En route vers le Super Bowl LVI: 10 histoires à surveiller en finales d'association

Stéphane Cadorette
Après le week-end mémorable du deuxième tour des séries éliminatoires dans la NFL la semaine dernière, place aux deux finales de conférences ! À l’enjeu : deux billets pour le Super Bowl 56, à Los Angeles, le 13 février.
Les Bengals et les Chiefs lanceront les hostilités dimanche à 15 h dans le cadre de la finale de la conférence américaine, tandis que les 49ers et les Rams suivront à 18 h 30 dans la conférence nationale. Avant de passer en mode prédictions demain et dimanche, voici 10 histoires à surveiller dans les deux duels.
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1. Nouveaux visages

Un vent de fraîcheur souffle sur les deux finales de conférence, en ce qui concerne les quarts-arrières. Pour la première fois depuis 2009 ni Tom Brady ni Aaron Rodgers ne seront au programme. Aux commandes de l’attaque des Bengals, Joe Burrow en sera à sa première présence en finale de la conférence américaine. Il devient le premier quart-arrière repêché au tout premier rang à atteindre une finale de conférence avant sa troisième saison. Dans la conférence nationale, Matthew Stafford n’a plus rien d’une jeune fleur du printemps, mais il en sera aussi à sa première présence. En 12 ans à Detroit, il n’avait pris part qu’à trois matchs de séries, trois défaites. Douce vengeance pour celui qui était devenu le quatrième pivot seulement à passer 10 ans avec une équipe sans une victoire en séries. Les autres sont Archie Manning, Jim Hart et Ken Anderson (qui a gagné à sa 11e saison).
2. Habitués et revenants

Des quatre équipes du carré d’as, trois ont habitué leurs partisans à de tels résultats. Les 49ers en seront à une 17e présence en finale depuis la création des deux conférences, en 1970, ce qui leur procure le record devant les Steelers de Pittsburgh. Ils ont pris part à la finale récemment, en 2019, en plus de trois présences de suite relativement récentes, de 2011 à 2013. Les Rams en seront pour leur part à leur 11e présence et à leur deuxième depuis 2018. Dans la conférence américaine, les Chiefs sont devenus des habitués. Depuis que Patrick Mahomes est devenu leur quart-arrière partant en 2018, ils n’ont jamais été moins loin que le carré d’as. Il s’agira de leur quatrième présence de suite et de leur cinquième au total. Les Bengals font, quant à eux, leur grand retour en finale de l’Américaine, une première depuis 1988. Ils avaient aussi été de la partie en 1981.
3. L’heure des revanches

Les deux duels du week-end opposent des équipes qui se sont déjà affrontées cette saison. Les Bengals ont renversé les Chiefs le 2 janvier, tandis que les 49ers ont battu deux fois les Rams. Sachez que, depuis 2014, 11 duels de finales de conférence ont mis en vedette des équipes qui s’étaient déjà rencontrées durant la saison. La fiche de l’équipe qui a remporté le premier match a été de 9-2 en finale. Depuis 1985, il est arrivé à trois reprises qu’une équipe ait balayé son adversaire de finale durant la saison. Chaque fois, l’équipe qui a gagné à deux reprises a ensuite complété le triplé en finale. L’histoire ne favorise pas les Rams et les Chiefs, même si ces deux équipes sont considérées comme favorites par les preneurs aux livres.
4. Une journée bénéfique

Un lecteur avisé a posé une question intéressante cette semaine. Est-ce que les équipes qui ont disputé leur match de deuxième tour samedi plutôt que dimanche peuvent être clairement avantagées puisqu’elles bénéficient d’un brin de repos additionnel ? Il serait tentant de répondre que ça ne fait pas une grosse différence, mais les données démontrent le contraire. Depuis 12 ans, les équipes qui ont pris part à la finale après avoir joué le samedi plutôt que le dimanche en deuxième ronde montrent un dossier global de 16-8. Dans 14 des 16 dernières années, au moins une équipe qui a joué le samedi en deuxième ronde a ensuite remporté l’une des deux finales. Cette année, les Bengals et les 49ers ont joué le samedi, tandis que Rams et Chiefs ont joué dimanche. À prendre avec un grain de sel, mais bon...
5. Invasion de Niners ?

