JO: les joueurs de la LNH n'iront pas à Pékin
Jonathan Bernier
Connor McDavid, Auston Matthews, Thomas Chabot et Quinn Hughes devront repousser leur rêve de représenter leur pays aux Jeux olympiques. Ce que l’on savait depuis mardi a été confirmé mercredi matin: il n’y aura pas de joueurs de la Ligue nationale de hockey (LNH) à Pékin.
Les dirigeants de la LNH et les représentants de l’Association des joueurs (AJLNH) en sont venus à cette conclusion après avoir pris soin d’étudier la situation de fond en comble.
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«Nous avons attendu le plus longtemps possible pour prendre cette décision. Nous avons exploré toutes les options envisageables», a expliqué Gary Bettman, par voie de communiqué.
«Malheureusement, en raison de l’importante perturbation récemment provoquée par la COVID dans le calendrier de la saison, la participation aux Jeux olympiques n’est plus réalisable», peut-on également lire.
Diverses éclosions à travers le circuit, touchant quelque 130 joueurs, ont forcé ses décideurs à reporter une cinquantaine de matchs et à devancer la pause de Noël de quelques jours. Et il n’est pas dit, selon l’évolution de la situation, que celle-ci ne se prolongera pas au-delà du 26 décembre.
D’ailleurs, les matchs transfrontaliers pourraient encore très bien être en péril au retour de cette pause. Il est loin d’être assuré que le Tricolore disputera la victoire au Lightning, au Hurricanes et aux Panthers la semaine prochaine.
Enjeux financiers
Bref, c’est davantage dans l’optique d’avoir du temps pour reprendre ces matchs qu’en raison des risques de voir ses joueurs être dans l’obligation de demeurer en Chine en raison d’un résultat positif à la COVID que la LNH a décidé de faire l’impasse sur les Jeux olympiques pour une deuxième fois de suite.
«Notre objectif est de terminer la saison régulière et les séries éliminatoires de manière responsable et sécuritaire et dans un temps opportun. Par conséquent, avec des protocoles de santé stricts à nouveau en place, nous utiliserons les dates disponibles pendant la période du 6 au 22 février (initialement prévue pour la participation olympique) pour reprogrammer les matchs qui ont été ou pourraient encore être reportés», a expliqué le commissaire.
Après deux saisons écourtées par cette même pandémie, on peut comprendre qu’au point de vue financier et au point de vue de ses ententes avec les différents diffuseurs, la LNH ne peut se permettre une troisième campagne charcutée.
En ce qui concerne son entente avec le Comité international olympique, la LNH avait jusqu'au 10 janvier pour se retirer des Jeux sans pénalité financière.
Déception chez les joueurs
Du côté de l’Association des joueurs, ce n’est pas de gaité de cœur qu’on a dû se rendre à l’évidence. Obtenir la permission de participer aux Jeux olympiques avait été un gros enjeu lors des dernières négociations en vue du renouvellement de la convention collective.
«Depuis la ratification de notre entente, il y a 17 mois, les joueurs avaient hâte de participer de nouveau aux Jeux olympiques. Jusqu’à tout récemment, on était sur la bonne voie. Malheureusement, la COVID a forcé le report de plusieurs douzaines de matchs au cours du dernier mois seulement», a indiqué Donald Fehr, le directeur de l’Association des joueurs.
«Même si nous souhaiterions que ce ne soit pas le cas, nous devons utiliser la pause olympique pour replacer ces matchs. Les joueurs et les partisans sont assurément déçus. Mais, jouer une saison de 82 matchs, ce qui n’est pas arrivé depuis 2018-2019, est très important», a-t-il ajouté.
Au sein des deux parties, on se croise maintenant les doigts pour un retour des meilleurs joueurs de hockey au monde aux Jeux olympiques de 2026, prévus Milan et Cortina d'Ampezzo, en Italie.
Parions, toutefois, que la volonté est plus grande du côté des joueurs.