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Culture

Jean-Michel Anctil raconte en détail comment il a rencontré son amoureuse des 3 dernières années

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Dave Morissette et Véronique Quirion

2024-02-20T11:00:00Z
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Même s’il a quitté la scène depuis quelques années, Jean-Michel Anctil n’a rien perdu de son mordant! La preuve, il continue de faire rire des salles entières dans Le père Noël est une ordure, un spectacle qui lui permet d’ailleurs de travailler avec sa douce. Plutôt discret sur sa vie privée, il a tout de même accepté de se livrer sur ses projets, mais aussi sur la complicité qu’il bâtit, depuis bientôt trois ans, avec sa belle Mélodie.

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Jean-Michel, à mes yeux, tu es l’un des gars les plus drôles que je connaisse. Pourtant, on ne te voit plus faire de l’humour proprement dit. Tu animes, tu joues...

Je fais encore de l’humour, que ce soit avec la pièce Les voisins ou encore Le père Noël est une ordure. Je retrouve le contact avec le public à travers le théâtre, et j’aime ça. Mais me retrouver seul sur une scène, écrire un show... ça ne me tente plus. Aujourd’hui, il y a tellement de bons humoristes de la relève, et aussi les plus vieux, déjà établis, qui sont très bons. Je n’avais pas envie de faire le spectacle de trop et me sentir inévitablement poussé vers la sortie. Je voulais que ce soit ma décision. Je me souviens qu’à l’époque où je faisais de l’impro avec Martin Drainville, il m’avait dit: «Tu vas le sentir quand ce sera le temps... Quand tu retournes chez toi et que tu te dis que tu aurais pu faire mieux, c’est signe qu’il est temps d’arrêter.» Aujourd’hui, je comprends ce qu’il voulait dire. J’ai décidé d’arrêter la scène alors que j’éprouvais encore du plaisir à en faire. Je n’aurais pas voulu que ça devienne une corvée.

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Il y a aussi la vie de tournée, la route. Ce n’est pas facile...

La route, oui, mais c’est surtout le processus d’écriture que je trouvais dur. Pour moi, c’était une souffrance extrême. Je doutais beaucoup.

De quoi doutais-tu?

Je me demandais ce que les critiques allaient penser, si les gens du milieu allaient aimer ça ou pas, au lieu de me demander si moi j’aimais ça, et si le public allait apprécier.

Est-ce qu’on peut quand même envisager de te voir faire un retour sur scène?

On m’a proposé de refaire un spectacle pour mes 60 ans sous forme de «60 minutes dans 60 villes». Je n’ai pas encore dit non! (sourire) Ce serait un peu comme souligner ma fête 60 fois, avec 60 gangs différentes. Il me reste encore trois ans pour y penser. Il y a tellement d’autres choses qui m’allument en ce moment!

Tu es très sollicité, que ce soit pour le jeu ou l’animation. Est-ce l’une des raisons qui t’ont éloigné de la scène?

Quand j’ai terminé mon quatrième one man show, il était clair pour moi que c’était mon dernier. À mes yeux, c’était mon meilleur, mes salles étaient pleines et je voulais terminer dans le plaisir.

Tu as quand même vendu plus d’un million de billets...

Je me suis rendu malade aussi! À lui seul, mon deuxième spectacle a été vu par 532 000 personnes! Je ne faisais que ça. Je me suis brûlé. Je me souviens qu’à l’époque, Laurie, ma plus vieille, m’avait lancé: «Ce n’est pas le fun d’avoir un papa qui fait rire tout le monde, parce qu’il n’est jamais à la maison!» Ça m’avait affecté. À ce moment-là, je m’ap- prêtais à partir en tournée en Abitibi, j’avais mes valises dans l’entrée et mes techniciens m’attendaient dans l’auto. J’ai décidé de tout arrêter... Pendant sept ans, je n’ai plus fait de spectacles.

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C’était difficile pour la vie de famille?

Oui et non. Pour les tournées qui ont suivi, j’ai géré moi-même mes horaires. C’était normal que je parte, c’était mon travail. D’un autre côté, mon métier me permettait aussi d’avoir de longues périodes à la maison. Mais je me souviens que je culpabilisais souvent. Avec le recul, je sais que ça faisait partie de mon travail, comme les soldats qui partent six mois, voire un an. Mes filles ont eu des privilèges grâce à mon métier. On a beaucoup voyagé ensemble, elles ont visité la France, l’Italie, l’Espagne. On est allés dans le Sud à plusieurs reprises. On n’aurait jamais pu se permettre tous ces moments s’il n’y avait pas eu mon travail.

