Dave Morissette heureux que ses fils soient de retour à la maison
Patrick Delisle-Crevier
Alors que la totalité des activités sont en suspens dans le milieu du sport, comme c’est le cas dans bien des domaines, Dave Morissette reste fidèle à son rendez-vous avec les téléspectateurs pour jaser de sports, mais aussi de la crise que nous traversons, en direct de chez lui. Nous lui avons demandé comment il vit ce changement avec sa conjointe et ses fils, qui sont rentrés au bercail.
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Dave, vous voilà de retour à votre émission après un retrait de quelques jours. Comment vivez-vous cela?
Pour être bien honnête, je remercie sincèrement le Bon Dieu de pouvoir encore travailler. J’ai beaucoup de collègues à TVA Sports qui ont été remerciés temporairement. Donc je suis occupé, mais je ne peux m’empêcher de penser à eux et à tous ceux au Québec qui ne travaillent pas. Je suis content de retrouver ma gang, mon équipe. Tout le monde est à la maison, et nous faisons l’émission chacun de chez nous. On est tous sur FaceTime, même nos invités. Nous commentons les matchs nostalgiques qu’on diffuse, même ceux de l’époque des Expos. Les gens aiment ça. On ne parle pas vraiment de statistiques; on discute des vraies affaires, des enjeux actuels, etc. On n’est pas collés sur le pointage ou la performance, mais plutôt sur le côté humain.
Comment se passe le confinement pour vous?
Je dirais que ce qui est difficile pour moi, c’est que j’aime beaucoup ma routine et qu’elle se retrouve pas mal chamboulée par ce qui se passe. C’est un peu le cas de tout le monde, et c’est déstabilisant. Mais, dans chaque mauvaise chose, il y a du bon. Pour moi, c’est le retour de mes deux fils à la maison. Ça fait trois ans qu’on n’a pas vécu tous ensemble sous un même toit. Nous passons du temps en famille, et je suis heureux d’avoir mes deux fils avec moi. Il y a une belle dynamique dans la maison.
Rappelez-nous quel âge ils ont.
Ils ont 16 et 24 ans. Nous avons la chance de souper ensemble, ce qui arrive peu souvent habituellement. Nous jouons aux cartes presque tous les soirs et nous prenons le confinement au sérieux. Mon plus jeune, Zack est parti de la maison à 13 ans pour aller au collège. Mon plus vieux, Jeremy, voyage beaucoup et il est revenu chez nous le temps de cette crise.
Avec la COVID-19, les saisons de sport sont toutes annulées; tout l’univers sportif est sur pause. Comment composez-vous avec cette situation, vous, les commentateurs?
Je suis très positif — je le suis dans la vie en général —, mais c’est certain que je vis aussi de l’incertitude, comme tout le monde en ce moment. Même si je me pose des questions, je tente de me raisonner rapidement. Et je me dis que nous vivons vraiment quelque chose d’alarmant et d’unique, mais que nos dirigeants prennent les bonnes décisions. C’est impossible d’être insensible à tout ce qui se passe actuellement. Je sais que ça va bien aller et que ça va finir par revenir à la normale. J’espère juste que ce ne sera pas dans trop longtemps. Je dors habituellement bien, mais ces temps-ci je me réveille en pleine nuit. Tout ça m’atteint un peu. Il y a quelque chose d’irréel dans ce qu’on vit.
Avez-vous dû faire certains ajustements afin d’animer votre émission de chez vous?
C’est drôle, parce que j’ai commencé à faire mes interventions à partir du bureau de mon épouse — elle a un bureau à la maison, ce qui n’est pas mon cas. Mais je réveillais tout le monde le matin parce que je parle fort! Finalement, je me suis mis à travailler en direct de mon gym, dans mon garage! Je me suis improvisé un petit studio de fortune. J’ai vraiment une nouvelle routine.
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Est-ce difficile de parler de sports quand il n’yen a pas?
C’est le défi. J’ai un peu vécu ça lors du lock-out dans la LNH. Cependant, il y a toujours des choses à dire. Oui, il y a beaucoup de mauvaises nouvelles présentement, les saisons sont retardées, pas encore annulées, mais nous avons tout de même du bon contenu parce que les athlètes sont disponibles. La vérité, c’est que ça fait du bien de parler du sport autrement. Ça nous force à faire autre chose que de commenter des matchs. En même temps, je sais très bien que je ne suis pas un service essentiel comme Pierre Bruneau. Je fais ça de la maison, humblement, dans mon garage, et c’est un beau défi.
Au début de la pandémie, avez-vous ressenti le besoin de vous lancer dans les épiceries pour faire le plein?
La première semaine, j’ai fait une grosse épicerie, sans virer fou. J’avoue que j’ai mis dans mon panier, sans m’en rendre compte, des choses que je n’ai pas l’habitude d’acheter. Je suis revenu avec plusieurs douzaines d’œufs et de la farine. Je pense qu’un coin de mon cerveau était en mode provisions, puisque tout le monde le faisait. Ensuite pendant plusieurs jours, on a tenté, toute la famille, de faire avec ce qu’on avait et d’être créatifs. Ç’a été notre défi. Mais on se débrouille bien tous les quatre, et je suis content d’avoir mes fils chez nous. Je savoure pleinement ces moments en famille.
À quoi ressemble une de vos journées?
Mes gars se lèvent très tard; moi, je suis un lève-tôt. On se rejoint donc en milieu de journée pour faire différents petits travaux que nous n’avons pas le temps de faire habituellement, comme couper du bois, le corder, ramasser et brûler des feuilles. Le soir, on se regroupe autour du feu. Souvent, mes gars jouent au Xbox, moi j’appelle des amis, car je ressens le besoin de leur dire à quel point je m’ennuie d’eux et que j’ai hâte de les voir. Ce moment de confinement nous ramène aux vraies affaires — j’ai même un vieil ami à qui je n’ai pas parlé depuis 15 ans avec qui j’ai renoué.
Tes parents sont âgés; comment ça se passe pour eux?
Je ne peux pas les voir, mais nous faisons un FaceTime tous les jours. C’était la fête de ma mère récemment, et j’ai préparé une belle vidéo que je lui ai envoyée. Heureusement qu’il y a les réseaux sociaux et la technologie, parce que mes parents sont à Baie-Comeau. Même si je trouve le confinement difficile, il y a aussi quelque chose de beau là-dedans. On dirait que, malgré l’éloignement, ça rapproche les gens. Je pense qu’on va voir le meilleur de l’humain à travers cette période-là. Il y a une belle vague de solidarité.
En terminant, Dave, croyez-vous que la saison de hockey de la LNH est bel et bien terminée?
Non, moi, je crois que beaucoup de choses seront retardées, que les séries pourront se jouer cet été avec un format différent et avec plus d’équipes. C’est certain que les matchs restants de la saison régulière n’auront pas lieu. Ça pourrait être intéressant de suivre le hockey en plein été. Mais avec cette situation de crise, je pense que tout peut changer rapidement. Je continue de croire que les séries de la Coupe Stanley pourraient reprendre en juillet-août et que la pandémie sera derrière nous.
L’émission Dave Morissette en direct est diffusée du lundi au vendredi, après l’événement sportif de la soirée, à TVA Sports.