Gino entame sa dernière rentrée à Salut Bonjour
Équipe Salut Bonjour
Gino est de retour à la barre de Salut Bonjour pour une toute dernière saison avant de tourner la page sur cette belle et grande aventure. Mais il n’est clairement pas question de retraite pour lui!
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Gino, puisque c’était ton dernier été avant d’entamer ta dernière saison à Salut Bonjour, comment as-tu vécu cette période?
Je vais être très honnête avec toi: ç’a été un été bizarre parce qu’habituellement, quand je finis la saison, je pars une semaine à l’extérieur avec les enfants pour faire la coupure avec le travail. Mais cette année, je ne l’ai pas fait et je l’ai un peu regretté, parce que j’étais en vacances de réveil matinal, mais pas en congé de travail; on a eu beaucoup de trucs à régler et à faire.
Je suis allé quelques jours à la pêche à Baie-Comeau chez mes beaux-parents avec les enfants, et ça, c’était bien le fun. Mais tu as raison, c’était comme si je vivais mon dernier été avec le rythme de vie que j’ai depuis 16 ans. Je me suis dit que c’était peut-être la dernière fois que j’avais le privilège de prendre tout un été de congé. Ça a donné lieu à un été inhabituel, teinté d’un peu de nostalgie.
As-tu déjà commencé à penser à ce que tu vas faire l’été prochain?
Je ne sais pas encore à quoi ressemblera mon prochain été. C’est clair que j’aimerais me garder du temps pour prendre une pause. Mais si jamais j’ai un autre mandat dès que j’aurai fini Salut Bonjour, je vais le faire. J’aimerais quand même m’offrir quelque chose de symbolique pour marquer la fin de cette belle aventure à Salut Bonjour. Est-ce que ce sera un voyage en famille? Une sortie avec des amis? Je ne le sais pas, mais j’aimerais faire quelque chose de spécial.
Près d’un an après avoir annoncé que tu quitterais Salut Bonjour à la fin de cette nouvelle saison, es-tu excité ou insécure?
C’est un peu de tout ça! Au départ, quand j’ai pris cette décision, je jugeais que j’avais fait le tour, et qu’il était temps pour moi de laisser la place à quelqu’un d’autre et de faire face à de nouveaux défis. Il y a eu des moments où je me questionnais sur ce que j’allais faire ensuite et d’autres où je me disais que ça allait bien aller. Je me demandais aussi si j’étais dû pour faire une longue pause afin de recharger mes batteries. Finalement, ce qui ressort de tout ça est que mon désir de sauter dans le vide est bien présent. Ça fait 20 ans que je suis réglé au quart de tour et que je sais pratiquement ce que je vais faire chaque mois.
Vivre ce grand saut, ça fait appel à des ressources que je n’ai pas utilisées depuis longtemps — comme aller faire un numéro à un Grand bien-cuit ComediHa!. Il ne s’agissait pas juste de faire un numéro, mais de bitcher un ami que j’aime pendant 12 minutes. Ce n’est pas mon métier d’être humoriste, et je n’ai pas eu la chance de répéter. Quand j’ai fait mon numéro, c’était devant 1800 personnes au Grand Théâtre et il y avait une captation pour la télé et... je dois t’avouer que j’ai eu énormément de plaisir et j’ai A-DO-RÉ.
Ça fait appel à quelque chose auquel je n’avais pas fait face depuis longtemps, c’est-à-dire l’inconnu. Ça m’a confirmé que j’étais dû pour relever de nouveaux défis et que c’est ce dont j’ai envie. Mais de quelle façon ça va s’organiser? Je ne le sais pas.
Dans les prochains mois, ça va être le bal des dernières en ondes: la dernière émission d’Halloween, le dernier Noël... Comment vas-tu vivre ça?
En effet, je l’appréhende un peu, parce que j’aime encore Salut Bonjour. J’ai des collègues de travail que j’admire et que j’aime, avec qui je passe du bon temps. On a beaucoup de nouveautés cette année, ça va être super chouette, mais le décompte est parti.
