«Je suis passé proche d’abandonner» - Logan Thompson
Jean-François Chaumont
Il y a quatre ans, Logan Thompson se retrouvait à la croisée des chemins. En 2018-2019, il poursuivait sa route comme gardien des Badgers de l’Université Brock en Ontario. Jamais repêché, un poste dans la LNH restait une simple illusion.
Thompson, 25 ans, a trouvé une façon de s’accrocher. Aujourd’hui, il n’est pas uniquement le gardien numéro un des Golden Knights de Vegas, il a aussi une participation au match des étoiles de 2023 à son curriculum vitae.
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«Oui, c’est difficile à croire, a raconté Thompson après le revers de 6 à 4 de la division Pacifique face à la Centrale au match des étoiles. Je n’avais jamais placé le match des étoiles de la LNH sur ma liste de souhaits. Je ne pensais pas plus jouer dans la LNH. Mais j’ai reçu un appel de la LNH [qui m’invitait] en Floride pour le match des étoiles. J’étais sous le choc. J’étais surpris, mais tellement heureux.»
«Il y a tellement de bons gardiens dans la LNH, je ne pensais pas à une présence au match des étoiles. Moi, je suis heureux juste à l’idée de jouer au niveau de la LNH.»
Long parcours
Originaire de Calgary en Alberta, Thompson a joué quatre saisons pour les Wheat Kings de Brandon dans la Ligue junior de l’Ontario. Le gardien qui attrape de la main droite n’a jamais eu le bonheur d’entendre son nom à un repêchage de la LNH.
À la fin de sa carrière junior en 2018, il a reçu une invitation pour le camp des recrues des Capitals de Washington. Mais il n’avait pas réussi à convaincre les Caps de lui offrir un contrat.
Sans endroit où poursuivre sa carrière, il s’est retrouvé à l’Université Brock en 2018-2019. À ce moment, il était bien loin de la LNH.
«J’ai toujours cru en moi, a-t-il dit quand on lui demande de décrire son parcours inusité. Je n’ai jamais arrêté de travailler même s’il y a eu plusieurs moments où je suis passé près d’abandonner. J’ai gardé mon esprit compétitif, je ne me suis pas laissé abattre. C’est la principale leçon que je retiens : je me suis battu. J’ai toujours travaillé fort.»
«C’est la réalité de la CHL, a-t-il enchaîné. Quand tu ne te fais pas repêcher à ta première année d’admissibilité, ça devient encore plus difficile. Les équipes regardent toujours chez les plus jeunes. Quand tu vieillis, tu deviens un peu frustré par cette réalité. Tu te poses des questions. Pourquoi pas moi ? C’est probablement plus difficile à la position de gardien. À 17 ans, tu n’as pas souvent un gros rôle quand tu joues dans la WHL, la OHL ou la Q (LHJMQ).»
Marty Williamson, l’entraîneur à Brock en 2018-2019, s’est remémoré ses jours avec Thompson lors d’une entrevue au «Journal».
«Je me doutais qu’il était pour partir rapidement des rangs universitaires canadiens, a dit Williamson qui est aujourd’hui entraîneur et directeur général des Colts de Barrie dans la OHL. Je savais qu’il avait le talent pour devenir un pro. Il était dominant avec nous. Mais je ne pouvais pas prédire tout son parcours.»
Une étape à la fois
Après l’Université Brock, Thompson a obtenu un essai dans la ECHL avec le Thunder d’Adirondack pour la fin de la saison 2018-2019. L’année suivante, il roulait sa bosse avec les Stingrays de South Carolina, encore dans la ECHL.
En 2020-2021, il a fait le saut dans la Ligue américaine avec l’équipe-école des Golden Knights, les Silver Knights de Henderson. Il a gravé son nom sur le trophée Baz Bastien, décerné au meilleur gardien du circuit.
Au cours de la même saison, il a aussi participé à son premier match dans la LNH. Le 10 mars 2021, il a bloqué deux tirs en un peu plus de huit minutes dans un revers de 4 à 3 contre le Wild du Minnesota. Il avait remplacé Marc-André Fleury en troisième période.
Le 4 janvier 2022, Thompson a obtenu son premier départ dans la LNH, un revers de 3 à 2 contre les Predators de Nashville. Il devenait le premier gardien canadien issu des rangs universitaires à recevoir un départ dans la LNH depuis George Maneluk en 1990 avec les Islanders de New York.
«Logan est un message d’espoir pour les plus jeunes joueurs de hockey qui ont le sentiment de se retrouver à la croisée des chemins, a souligné Bruce Cassidy, l’entraîneur en chef des Golden Knights. Il n’y a jamais rien d’impossible.»