Gildor Roy revient sur son passage éclair à Sortez-moi d’ici!
Samuel Pradier
Gildor Roy a fait un passage éclair dans le camp de Sortez-moi d’ici!, au coeur de la jungle du Panama. Le comédien nous a raconté l’envers du décor de cette participation surprise. il nous a aussi parlé de ses projets, notamment une émission avec Danielle Ouimet et un documentaire sur l’ancien aéroport de Mirabel.
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Jean-Philippe Dion, le producteur de Sortez-moi d’ici!, aurait aimé que Gildor Roy participe à la saison entière. «Je ne pouvais pas parce que je devais commencer le tournage du film La petite et le vieux au même moment, mais il a finalement été reporté. À un moment donné, j’ai croisé Jean-Philippe et je lui ai dit que le tournage avait été reporté. Il m’est alors revenu avec l’idée d’une participation assez courte en cours de saison, que j’ai trouvée intéressante.»
L’arrivée de Gildor a été une grosse surprise pour les personnalités qui étaient encore présentes dans le camp. «J’ai immédiatement senti que les campeurs étaient contents de me voir, mais après 30 secondes ils sont retombés dans la compétition. J’ai vu dans leur visage qu’ils se demandaient ce que je venais faire dans leur camp. Mon but était quand même de leur faire croire que j’étais là pour aller jusqu’au bout et gagner la saison, et ils l’ont cru. Ce sont des gens super gentils, mais ils étaient quand même un peu frustrés.»
Gildor confirme avoir vécu une expérience très intéressante lors du tournage avec ses collègues campeurs. «Juste le fait de me retrouver là, même si ç’a été bref, était une expérience vraiment particulière. On crée des liens très rapidement. Je n’avais jamais rencontré Rosalie Vaillancourt avant le Panama. Je l’ai revue au Gala Les Olivier, et on est tombés dans les bras l’un de l’autre comme si on se connaissait depuis toujours!»
Un rôle à jouer
Contrairement aux autres participants de Sortez-moi d’ici!, Gildor Roy n’a pas eu l’impression d’affronter ses peurs tant que ça. «Je me suis dépassé au moins dans un sens: j’ai réussi à jouer un méchant. J’ai dit des choses terribles aux campeurs. J’ai fait des choses que je ne pensais pas être capable de faire. Par exemple, la production m’a donné une orange et m’a demandé de la manger devant les autres autour du feu. De plus, je devais leur dire qu’il fallait que je mange un fruit tous les jours, que c’était dans mon contrat. Je feelais vraiment cheap, mais ils y ont cru.»
Les conditions de vie n’ont pas non plus été trop dures pour lui. «L’affaire, c’est que du riz et des fèves, ça fait partie du menu chez nous depuis des années. On en mange souvent parce que les gens dans les Caraïbes en consomment régulièrement. Il faut juste savoir les faire cuire, c’est ça le défi; mais Audrey Roger était pas pire! On a d’ailleurs cuisiné ensemble un soir, c’était le fun.»
Le but de la participation de Gildor Roy était de rendre les choses plus difficiles pour les autres participants. «La production m’a donné le défi de leur faire croire que j’étais là pour gagner et que j’avais de bonnes chances d’y arriver. Les bibittes dans la jungle, ça ne me fait pas vraiment peur; j’en ai vu beaucoup dans ma vie. En fait, l’aspect jungle ne me dérangeait pas, et les autres campeurs le savaient. J’ai quand même eu beaucoup de plaisir avec Dave, Philippe, la petite Audrey, que je ne connaissais pas, ou même avec Clodine, que je connaissais un peu. En plus, je dormais dans la roulotte parce que j’étais supposément blessé au dos; il fallait donc que je dorme dans un lit. J’étais vraiment là pour écoeurer les autres campeurs.»
Le seul défi qui aurait pu le faire trembler, c’était la première épreuve à laquelle ont participé Sophie Durocher, Philippe Laprise et Sébastien Toutant, soit marcher sur un fil entre deux immeubles. «J’ai le vertige et je serais mort. C’est terrible pour moi. Par orgueil, je l’aurais certainement fait, mais ç’aurait été une torture. Dormir en pleine jungle, ce n’est pas très grave pour moi. J’ai été élevé sur une ferme, et mettre ma main dans une boîte dans laquelle il y a des souris, ce n’est pas une grosse affaire pour moi.»
