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Environnement

GES : Québec manquerait sa cible de réduction

Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec, Jonatan Julien.
Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec, Jonatan Julien. Photo d'archives
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Nicolas Lachance

2022-06-01T14:31:39Z
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La transition énergétique du Québec est compromise en raison de lacunes majeures dans sa mise en œuvre, si bien que l’atteinte de la cible des réductions de gaz à effets de serre est encore remise en question par la commissaire au développement durable.

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Dans son plus récent rapport déposé ce matin à l’Assemblée nationale, la commissaire au développement durable, Janique Lambert, écorche la gouvernance du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles.

Menée aujourd’hui par le ministre Jonatan Julien, l’organisation ne «gère pas de manière efficace et efficiente la mise en œuvre» de sa politique énergétique qui vise à faire du Québec un leader en énergie renouvelable et en efficacité énergétique.

«Les lacunes que nous avons relevées risquent de compromettre la transition énergétique du Québec», affirme même la commissaire.

Ainsi, les cibles prévues de réduction de GES de 37,5% pour 2030 pourraient ne pas être atteintes, craint-elle.

L’objectif de cette politique vise l’émergence d’une culture liée à l’efficacité énergétique, l’abandon progressif des combustibles fossiles en faveur des énergies renouvelables ainsi que l’élimination du gaspillage et de la surconsommation.

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Le rapport rappelle que 70% des émissions sont générées par le secteur de l’énergie.

Or, six ans après son adoption, le ministère est toujours incapable d’évaluer les progrès de réduction réalisés, parce qu’il ne s’est pas servi des données disponibles.

Du retard

Après son analyse, la commissaire a relevé «du retard» de «façon globale» dans l’atteinte des résultats. Le rapport a été réalisé en se basant sur le plan de réduction 2021-2026. Dans son plus récent plan, Québec a identifié 51 % des moyens pour atteindre sa cible.

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Néanmoins, la mise en œuvre de la politique énergétique ne se déroule pas comme prévu, mentionne la commissaire.

Québec a développé des indicateurs et des résultats de réduction des cibles pour seulement 55 des 225 mesures inscrites dans le plan.

«Selon les informations disponibles à l’été 2021, plus du quart des mesures du plan n’étaient pas déployés selon l’échéance prévue, parce qu’elle avait été annulée ou reportée d’au moins une année», indique le rapport.

La qualité des informations concernant la transition énergétique par le ministère de l’Énergie aux décideurs est inadéquate, ce qui peut compromettre les enjeux liés à l’atteinte des cibles de réduction. 

Dépenser sans évaluer

La mise en œuvre de cette politique est principalement financée par le Fonds d’électrification et de changements climatiques. Là encore, la commissaire n’est pas tendre à l’égard de la gestion de cette enveloppe budgétaire par le ministère de l’Environnement.

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Pas moins de 5,4 G$ des 6,7 G$ des sommes du Fonds ont été alloués pour des actions sans qu’il y ait eu d’évaluation préalable, soit pour 80% des dépenses.

«En conséquence, plus le ministère tarde à réviser ces actions, plus il engage des sommes importantes sans que des améliorations soient apportées», mentionne le document.

L’évaluation ne comprend toutefois pas le milliard supplémentaire ajouté à ce plan lors du dernier budget. Le ministère s’engage également à évaluer la performance des actions prises et apporter des ajustements au besoin.

Le rapport estime cependant que la gestion du Fonds manque de transparence et que sa gouvernance est inefficace. Ainsi, il est difficile de permettre une bonne coordination du gouvernement dans sa lutte aux changements climatiques.

Sels de déglaçage

Le rapport de la commissaire démontre également que le ministère des Transports est incapable d’assurer que les actions mises en place lors de l’épandage des sels de voirie lui permettent de limiter les répercussions négatives sur l’Environnement.

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Le MTQ « tarde » aussi à intégrer certaines bonnes pratiques pour protéger les zones vulnérables. Puis, 80% de l’entretien hivernal des routes est confié à des sous-traitants, alors que Québec ne connaît pas les pratiques d’épandage de ces entreprises.

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