser un moment de noirceur, j’essaie donc de vivre dans la lumière, de toujours être positive et d’amener subtilement les gens à se dire que nous pouvons nous en sortir dans la beauté. Je ne pourrais pas ne plus être engagée, c’est un besoin chez moi. Cela fait partie de moi et c’est pour cette raison que je chante. Mais je ne suis pas une chanteuse. Je suis quelqu’un qui a voulu dire et dénoncer des choses. J’aurais aimé arriver à mon âge et me dire qu’on n’a plus besoin de parler de certains sujets, mais ce n’est pas le cas. Insoumise est un album qui invite à l’insoumission et c’est aussi une chanson très féministe. Beaucoup de femmes s’unissent pour défendre des causes; je trouve que c’est une belle force dans notre société.
Et pour la scène?
Je signerai la mise en scène de Simplement Marnay, le spectacle hommage à Eddy Marnay. J’assurerai aussi la mise en scène du spectacle de Marie Carmen, Perles cachées. Je commencerai ensuite la tournée de Noël puis, en 2025, je présenterai mon spectacle, Insoumise. Et d’autres projets s’annoncent pour l’an prochain. J’offrirai également six spectacles en version acoustique cet été.
Ces dernières années, vous avez vendu la maison familiale pour vous installer dans une petite maison au bord d’un lac. Y habitez-vous toujours?
Oui, je suis au même endroit. J’habitais en fait dans un shack, que j’ai dû le faire démolir, car il était impossible de le rénover. Je l’ai fait brûler par les pompiers. J’ai fait bâtir une belle petite maison sur un seul étage et sans sous-sol. Je l’appelle ma maison de vieille.
Vous planifiez déjà la suite des choses?
Oui. Un seul étage, c’est facile à entretenir. C’est une belle grande pièce avec beaucoup de fenêtres et de lumière. C’est zen. J’ai toujours eu de vieilles maisons, d’un style très européen. Cette fois-ci, c’est moderne. Au début, j’étais complètement déroutée. J’ai une minichambre, alors qu’avant j’avais une chambre particulièrement vaste. Mais je suis toujours au bord du lac, où j’adore me baigner!
Cette activité vous aide-t-elle à garder la forme?
Oui, mais c’est surtout la marche qui me garde en forme. L’hiver, je fais de la raquette et du ski de fond. Je marche dans les montagnes. J’adore monter les côtes, mais je déteste les redescendre... Mon fils me disait l’autre jour que je serais due pour gravir le mont Everest... Non. Pas à l’âge que j’ai!
Mais vous n’avez pas d’âge!
J’ai quand même 66 ans; j’aurai 67 ans dans quelques semaines. Je dis mon âge. Je ne comprends pas qu’on puisse le cacher. Je le fais surtout pour les jeunes. Ma fille me suggérait l’autre jour de montrer mes bras. Comme elle le disait, les jeunes n’auront jamais d’exemples de vieillesse si nous ne leur en donnons pas. Je montre donc mes bras même s’ils sont ridés.
Et côté coeur?
Je suis amoureuse, et c’est formidable! En plus de tout ce que je vis, je suis très heureuse d’avoir quelqu’un dans ma vie. C’est vraiment extraordinaire! C’est un amour très indépendant. Je peux passer une semaine sans le voir, même si nous nous appelons constamment. Je ne pourrais pas vivre avec quelqu’un qui me demande de toujours être là. Parfois il part de son côté, et moi, du mien. Ça fait quatre ou cinq ans que je suis toujours dans mes valises, à cause des spectacles, mais aussi à cause de mon chum qui vit à Montréal, et moi, à l’extérieur de la ville. Nous nous promenons entre chez lui et chez moi.
Comment se portent vos enfants?
Charlotte s’occupe de mes réseaux sociaux. Depuis des années, elle fait tous les shows avec moi. Elle fait aussi de la poterie, elle écrit et s’occupe de sites Web. Elle est vraiment dans la création. Elle vient d’ailleurs d’écrire un livre pour enfants et rédige des nouvelles. Ma fille, c’est le pilier de notre famille. Quand nous avons un conseil à demander, nous nous adressons à Charlotte.
C’est une sage de nature?
Elle est sage, car elle a un sens de l’analyse des situations exceptionnel. Elle a un bon jugement. Elle est vraiment rassurante. Il y a un an et demi, j’ai fait un voyage avec ma fille pour ses 30 ans. Je l’ai emmenée au Portugal. Ç’a été un voyage de rêve! Nous étions en symbiose, nous faisions tout en même temps. La synchronicité de nos vies est incroyable! Nous avons toujours voyagé ensemble, ma fille et moi. Prochainement, je vais faire mon premier voyage avec mon fils William. Il a surtout voyagé avec sa blonde jusqu’à présent. Pour ses 30 ans, qu’il célébrera en janvier, nous partirons deux semaines ensemble. Je trouve que c’est une belle manière de célébrer cette étape et de s’unir avec eux, malgré leurs 30 ans. C’est incroyable de pouvoir voyager avec nos enfants! William cultive la terre. Il m’apporte de bons légumes bios.
Vos enfants ont tous quitté la maison?
Oui. Mon fils Samuel vit à New York avec son amoureuse américaine, qui est formidable. Ils viennent souvent passer du temps à la maison. Ils cuisinent comme des dieux: ils me font des bouffes et des jus verts. Alors quand ils repartent, je suis toujours triste... Samuel a mis sur pied un duo avec sa blonde, qui est aussi chanteuse. C’est sûr que, pour une mère, c’est inquiétant: c’est un métier difficile et il est dur d’en vivre. Mais il fait aussi des vidéos et il réalise des albums. Au final, je suis très reconnaissante envers la vie. En vieillissant, je vois beaucoup de gens malades autour de moi, des jeunes qui ont le cancer. On pense plus à ce qui pourrait arriver. Des fragilités apparaissent. J’accompagne mes parents, mes enfants sont toujours proches d’eux et je suis heureuse d’être présente pour eux. Ils ont tellement été formidables!
Pour l’album Insoumise, le premier extrait ainsi que les dates des spectacles de Joe Bocan, on se renseigne au: www.productionsmartinleclerc.com.