Hockey Canada passe un message à Connor Bedard
Kevin Dubé
EDMONTON | Peu importe le statut, il semble qu’il n’y ait pas d’intouchables dans le vestiaire de Hockey Canada et Connor Bedard l’a appris à ses dépens, lundi soir, face à la Finlande.
Après avoir inscrit un superbe but en première période – un tir des ligues majeures qui portait la marque à 3 à 0 pour le Canada –, le jeune prodige a été cloué au banc lors des deux dernières périodes et n’a été utilisé que pendant 3 min 58 s lors des 40 dernières minutes de jeu.
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En troisième, il n’a effectué qu’une seule présence, de 30 secondes.
Certes, l’indiscipline des Canadiens en troisième période peut expliquer la chute du temps d’utilisation de Bedard, qui n’évolue pas en désavantage numérique. Équipe Canada junior a passé près de la moitié de l’engagement en infériorité numérique, notamment en raison de la pénalité majeure de cinq minutes imposée à Will Cuylle pour un coup de genou.
Mais ça n’explique pas tout, a mentionné l’entraîneur-chef, Dave Cameron, qui a réservé le même traitement à l’autre ailier de premier trio, Brennan Othmann, qui n’a pour sa part été utilisé que pendant 3 min 8 s lors des deux dernières périodes.
«Ils doivent être meilleurs»
«J’utilise les joueurs qui jouent le mieux et, sans dire qu’ils ont été mauvais, d’autres joueurs ont haussé leur niveau de jeu. Ils doivent être meilleurs sur 200 pieds. Si on veut avoir du succès en tant qu’équipe, ils doivent être en mesure de bien jouer dans les trois zones. Ils ont été bons jusqu’ici dans le tournoi et je pense qu’ils vont rebondir», a expliqué le pilote au micro de RDS après la rencontre.
Sur le plan strictement offensif, il faut admettre que Bedard livre la marchandise, avec une récolte de quatre buts et trois passes pour sept points en quatre matchs.
«Il faut continuer à grandir. C’est comme au baseball, tu ne peux pas juste frapper des home runs ou te faire retirer sur des prises, a imagé l’entraîneur adjoint Louis Robitaille. C’est de jouer de la bonne façon. Connor est un joueur extrêmement intelligent, et il a réalisé en regardant certaines séquences que si on joue pour l’or et que le score est de 1 à 1, il faut être meilleur que ça», a ajouté Robitaille, toujours à RDS.
D’ailleurs, si on cite RDS dans ce texte, c’est que Hockey Canada n’a rendu personne disponible aux médias, mardi, sauf aux diffuseurs officiels de la compétition.
Comme quoi la transparence est visiblement un concept à géométrie variable, chez Hockey Canada.
Autre match à sens unique?
Bref, le match de quarts de finale face à la Suisse a tout d’un autre duel inégal. Toutefois, outre le match contre les États-Unis, qu’ils ont perdu 7 à 1, les Helvètes n’ont jamais été déclassés dans le tournoi.
Ils n’ont remporté qu’un seul match, face aux Allemands, mais leurs deux autres défaites ont été subies par un pointage de 3 à 2, dont une contre les Suédois.
Et même contre les Américains, c’était l’égalité 1 à 1 à la mi-match quand les États-Unis ont pris le contrôle, orchestrant une poussée de six buts sans réplique.
«Que ce soit la Suisse, les États-Unis ou la Suède, on veut jouer de la même façon, mentionnait William Dufour lundi soir. On se prépare comme si c’était notre match le plus important de l’année. Après tout, il n’y a pas de lendemain.»
Les Suisses confortables dans le rôle de négligés
EDMONTON | Pas besoin d’être un grand connaisseur de hockey pour savoir que les Suisses seront clairement négligés pour le match de mercredi, face au Canada. Et ça convient parfaitement à l’entraîneur helvète Marco Bayer.
«Je pense que le rôle de négligés est parfait pour notre équipe. On l’a vu hier contre l’Autriche, on devait gagner et la pression était très élevée sur nos joueurs. Maintenant, on est dans le camp adverse et c’est parfait.»
Parce qu’il faut l’admettre, quand les Suisses n’ont pas été les favoris dans ce tournoi jusqu’à présent, ils ont donné du fil à retordre à leurs adversaires, notamment aux États-Unis et à la Suède.
«Il faudra profiter du moment. On a démontré contre les États-Unis lors des 30 premières minutes de jeu, ainsi que contre la Suède, qu’on peut jouer contre les grosses équipes. Par contre, pour avoir une chance, il faut que tout le monde soit à son meilleur», a ajouté le pilote.
Réaliste
Le défenseur suisse Noah Delémont ne se berce pas d’illusions. Certes, les Suisses peuvent tenir tête au Canada, mais ça ne se fera pas sans douleur.
«Ça va faire mal. On ne va pas se le cacher, je pense qu’on va passer beaucoup de temps en zone défensive et on va devoir payer le prix, jouer assez juste et capitaliser sur nos chances. Il y a toujours une chance au hockey. À la fin, il y a 60 minutes à jouer et on verra», a-t-il mentionné avec candeur, mardi.
Un peu comme son entraîneur, l’arrière de 19 ans estime que toute la pression est sur le Canada.
«On n’a rien à perdre. Si je vous demande qui va gagner mercredi, vous allez tous dire le Canada avec un pointage assez large. Nous, on n’a rien à perdre. On a assez confiance en nos qualités. On a livré un bon match contre les Suédois et un bon 30 minutes contre les Américains. Il faudra commencer fort parce que s’ils prennent les devants après cinq ou 10 minutes, ça va être compliqué. C’est là que le match va se jouer pour vraiment voir s’il y aura un match ou s’ils se détachent dès le début.»