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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Procès pour agressions sexuelles: «Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme», déclare Gérard Depardieu

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AFP

25 mars à 7h50
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Gérard Depardieu, longtemps un des monstres sacrés du cinéma français mais récemment mis en cause par la justice française, a contesté mardi, lors de son procès à Paris pour agressions sexuelles, «s’amuser à peloter» des femmes et s’en est pris au mouvement #Metoo, susceptible de devenir selon lui «une terreur». 

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«Oui, je conteste les faits!» s’est exclamé Gérard Depardieu, à la barre du tribunal correctionnel de Paris. «Il y a des vices que je ne connais pas», a poursuivi l’acteur français de 76 ans, qui s’exprimait pour la première fois mardi, au deuxième jour de son procès.

Après un rappel des faits prononcé par le président du tribunal, Gérard Depardieu s’est levé doucement pour rejoindre la barre et s’est assis sur un tabouret.

«Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro», a-t-il lancé.

L’acteur a évoqué ses souvenirs du tournage du film Les volets verts de Jean Becker en 2021 et notamment la journée du 10 septembre, où selon Amélie, décoratrice ensemblière et l’une des deux plaignantes, l’acteur l’aurait agressée, la coinçant entre ses cuisses, lui touchant le pubis et remontant jusqu’à ses seins.

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«C’est quoi, graveleux?»

«C’est vendredi, il fait chaud, il fait moite (...), je pèse 150 kg, je suis de mauvaise humeur. Une femme me regarde étrangement, elle est un peu belle mais fermée, son téléphone en main», se souvient-il en évoquant Amélie.

Après une discussion qu’il qualifie de houleuse concernant le décor du film, Gérard Depardieu raconte lui avoir attrapé les hanches uniquement «pour ne pas glisser», tellement il était énervé par son travail.

Dans la salle, assise au premier rang à côté de l’autre plaignante, Amélie, 54 ans aujourd’hui, écoute attentivement celui qu’elle accuse.

Interrogé sur les propos grossiers qu’il aurait tenus à l’encontre de la décoratrice, Gérard Depardieu s’emporte: «C’est quoi, graveleux? C’est dire “chatte”? “Chatte”, mais ça m’arrive tout le temps de le dire, même à moi-même, je trouve ça drôle!»

Appelée à la barre après lui, Amélie a donné une version complètement différente.

Sur le tournage, selon elle, Gérard Depardieu «gesticule», «grogne». «Il a toujours un commentaire sur les femmes, leur tenue. Ce n’est pas du tout le monsieur qu’on a là aujourd’hui», poursuit-elle, qualifiant l’acteur de «fauve».

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«Terreur»

La décoratrice raconte avoir évoqué le décor du film avec Gérard Depardieu et sa recherche de parasols des années 70 pour la suite du tournage dans le sud de la France.

Cheveux blonds mi-longs, Amélie raconte doucement la suite: «Il referme alors les jambes, il m’attrape les hanches», mime-t-elle à la barre. «Il m’avance, il me coince, il a beaucoup de force et il malaxe», poursuit Amélie, se remémorant «son gros visage», «ses yeux rouges, très excités» et les propos de Gérard Depardieu: «Viens toucher mon gros parasol, je vais te le mettre dans la chatte!»

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Interrogée par le président sur les trois ans qui se sont écoulés entre les faits qu'elle dénonce et sa plainte en 2024, Amélie explique qu’elle ne savait pas caractériser une agression sexuelle.

«Je n’avais pas envie de parler de ça, je me sentais humiliée. Je m’éclatais professionnellement et si je portais plainte, le film s’arrêtait», a-t-elle ajouté.

Assis derrière elle, Gérard Depardieu, figure imposante dans son costume noir, dodeline de la tête mais n’a pas de réaction.

À la barre, il s’en est pris au mouvement #Metoo, qu’il juge responsable de son procès: «Ce mouvement va devenir une terreur», a t-il dénoncé. «Je dis à ces femmes qu’elles feraient pas mal de méditer Mme de Staël, “La gloire est le deuil éclatant du bonheur”.»

L’avocat de l’acteur a cherché mardi à déstabiliser les plaignantes et leurs conseils. «Arrêtez de le cuisiner pendant une heure! C’est tellement abject! Ça n’a pas de sens, c’est stupide», s’emporte Me Jérémie Assous.

Gérard Depardieu a été accusé de comportements identiques par une vingtaine de femmes, mais plusieurs procédures ont été classées pour cause de prescription des faits.

La comédienne française Charlotte Arnould a été la première à porter plainte en 2018. En août dernier, le parquet de Paris a requis un procès pour viols et agressions sexuelles à l’encontre de l’acteur. Un juge d’instruction doit encore décider de l’issue du dossier.

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