Lorsque les 49ers ont battu les Rams 27 à 24 en prolongation le 9 janvier pour assurer leur place en séries, leurs partisans ont pratiquement envahi le So-Fi Stadium des Rams. Au point où après le match, le pivot et l’entraîneur des Rams, Matthew Stafford et Sean McVay, avaient admis qu’ils avaient éprouvé des ennuis à communiquer dans le bruit. Les Rams ont décidé cette semaine de ne pas vendre de billets à l’extérieur du code postal de Los Angeles et ils affichent complet. Sean McVay a malgré tout senti le besoin d’implorer les partisans des Rams de ne pas revendre leurs billets à fort prix à d’autres, qui pourraient fort bien être des supporteurs des Niners. Voilà un dossier qui fait jaser, dans cette bataille de la Californie !
6. Encore négligés

Au premier tour, plusieurs croyaient que les Bengals n’arriveraient pas à se défaire de la guigne qui les hantait depuis 1991. Au deuxième tour, ils étaient les négligés face aux Titans, premiers favoris de la conférence américaine. Les Bengals sont encore en vie, et Joe Burrow a affirmé qu’il n’en pouvait plus du « narratif des négligés » et que les Bengals devaient être vus comme une excellente équipe. Pourtant, ils sont négligés par sept points face aux Chiefs. C’est la 14e fois depuis 2000 qu’une équipe est négligée par au moins sept points en finale de conférence. Dans ce contexte, les négligés ont montré une fiche de 3-10, mais, avis aux parieurs, ils ont couvert l’écart prédit à huit reprises. Il suffit de se rappeler l’épopée des Eagles de 2017 pour savoir que tout est possible, même quand une équipe est souvent laissée pour compte.
7. Un noyau différent

On dit souvent que la fondation d’une équipe est le repêchage. C’est encore plus vrai dans le cas des choix de première ronde. Les Rams, dans un sens, respectent cette prémisse avec sept choix de premier tour au sein de leur alignement partant. L’aspect qui les rend uniques, c’est que de ces sept premiers choix, six proviennent d’autres équipes ! En effet, le plaqueur Aaron Donald est le seul choix de première ronde qui a été sélectionné par l’organisation et qui a grandi avec l’équipe, depuis 2014. Les six autres joueurs concernés, le quart-arrière Matthew Stafford (2009), le receveur Odell Beckham Jr (2014), le porteur de ballon Sony Michel (2018), les secondeurs extérieurs Von Miller (2011) et Leonard Floyd (2016) et le demi de coin Jalen Ramsey (2016) ont tous été obtenus d’ailleurs par voie de transactions ou sur le marché des agents libres.
8. Duo de feu

Les Bengals ont frappé un coup de circuit au dernier repêchage en optant pour le receveur Ja’Marr Chase avec le cinquième choix au total. Ce dernier a répondu avec une saison recrue phénoménale, et, avec le quart-arrière Joe Burrow, les deux anciens coéquipiers à LSU font la loi. En incluant les présentes séries, Burrow et Chase ont produit 1654 verges ensemble par la passe. Il s’agit du plus prolifique duo de l’histoire de 25 ans et moins à se présenter en finale de conférence. C’est du jamais-vu pour un tandem de deux joueurs de 25 ans et moins, et la précédente marque appartenait depuis 2000 à Daunte Culpepper et Randy Moss, qui avaient accumulé 1558 verges jusqu’à la finale. Sinon, leurs rivaux du jour, Patrick Mahomes et Tyreek Hill, avaient gagné 1551 verges à leur première saison ensemble, jusqu’à la finale de conférence, en 2018.
9. Un joueur unique

Parmi les quatre clubs toujours en vie, les 49ers ne sont pas ceux qui se font remarquer avant tout pour leur attaque. Sauf que s’il y a un joueur qu’il ne faut absolument pas perdre de vue, c’est le receveur Deebo Samuel. En fait, peut-être que sa vraie position devrait être « arme offensive ». Cette saison, il compte sept touchés de 10 verges et plus, un sommet dans la ligue. Il a aussi maintenu une moyenne supérieure à 25 verges par match par la course et 75 verges par match sur des réceptions. Dans l’histoire, un seul autre joueur offensif a bouclé une saison avec des chiffres semblables et il s’agit de Lenny Moore, qui évoluait aussi comme porteur de ballon et ailier espacé avec les Colts. En 1958, il avait connu une saison de 621 verges au sol et 1039 par les airs en incluant les séries. Cette saison, Samuel a récolté 1487 verges sur des réceptions et 476 au sol.
10. Les locaux ont la cote

À chaque ronde qui débute, il est intéressant d’observer si les équipes profitent d’un réel avantage du terrain. La semaine dernière, trois équipes locales sont tombées au combat, ce qui a fait contraste avec la tendance des dernières années au deuxième tour. Dans les finales de conférence, l’avantage va indéniablement à l’équipe locale, récemment. Dans six des huit dernières saisons, l’équipe locale a remporté le match dans la conférence nationale. Dans la conférence américaine, c’est sept sur huit. La seule équipe qui a perdu malgré cet avantage du terrain dans l’Américaine ? Les Chiefs de 2018, qui incidemment, sont les hôtes des Bengals à Kansas City.