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Culture

Hélène Bourgeois Leclerc admet que son opinion sur certaines vedettes a changé depuis qu’elle coanime La Tour

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Joël Legendre

2023-04-24T12:00:00Z
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La première fois qu’Hélène et moi nous nous sommes rencontrés, c’était sur le plateau du Bye Bye. Instantanément, l’humour nous a réunis. Après quelques jours de tournage, on s’est mis à parler de parentalité; de mon rêve réalisé depuis peu d’être papa et de celui d’Hélène de devenir maman. Nos conversations sont alors devenues plus profondes et humaines. Une décennie plus tard, c’est encore entre les rires et les réflexions personnelles que nos rencontres se nourrissent. Hélène est douée pour le bonheur et, à son contact, on en profite aussi. Je mesure ma chance de l’avoir comme amie. Rencontre avec une artiste et une femme d’exception.

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Hélène, tu laisses dans ta carrière une place de plus en plus significative à l’animation. Qu’est-ce qui te plaît dans ce créneau?

Je dirais que l’animation assouvit une certaine curiosité en moi, mais elle me donne surtout l’occasion de mettre la lumière sur l’autre. Ma lumière à moi, je l’ai depuis plus de 20 ans et je l’adore. Je ne veux pas nécessairement passer de l’autre côté, mais j’aime prendre le temps de découvrir l’être humain. 

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Tu as pu l’expérimenter en participant à La Tour?

Oui! On a reçu beaucoup d’artistes, et j’ai aimé les interviewer. Mais je me suis rendu compte que les gens qui n’exercent pas le même métier que moi me fascinent et que j’ai envie d’en apprendre encore plus sur eux. Si j’avais le choix pour la suite des choses, j’adorerais animer une émission où on met dans la lumière des gens qui n’y sont habituellement pas. J’aime découvrir des êtres humains qui ont une vie différente de la mienne.

Est-ce que l’animation va prendre encore plus de place dans ta carrière?

La vérité, c’est que je ne le sais pas! La deuxième saison de l’émission Le restaurant commence bientôt, alors j’en 

j’enchaîne sur un autre projet d’animation, mais j’ai également hâte de retrouver un personnage qui nourrira mon côté actrice. Chose certaine, mon désir, dans l’animation, c’est tout sauf me mettre en avant. S’il y a bien une chose dont je suis certaine, c’est que j’ai envie de m’éloigner de mon nombril. (rires)

Justement, je veux que tu me parles de cette émission culinaire qui semble tellement captivante: Le restaurant.

Pour vrai, cette émission-là, c’est mon bonbon de l’année! Premièrement, c’est un concept québécois, et ce que j’ai tout de suite aimé de cette émission, c’est qu’elle n’avait aucune prétention. Pourtant, elle a connu les meilleures cotes d’écoute jamais enregistrées sur Zeste.

Wow! Quel est le concept?

On donne la chance à des chefs qui ont envie d’ouvrir leur propre restaurant de tester le concept qu’ils ont en tête pour leur futur établissement. Tout au long de l’émission, on met donc en avant leurs aptitudes et leur talent d’entrepreneur. Est-ce que nos chefs peuvent gérer un frigo, une cuisine, des employés, des clients qui arrivent à la dernière minute, et ce, tout en gardant en tête le concept de leur restaurant?

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Quel est ton rôle?

Je coanime avec Vincent Dion-Lavallée, le jeune chef propriétaire du restaurant La cabane d’à côté, à Mirabel. J’ai beaucoup d’admiration pour lui. Pendant l’émission, il est en cuisine, et moi, je suis dans le restaurant pour recueillir les commentaires des clients tout en tenant les ficelles de la compétition.

Je veux qu’on revienne sur ta participation louangée à La Tour. Que retiens-tu de cette aventure humaine?

Je retiens des rencontres extraordinaires avec des gens de l’équipe, mais aussi avec des invités. Je dois avouer que La Tour m’a fait changer mon opinion favorablement sur certains invités. Je dirais que c’est le climat intimiste de cette émission qui permet aux invités de montrer une facette différente d’eux-mêmes. Je vais retenir aussi que le rôle de la voisine est une chose, mais que celui de prendre les rênes de l’émission pour remplacer Gildor à l’animation, c’est à la fois beaucoup de stress et un bel exercice de confiance en soi! (rires) La Tour aura été pour moi une école d’animation, et j’en ressors avec un bagage que je vais transporter toute ma vie. Cela dit, je ne me sens pas comme une «vraie» animatrice. C’est un métier qui s’apprend. Je ne suis pas Véronique Cloutier ou Stéphan Bureau, mais c’est une année d’animation qui m’a plu. On verra où cela me mènera. 

Les deuils artistiques semblent assez faciles à vivre pour toi...

Tu as raison. Quand on choisit de faire ce métier, ça devient un peu l’histoire de notre vie. On doit apprendre à vivre avec ces petits deuils qui arrivent souvent. Et ce n’est pas parce que je ne m’attache pas ou que je ne m’implique pas dans mes projets: je profite de chaque moment et, lorsque la dernière journée de tournage arrive, je pleure cinq minutes, mais pas pendant trois mois. (rires)

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C’est peut-être aussi parce que tu fais confiance à la vie et que tu sais que tu auras d’autres projets?