Est-ce qu’elles te le reprochent encore aujourd’hui?

Un peu... (Il fait une pause.) Mais je pense qu’avec le temps, elles vont comprendre que je n’ai jamais voulu les négliger, que ça faisait simplement partie de mes obligations.

Tu en es à ta deuxième année d’animation à Ça finit bien la semaine. Qu’est-ce que ce mandat t’apporte?

Ce show-là, je le dois à ma blonde, qui est très présente sur les réseaux sociaux. Même si je lui reproche souvent d’être collée à son cellulaire, cette fois-là, ç’a été payant! (rires) C’est Mélodie qui a vu sur Facebook que José (Gaudet) quittait son poste. Elle m’a appelé pour me le dire, et j’ai contacté mon agente. Comme José avait annoncé son départ depuis quelque temps, la production avait déjà entamé des démarches auprès de potentiels remplaçants. La journée des auditions, j’étais en tournage pour la série Plan B. J’ai écrit un petit mot à Julie (Bélanger) pour lui dire que j’aurais au moins aimé essayer. Puis on m’a invité à une deuxième journée d’audition. Je me souviens qu’à ma sortie, j’étais content de moi. Je ne pense pas que j’aurais pu faire mieux. J’adore les artistes, j’ai un petit côté très groupie. Le fait de jaser avec eux, de les rencontrer, j’adore ça. C’est l’un des plus beaux cadeaux que la vie m’ait faits.

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Aimes-tu travailler avec Julie?

C’est un charme, elle est tellement drôle! La chimie entre nous a tout de suite opéré. L’équipe derrière l’émission est aussi magnifique. Tout le monde met beaucoup de son temps sur ce show, et je pense que ça paraît. On veut que les invités soient à l’aise, qu’ils se sentent comme avec des amis dans leur salon. Il nous arrive d’aller un peu plus dans la folie, ça nous permet de faire des entrevues légèrement différentes de ce qu’on a l’habitude de voir.

On te voit de plus en plus dans des rôles dramatiques, comme dans À coeur battant...

Ce rôle est très particulier. Je joue un père dont la fille a été assassinée par son copain. À sa sortie de prison, le gars en question souhaite avoir la garde de leur bébé. Finalement, mon personnage commet l’irréparable auprès de son ex-gendre; il le tue. Je me souviens d’une scène en particulier où mon personnage doit expliquer pourquoi il a commis ce geste. Quand j’ai joué la scène pour la première fois, je n’étais pas content de mon jeu. J’avais l’impression de réciter plutôt que de jouer. La réalisatrice m’a proposé d’essayer autre chose. Puis, à mon tour, je lui ai proposé une autre façon d’aborder la scène. Elle a dit: «Mon maudit, j’avais ce que je voulais, mais là, avec ta proposition, c’est encore mieux!» J’étais vraiment content.

On te verra aussi dans Alertes.

Pour ce rôle, j’ai travaillé avec une coach de personnage. C’est la première fois que je tentais l’expérience. Elle est venue à la maison, elle m’a questionné sur mon personnage, on l’a travaillé ensemble. J’ai trouvé ça vraiment constructif.

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Dirais-tu que devenir acteur a été un accident de parcours?

Pas du tout! J’ai toujours voulu faire ça. Sur scène, quand je faisais Priscilla ou Râteau, je jouais... Mes personnages sur scène, je les incarnais tout autant que j’incarne mes personnages au petit écran.

Tu joues au théâtre et à la télé, tu animes... Où trouves-tu ton temps?

J’en ai tellement, du temps, si tu savais! Je peux même passer un avant-midi complet à «gamer», au grand désespoir de ma blonde. Il faut dire aussi que j’ai une mémoire photographique, ce qui me permet de gagner beaucoup de temps lorsqu’il faut que j’apprenne mes textes ou que je mémorise des dossiers de recherche.

À part la télé et le théâtre, caresses-tu d’autres rêves professionnels?

J’ai plein d’idées en tête, mais il me manque parfois le coup de pied au derrière. J’ai un roman policier en tête et, même si j’ai sans doute le talent qu’il faut pour l’écrire, je préférerais une collaboration avec des gens dont c’est réellement le métier. J’ai aussi eu une idée de série en allant dans le Sud avec Philippe Laprise et Pierre Hébert. En observant le genre de pères qu’ils sont, j’ai pensé à un scénario qui les impliquerait dans leur propre rôle. J’ai baptisé ça Les bons pères. Enfin, il y a un autre projet qui rallie le jeu et l’humour, et qui me ressemble un peu plus, mais je ne peux pas trop en parler. Je peux juste dire que ça se présente très bien pour l’instant.

