Le mea-culpa de Jeff Petry
Jonathan Bernier
Rien ne va pour Jeff Petry cette saison. Toujours en quête d’un premier but, il n’a amassé que deux maigres mentions d’assistance. Et défensivement, on l’a rarement vu aussi perdu et débordé.
Pour plusieurs, la performance qu’il a livrée mercredi soir à Washington est la goutte qui a fait déborder le vase. Facilement contourné sur le premier but des Capitals, assis au banc des punitions lors du second, encore une fois, l’Américain a connu une mauvaise soirée au bureau.
Voyez l'analyse de Jean-François Chaumont, du «Journal de Montréal», et de l'ancien gardien de la LNH Pascal Leclaire à l'«Après-match», en vidéo principale.
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Assez pour se demander si le vétéran ne traîne pas une blessure. Ce qui n’est pas le cas a affirmé Dominique Ducharme, sur un ton assez catégorique, au terme de la rencontre.
Non, Petry n’est pas blessé. Il joue tout simplement mal. Et il est le premier à le reconnaitre. C’est ce qu’il a admis sans détour lorsqu’il a rencontré les médias montréalais dans un vestiaire exigu du KeyBank Centre de Buffalo, jeudi midi.
«Mon jeu n’est même pas proche du niveau auquel il devrait être», a-t-il lancé sans détour.
«J’essaie encore de retrouver ma confiance et le niveau qui m’a permis de connaître du succès au cours des dernières années.»
À la recherche de solutions
Rappelons que pas plus tard que la dernière saison, donc il y a moins d’un an, l’arrière de 33 ans a, à un certain moment, fait partie des discussions visant à déterminer les candidats possibles à l’obtention du trophée Norris, remis annuellement au meilleur défenseur.
Comment tout a-t-il pu s’écrouler aussi rapidement ? Évidemment, l’absence de Shea Weber lui ayant imputé de plus grandes responsabilités, et celle de Joel Edmundson, l’ayant privé de son partenaire habituel, ne sont pas étrangères à ses insuccès. Mais comme l’a souligné Ducharme, hier midi, c’est une incidence plutôt limitée.
«Ils ont joué 90% du temps ensemble l’an dernier. Ils ont développé une bonne chimie. Cependant, les changements, les blessures font partie du hockey», a déclaré l’entraîneur du Canadien.
Même le principal intéressé est d’accord sur ce point.
«Ça ne devrait pas être une raison pour expliquer ma tenue. Bien sûr l’absence de Webs m’ajoute des responsabilités défensives. Même chose avec celle d’Eddy, mais je ne peux mettre le blâme là-dessus.»
Au moins, Petry assure qu’il est en mode recherche de solution. Un processus qui semble plutôt compliqué.
«Parfois, quand j’ai la rondelle, je la garde une demi-seconde de trop. Et il faut que j’évite de forcer des jeux qui causent des revirements», a-t-il expliqué.
«En plus, je ne bouge pas suffisamment mes pieds, alors que mon coup de patin est probablement mon meilleur atout. Il faut que je m’en serve. Pour récupérer la rondelle et pour me sortir du trouble», a poursuivi Petry.
Un retour attendu
La bonne nouvelle, c’est qu’il pourra bientôt compter sur le retour d’Edmundson, son principal partenaire de la dernière campagne. Le grand Manitobain se retrouvait à sa gauche pour l’entraînement tenu en prévision de l’affrontement face aux Sabres.
«Je ne dirai pas qu’on est confiant pour demain (vendredi), ma ça s’approche», a laissé savoir Ducharme.
Peu importe quand Edmundson disputera son premier match de la saison (samedi à Pittsburgh?), son retour sera assurément accueilli comme une bouffée d’air frais dans cet environnement de plus en plus toxique.
«On a amorcé la saison avec un paquet de blessés. Et chaque fois que l’un d’eux revient, un autre quitte. C’est excitant de voir revenir un gars avec qui j’ai connu du succès l’an dernier. Pour moi, ce retour a une signification un peu plus particulière.»
Et pour les autres joueurs également. Même chez les attaquants.
«C’est un gros défenseur robuste et difficile à affronter. Nos adversaires sont au courant quand il est sur la patinoire. C’est un gars qui amène beaucoup d’énergie. Il va solidifier notre brigade défensive.»
Depuis ses débuts dans la LNH, à St-Louis, en 2015-2016, c’est probablement la première fois que la présence d’Edmundson revêt un cachet aussi capital au sein d’une formation. D’ailleurs, il en faudra sans doute un peu plus pour ramener cette saison sur les rails.