«Ils ont été victimes de menaces de mort»


Jessica Lapinski
Il est Ukrainien, mais l’agent de joueurs Dan Milstein tient depuis plusieurs jours à prendre la défense des hockeyeurs russes de la Ligue nationale qui sont victimes de harcèlement et de menaces sur le web. Plusieurs sont d’ailleurs ses clients.
«La plupart des Russes que je connais, et notamment les hockeyeurs russes, veulent la paix dans le monde. Personne ne veut la guerre, a affirmé M. Milstein à ESPN. Présentement, ils sont discriminés parce qu’ils sont Russes. Ils ont été victimes de menaces de mort.»
- À lire aussi: Combien de buts pour Caufield?
- À lire aussi: Viktor Arvidsson gâche l’ambiance à Columbus
M. Milstein a vécu à Kyïv. Il a fui l’URSS au dernier jour de son existence et s’est installé aux États-Unis à 16 ans. Il représente désormais de gros noms de la LNH.
«Pas de guerre»
Parmi ceux-ci se trouvent notamment le gardien Andrei Vasilevskiy et l’attaquant Nikita Kucherov, du Lightning, ainsi que le défenseur des Flames Nikita Zadorov qui, dans les premiers jours de l’invasion armée en Ukraine, a publié un message indiquant «pas de guerre» sur son compte Instagram.
Mais même ce message pacifique a valu à Zadorov des commentaires haineux sur les réseaux sociaux, a pointé son agent. Comme quoi les joueurs russes sont critiqués présentement, peu importe leurs allégeances.
«Si certains de mes clients peuvent parler librement ici, leur famille peut être menacée en Russie, a ajouté M. Milstein. Je suis un fier Américain, alors je souhaite que nous demeurions tous unis. La ville dans laquelle j’ai grandi est bombardée, j’ai des amis qui s’y trouvent encore et je n’ai pas dormi depuis plusieurs jours. Mais les gens choisissent la mauvaise cible.»
Jeudi, il était rapporté que l’attaquant des Capitals Alex Ovechkin et son entourage bénéficiaient désormais d’une sécurité renforcée.
Provorov ne veut pas parler
Dans ce contexte tendu, le défenseur des Flyers Ivan Provorov, l’un des 41 Russes qui jouent dans la LNH, a catégoriquement refusé de commenter l’attaque de l’Ukraine par son pays en conférence de presse, vendredi.
«Je ne suis pas ici pour parler de politique. Je suis ici pour parler de hockey», a-t-il répondu, lorsque questionné à savoir s’il était difficile pour lui de se concentrer sur son jeu en ce moment.
Un autre journaliste a tenté d’obtenir son opinion sur les récents propos d’Ovechkin, qui a dit, sans trop se compromettre, souhaiter «que la guerre se termine rapidement et que ce soit la paix dans les deux pays». Mais Provorov l’a vite interrompu.
«Si vous avez des questions de hockey pour moi, je peux y répondre. Je ne suis pas ici pour discuter de politique, a-t-il martelé. Mon opinion ne vous regarde pas.»