Est-ce que les gens t’ont beaucoup parlé de ton départ cet été?
J’ai reçu des messages de gens qui me disaient que ça n’avait pas d’allure que je les laisse tomber. D’autres m’ont dit qu’ils avaient eu un cancer et que je les avais aidés à passer au travers, qu’ils avaient vécu de beaux moments en écoutant l’émission... Des messages du genre, j’en ai eu à la tonne. C’est vraiment Wow!
L’autre chose que j’ai entendue souvent cet été, c’est: «Quand est-ce que tu prends ta retraite?» Et je répondais: «Je tourne la page sur la belle aventure de Salut Bonjour, mais je vais travailler encore, je vais faire autre chose.» Je suis trop jeune pour prendre ma retraite! Si je n’ai pas eu cette discussion-là 500 fois cet été, je ne l’ai pas eue pantoute!
D’ailleurs, parlant de retraite, Georges revient cet automne nous faire une chronique consommation. Il a pris sa retraite des nouvelles, mais il aime trop ça: quand on lui a fait cette proposition, il a accepté. C’est sa passion! Il va venir nous voir quelques fois par mois.
Comment ta femme, Isabelle, et les enfants vivent-ils ce grand changement dans ta carrière?
Ç'a été une surprise pour Marilou et Nathan, parce qu'ils m'ont toujours vu animer Salut Bonjour depuis qu’ils sont dans notre famille. J’en suis à ma 17e saison à la barre de l’émission, et Marilou a 16 ans! Ils ont grandi en regardant la télé pour voir si j’étais là. Ça va leur faire drôle de me voir à la maison tous les matins.
L’été, je suis là, mais ils n’ont pas d’école, ce n’est pas la même routine. Je pense qu’ils ont hâte, ça va être le fun. Ils me demandent ce que je vais faire dorénavant comme travail, si je vais encore faire de la télé. Ils me posent des questions, et c’est correct, mais je pense qu’ils me font vraiment confiance pour la suite des choses. Ma blonde trouve évidemment que ce sera un grand changement. Ça laisse «planer» un peu d’insécurité dans la famille.
Il y a longtemps que tu as pris ta décision?
C’était à la fin de juin, début juillet l’an dernier, quand j’ai dû travailler beaucoup sur notre terrain. J’ai fait trois, quatre jours de travail très physique et, pendant que je faisais ça, je réfléchissais à la suite des choses. Quand je suis entré dans la maison, j'ai dit à ma blonde : « Cet automne, je vais annoncer à mes patrons que je vais quitter Salut Bonjour en 2024. J’ai pris ma décision: je ne renouvellerai pas mon contrat.»
Elle était un peu estomaquée, mais elle voyait bien que l’usure physique commençait à se faire sentir. J’ai commencé à avoir des problèmes mécaniques, et mon système digestif est moins bon; j’ai réalisé que mon corps m’envoyait des messages. Ça a un peu étonné ma blonde, mais en même temps, elle comprend. Quand elle m’a connu, j’étais pigiste, travailleur autonome; alors le fait de retourner à ça, ce n’est pas une grosse affaire.
Ta blonde aura tenu le fort tous les matins de la semaine avec les enfants durant toutes ces années!
Ça lui a demandé beaucoup d’organisation et d’abandon. Elle l’a fait parce qu’elle m’épaulait là-dedans. Elle savait que je voulais animer cette émission. Si je n’avais pas eu son accord et son aide à la maison, je n’aurais pas pu occuper ce poste aussi longtemps. C’est grâce à Isabelle si ç’a été le cas. Elle s’est occupée de la routine avec les enfants durant toutes ces années; et en contrepartie, j’étais là pour la fin de la journée. Pendant des années, j’allais chercher les enfants à l’école et je préparais le souper. On a eu un bel équilibre, je pense.
Ça va quand même être un changement de vie radical!