Entrevue-testament
Gildor Roy participe actuellement au tournage d’Avant de partir, une nouvelle émission un p eu particulière. Il s’agit d’une série de 50 entrevues- testaments de 45 minutes; chacune sera diffusée seulement après la mort de l’invité. «C’est très particulier et très enrichissant. Ce sont des gens qui ont beaucoup réfléchi dans leur vie et qui ont participé à de grandes choses ou en ont été témoins. Alors, lorsqu’ils acceptent de participer à cette émission, ils partagent avec nous des réflexions essentielles. Je sors des enregistrements complètement épuisé parce que je n’ai pas le droit de me tromper. Il faut que je couvre la vie complète de quelqu’un en lui laissant la possibilité de livrer un testament. C’est une expérience assez impressionnante.»
Aucun nom ne sera dévoilé avant la diffusion, et donc avant leur décès. Le choix des personnalités se fait en concertation avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et l’équipe des productions Pamplemousse, qui chapeaute ce projet et qui a reçu un financement du gouvernement du Québec. «Lors de nos réunions de recherche, parfois des noms émergent spontanément. De plus, chaque fois qu’une personne qui n’était pas dans notre liste décède, ça nous pousse à accélérer notre projet. C’est un calcul étrange, mais je suis très satisfait de participer à cette émission.»
Des choses à dire
Bien entendu, la plupart des gens que Gildor Roy rencontre dans ce projet sont âgés, voire très âgés. «La plus jeune personne avec qui j’ai tourné cette émission avait 84 ans. J’ai notamment parlé avec quelqu’un qui, lorsqu’il était jeune, aimait aller écouter des discours d’Henry Bourassa en direct avec son père. C’est impressionnant. Un autre m’a raconté qu’enfant, il allait souvent voir les Royaux de Montréal au baseball, avec son ami et voisin Pierre Elliott Trudeau. On parle de gens qui nous livrent de véritables pages de l’histoire du Québec. J’ai parlé à des sociologues, à de grands entrepreneurs, à des scientifiques, mais ce sont tous des gens dont le public va se souvenir et qui ont fait des choses importantes. Danielle Ouimet s’occupe de la partie plus artistique.»
Le tournage de l’émission se déroule habituellement dans la salle de lecture des Archives nationales, à Montréal. «C’est d’une beauté incroyable! C’est d’ailleurs un endroit que peu de gens connaissent et qui est pourtant accessible à tous. En me promenant dans les rayons, j’ai retrouvé les registres de naissance de mes parents; ça me fait triper ces trucs-là!»
Un gâchis monumental
En plus d’être à l’affiche du film La petite et le vieux, qui devrait sortir plus tard cette année, Gildor Roy prête sa voix à un documentaire qui illustre le monumental gâchis de l’ancien aéroport de Mirabel. Il sera diffusé la saison prochaine sur Historia. «Ça va faire 20 ans qu’a eu lieu le dernier vol de passagers à Mirabel. J’anime le documentaire sur l’histoire de cet aéroport. Il va être question de tout ce qui est arrivé et on va expliquer pourquoi il a ensuite été fermé et ce qui se passe aujourd’hui. C’est passionnant!»
Le documentaire va notamment revenir sur les expropriations de centaines d’agriculteurs du coin. «J’ai rencontré des expropriés de la première heure. C’était vraiment sauvage. Par exemple, pendant que des gens étaient à la messe, le dimanche matin, des personnes venaient piller leur maison, parce qu’elle ne leur appartenait plus. Ils ont exproprié environ 75 000 hectares, alors que seulement 6000 hectares étaient nécessaires pour l’aéroport. C’est incroyable!»
Un nouveau projet de tournage sera annoncé le 8 mai; Gildor est tenu au secret jusqu’à cette date.
Sortez-moi d’ici! est diffusée le dimanche, à 18 h 30, à TVA.