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Tu viens d’avoir 57 ans; où prends-tu ton énergie pour tous ces projets?

C’est sûr qu’en vieillissant, il y a des petits bobos qui apparaissent. J’ai eu des blessures musculaires récemment à cause de mon entraînement. J’ai aussi décidé d’arrêter le hockey.

As-tu toujours fait attention à ta santé?

Oh non! En tournée, on mangeait souvent du fast food. Mais j’ai toujours aimé cuisiner, j’ai même suivi des cours. Ma blonde est végé, donc j’ai appris à cuisiner végé.

Peut-être une émission de cuisine un jour?

J’adorerais ça!

Tu as dit en entrevue que Mélodie avait changé ta vie. Explique-moi comment.

Je dirais qu’elle est arrivée au bon moment dans ma vie. C’est une fille positive, qui aime les gens, et elle est drôle.

Comment vous êtes-vous rencontrés?

On s’est croisés par hasard au Rachelle-Béry, en pleine pandémie. On portait tous les deux nos masques, mais j’ai tout de suite remarqué ses yeux. On s’entraînait à la même place, alors elle m’a reconnu. On s’était déjà croisés, mais on ne se connaissait pas. C’est là que tout s’est enchaîné. Quand je l’ai vue la première fois, elle avait un regard triste, un peu éteint. Puis, au fil de nos rencontres, j’ai vu la flamme naître dans ses yeux. Je lui ai promis que je ferais tout pour que cette lueur ne s’éteigne jamais.

Tu alimentes la flamme?

Du mieux que je peux! Je fais son café tous les matins, même si je n’ai pas à me lever. On s’entraîne ensemble, on travaille même ensemble sur Le père Noël est une ordure.

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As-tu trouvé ton âme soeur?

Je crois bien. C’est une personne extrêmement généreuse. Elle est drôle, elle me fait tellement rire! Elle a de la facilité à aller vers les gens et, en retour, les gens l’aiment rapidement. Elle est éducatrice spécialisée avec des jeunes qui ont des troubles du spectre de l’autisme, alors elle est très patiente. Et puis, le meilleur dans tout ça, c’est qu’elle me trouve beau! (rires)

Dirais-tu qu’elle te pousse à être une meilleure personne?

Oui, sûrement! Une chose est sûre, elle m’a aidé à cesser de culpabiliser sur certaines affaires. J’ai tendance à me taper sur la tête, et Mélo réussit à me ramener, à me faire apprécier ce que j’ai. On se dit souvent qu’on s’est trouvés; on s’apporte autant l’un et l’autre. C’est un beau cadeau de la vie. On veut tout le temps être ensemble.

Ça remonte à quand, vous deux?

Ça fait trois ans. On a décidé d’emménager ensemble un an après notre rencontre. On a voulu prendre notre temps, mais comme elle était tout le temps chez moi, on a décidé de faire le pas. On a acheté notre maison ensemble, on l’a mise à notre goût. On est vraiment bien.

Te reste-t-il du temps pour tes amitiés?

J’essaie. C’est sûr qu’il y a des amis que je voudrais voir toutes les semaines, mais on manque souvent de temps. L’amitié, pour moi, c’est important, donc quand je le peux, j’organise des soirées de jeux de société ou de poker avec eux. Les vrais amis, même si on ne se voit pas, on sait qu’on peut compter sur eux. Je me lie facilement d’amitié, mais de vraies amitiés sincères, des amis vraiment proches, je n’en ai pas beaucoup.

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Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour 2024?

L’ancien producteur de Ça finit bien la semaine m’a envoyé des souhaits au Nouvel An et ça disait: «Santé, amour... et liberté!» C’est cela que je me souhaite: être libre de faire mes propres choix. Me libérer des cordes que je tire trop souvent. Je veux juste de la sérénité et de la paix. 

Dirais-tu que tu files le parfait bonheur?

Une chose est certaine, il n’est pas loin! Je suis dans une bonne période de ma vie.

Le père Noël est une ordure sera présentée du 6 au 21 juillet à la Salle Albert-Rousseau à Québec, du 3 au 11 août à Gatineau et du 23 au 31 août à L’Assomption. Pour toutes les dates: monarqueproductions.com. Il anime Ça finit bien la semaine les vendredi à 19 h, à TVA. On pourra aussi le voir dans Alertes dès le 1er avril, les lundis à 21 h, à TVA. Il est aussi dans À coeur battant, les mardis à 20 h, à Radio-Canada.

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