Oui, et il faut que je l’aie, cette confiance, en tant que pigiste. Je me dis que la vie a horreur du vide et qu’il y a toujours quelque chose qui arrive. 

Est-ce que c’est la même chose comme maman? Es-tu capable de laisser aller les étapes de vie de tes enfants ou préférerais-tu revenir en arrière?

Je vis ça de la même façon que dans mon métier. Ça ne veut pas dire que je ne suis pas émue quand une étape se termine, mais je ne reviendrais pas en arrière. Je trouve ça beau, l’évolution; ça m’émeut. J’aime que mon fils ait perdu une dent cette semaine et que ma fille entre doucement dans l’adolescence. Il y a quelque chose dans le mouvement de la vie qui me touche. Mon mandat comme femme, comme mère et même comme artiste est de bâtir et transmettre par la suite. Je n’ai pas l’impression que tout est à recommencer à chaque étape. Ce qu’on se tricote en famille, peu importe ce qui arrivera — une crise d’adolescence ou des conflits —, ce ne sera pas comme si on débâtissait quelque chose, mais comme si on prenait tout ce bagage et qu’on passait à une autre étape. 

Comment te décrirais-tu comme maman?

Le fait d’avoir eu mes enfants tardivement — j’ai eu Margot à 38 ans et j’en avais 42 lorsqu’Oscar est arrivé — m’a permis de me sentir solide, comme femme. Il n’y a pas beaucoup de tempêtes dans la maison que je ne suis pas capable d’affronter en tant que maman. Je me sens aimante, bien sûr, mais aussi quelquefois inadéquate et inconséquente. Je me dis que tant qu’il y a de l’amour, tout va marcher! J’ai l’impression que j’apprends à devenir parent au même rythme que j’apprends à vieillir. 

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SÉBASTIEN SAUVAGE
SÉBASTIEN SAUVAGE

Est-ce que tu crains de vieillir?

Je viens tout juste d’avoir 49 ans, et il n’y a pas un âge qui m’a fait cet effet-là! 

Dans quel sens?

J’ai l’impression d’avoir 32 ans dans ma tête. Je n’ai pas vu passer toutes les autres années.

Pour être passé par là, je te dirais que tu amorces probablement un bilan de vie...

C’est exactement ça! Ça fait 13 ans que je suis avec mon amoureux, et je me dis parfois: «Est-ce la dernière personne que je vais aimer? (rires) Est-ce que j’ai assez aimé mes enfants? Est-ce que j’ai assez joué avec mon garçon quand il est arrivé dans ma vie? Ces jours-ci, je me demande si j’en ai fait assez, si je pouvais nourrir mon lien avec mes enfants autrement. Pourtant le lien est très fort, mais je me questionne. Il y a aussi mes parents qui sont vieillissants, et c’est normal... Je suis dans un moment pivot où je veux à la fois profiter de mes enfants et de la présence de mes parents. Je veux donner et prendre, et ce, le plus possible. J’ai une incroyable soif de vivre et je suis dans une quête de sens. Je veux plus que jamais avoir de vrais liens avec mon amoureux, mes enfants, ma famille et les gens avec qui je travaille. 

Crois-tu que c’est la fin de la quarantaine qui t’apporte ces réflexions?

Tout à fait! Le rythme effréné de la quarantaine est maintenant derrière moi, et j’ai envie de faire des choses qui ont un réel sens dans ma vie. Ça ne veut pas dire que tout doit être intense, mais j’ai le désir de faire œuvre utile. J’ai toujours eu cette façon de penser, mais c’est encore plus fort maintenant. Je veux jouer, je veux vivre, je veux aimer, je veux savourer et je ne veux plus être en mode survie. 

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Tu as toujours beaucoup travaillé, et j’ai l’impression que tu as touché à tout... Qu’est-ce que tu aimerais explorer pour les prochaines années?

J’aimerais prendre part à la création d’un projet. Est-ce que ce sera par le biais de l’écriture, de la réalisation ou en participant à un documentaire dont je serais l’instigatrice? Je ne sais pas. Je me questionne aussi sur la pertinence de ce que j’aurais à dire. Quand je disais tantôt que je suis dans une quête de sens, en voilà un bon exemple! (rires) Ce n’est pas parce que je me sens perdue, mais tout simplement parce que j’ai envie d’aller chercher quelque chose de plus en moi. Et je trouve ça beau, car ça s’appelle la vie. 

Après cet entretien, nous sommes restés à jaser encore longtemps. Il y a chez cette Hélène autant de profondeur que de folie et c’est assez rare. On a parlé de ces étapes de vie qui sont inévitables, mais qui, une fois acceptées, se transforment en dépassement de soi. Je l’ai toujours dit, ce que j’aime par-dessus tout de mon métier, ce sont les rencontres exceptionnelles qu’il me permet de faire. Hélène, tu fais partie de ces êtres d’exception. Merci d’avoir été aussi généreuse et authentique. 

Je t’aime. 

Ne manquez pas la dernière semaine de La Tour, du lundi au jeudi 19 h 30, à TVA. Le restaurant (saison 1), mardi 21 h, dès le 30 mai, à TVA. La saison 2 sera présentée à Zeste l’automne prochain.

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