Écoute, je ne suis presque jamais sorti pour aller voir des shows! Je ne suis pas à plaindre, bien sûr, je suis chanceux parce que j’ai une belle job, mais les gens qui, comme moi, travaillent de nuit et doivent se lever tôt n’ont pas de vie la semaine. Je ne bois pas et je me couche à 20 h 15 en saison, quand j’anime l’émission. Mais tu as raison, j’ai hâte de voir ce que sera la vie après 20 h! Cet été, c’était le 50e anniversaire de ma blonde, et j’ai organisé plein de petits partys et on a soupé avec des amis. Ç’a été un été de festivités pour souligner ses 50 ans.
Alors, maintenant que tout cela est dit, est-ce que tu as quand même déjà une idée ce qui t’attend l’an prochain après Salut Bonjour?
Je ne le sais pas encore. J’aimerais faire des choses différentes, comme ç’a été le cas quand j’ai participé au Grand bien-cuit de Jean-Michel Anctil. Je vais être à l’écoute de TVA et de tout le monde aussi, puisque j’ai le goût d’essayer de nouvelles choses, de relever de nouveaux défis et de rencontrer de nouvelles personnes. Des trucs vont peut-être se préciser... C’est clair que j’ai eu des échanges et des discussions avec beaucoup de monde.
Quand tu vas boucler la boucle, que vas-tu retenir de toutes ces années passées à animer Salut Bonjour?
D’abord, que ç’a été un privilège unique dans une vie professionnelle d’entrer dans la vie des gens tous les jours, durant 20 ans. J’ai lu des messages de gens qui ont vécu des drames épouvantables qui m’ont dit que je les ai accompagnés là-dedans et que je les ai aidés sans le savoir. Je comprends aussi que tous ceux et celles qui sont passés à mes côtés comme chroniqueurs et collaborateurs au fil de ces années-là ont contribué au succès de l’émission et au fait que j’ai pu être présent de façon continue le matin à la télé. J’ai eu la chance d’animer longtemps cette émission, plus que je ne l'aurais cru.
Après cing ou six ans, quelqu'un m'avait demandé si je pensais battre Guy Mongrain en termes de longévité, et ce n’était pas un objectif pour moi. Physiquement, je me disais que jamais je n’arriverais à durer aussi longtemps que lui et, finalement, je vais avoir fait 17 saisons; je pense que Guy en a fait 13.
Il est peut-être un peu tôt pour faire un bilan, mais est-ce que tu as en tête des moments qui t’ont marqué au cours de toutes ces années?
Il y en a beaucoup! J’ai souvent eu la larme à l’œil à Salut Bonjour. Je me souviens du jour où on m’a fait un shower sur le plateau, parce que je partais chercher ma fille en Chine. C’était vraiment quelque chose d’hyper touchant: Marie-Claude Savard, Ève-Marie Lortie et François Charron étaient là.
Ensuite, ces dernières années, pendant la Covid, je me souviens d’avoir fait une entrevue avec une jeune fille qui avait accepté d’aller travailler comme préposée aux bénéficiaires. Elle m’avait raconté ce qu’elle vivait, qu’elle voyait des gens mourir dans leur lit et qu’elle essayait de tout faire pour les sauver, mais qu’elle en était incapable. Je te le jure, elle m’a arraché les larmes; ça m’avait bouleversé.
Parmi les bons souvenirs, on a aussi donné beaucoup de cadeaux dans le temps des fêtes. On faisait un calendrier de l’avent et on offrait des cadeaux à des familles. On allait leur porter des trucs et on voyait à quel point ça leur apportait du bonheur et un baume au cœur.
Dans le plaisir, il y a eu la tournée qui s’appelait Salut Gino! où je partais à travers le Québec avec un motorisé. J’allais à la rencontre du public pour faire des reportages qu’on diffusait à l’automne. C’était vraiment impressionnant et ça m’avait fait triper.
Parmi les moments marquants, il y a eu l’entrevue faite avec Antony Blinken, le secrétaire d’État des États-Unis qui était venu sur le plateau. J'ai vécu beaucoup de beaux moments, et ce n'est pas fini!