François Papineau explique pourquoi sa famille et lui retourneront vivre en campagne
Marjolaine Simard
François Papineau a une carrière aussi solide que les arbres de sa terre à bois, où il retourne vivre avec sa famille. Celui qui a longtemps préféré le théâtre aux plateaux de télé cumule en effet des rôles dans plus d’une trentaine de séries, dont Cerebrum, dans laquelle il reprend le rôle du psychiatre Henri Lacombe, et la nouveauté Les Armes, dont il nous présente le personnage d’Allan Craig.
Le personnage d’Henri Lacombe a traversé bien des épreuves dans les deux premières saisons de la série Cerebrum. Après avoir vécu l’assassinat de son épouse Anne (Évelyne de la Chenelière), la trahison de son meilleur ami Richard (Gabriel Sabourin), le procès pour le meurtre de sa conjointe et les menaces d’un mystérieux individu, il voit heureusement les choses s’améliorer. «Un certain temps s’est écoulé depuis la fin de la deuxième saison, explique François Papineau. Henri est de retour au Québec après avoir suivi des stages au FBI pour devenir profileur judiciaire. Il se joint à Simone, la policière incarnée par Christine Beaulieu, qui voit en lui un atout majeur pour ses enquêtes. Ils sont d’une efficacité redoutable en tant que duo. Ils ont également développé une forte affinité!»
Dans cette troisième saison, le duo est amené à se pencher sur d’étranges meurtres de médecins. «Contrairement aux saisons précédentes, les téléspectateurs connaîtront rapidement l’identité de l’assassin. L’accent sera mis sur le processus d’enquête menée par Simone, son coéquipier Danno (Olivier Gervais- Courchesne), et Henri pour capturer le tueur! Ce qui rend l’intrigue fascinante, c’est qu’Henri remarque des similitudes entre le mode opératoire du meurtrier et des éléments de la mythologie grecque. Côté coeur, il est en couple avec la décoratrice de son nouveau condo. Elle s’appelle Suzanne, et c’est Hélène Florent qui l’interprète. Sa vie affective va bien! Cependant, le lien étroit qu’il entretient avec Simone, sur le plan tant professionnel que personnel, commence à peser sur son couple. Simone désire résoudre un trouble profond qui la tourmente et elle demande l’aide d’Henri. C’est une faute déontologique, mais il décide tout de même de faire une entorse à ses principes et de l’assister en tant que psychiatre... une décision qui aura des conséquences négatives.» Sachant que le rôle d’Henri était incarné par Claude Legault dans la première saison de Cerebrum, l’acteur a-t-il tenté d’imiter le jeu de son collègue? «Je n’aurais pas pu me baser sur son jeu, affirme-t-il. Je ne pouvais pas imiter Claude. Je ne pourrais même pas m’imiter moi-même. Moi, ma job, c’est de jouer. Les gens sont plus captivés par l’histoire que par le comédien.»
De psychopathe à militaire
Après avoir incarné le psychopathe violeur et tueur en série Yvan Belzile dans Doute raisonnable, réalisé par Jean-Philippe Duval, François Papineau jubile de retrouver le réalisateur dans la nouvelle série Les Armes, diffusée à TVA l’automne prochain. «J’ai confiance en Jean-Philippe, qui a également réalisé Unité 9. Il me donne beaucoup de liberté!» Il croit d’ailleurs que son personnage, Allan Craig, pourrait devenir l’un des plus importants de sa carrière: «Si je nommais un rôle qui a marqué ma carrière, je dirais Réal Pinsonnault dans Le volcan tranquille, à la fin des années 1990. C’était mon premier gros travail d’acteur. Je me sentais à ma place! J’en suis seulement à six jours de tournage sur la série Les Armes et déjà, j’ai l’impression que le rôle d’Allan Craig, un colonel, commandant d’une base militaire, sera déterminant dans mon parcours.» Il faut dire que la longue carrière de François Papineau est loin d’être terminée, bien qu’elle ait mis du temps à se développer. «C’est arrivé tard dans ma vie. J’étais super timide et réservé. Au secondaire, j’ai commencé à faire de l’impro, puis, une pièce de théâtre. Ensuite, j’aidais des amis à passer leurs auditions. Plus tard, je suis allé faire les auditions à l’École nationale de théâtre et j’ai été retenu!»
Des débuts formateurs
Dès sa sortie de l’École, en 1990, il intègre un groupe de comédiens. «Mon premier spectacle professionnel, c’était avec la compagnie Omnibus, rappelle-t-il. Sylvie Moreau en faisait partie et elle m’a dit: “Je pense que tu aimerais ça te joindre à ma gang de Momentum.” Je me suis embarqué dans cette bande super créative qui réunissait Céline Bonnier, Nathalie Claude, Stéphane Crête, Stéphane Demers, Dominique Leduc, Jean-Frédéric Messier et Marcel Pomerleau. À cette époque, j’étais dans trois troupes de création. On faisait de la tournée: un spectacle en Belgique et puis, hop, en Italie! Ce sont de grandes années de liberté qui m’ont formé au niveau de l’autonomie. On se produisait même dans des lieux sans décors et nos loges étaient parfois dans une boîte de camionnette! C’est très formateur pour un comédien. Aujourd’hui encore, je peux être agaçant tellement j’ai appris à tout faire!»
À cette époque, le comédien mangeait du théâtre. Mais la télévision, très peu pour lui! «Je pense qu’on avait des préjugés de jeunes, mais on n’avait pas tant d’opportunités en télé. On faisait de la création pure, il y avait quelque chose d’un peu idéaliste.» Aujourd’hui, François fait de la télé, mais n’en consomme pas plus: «On n’a même pas la télé à la maison. On a une salle de projection et notre tradition familiale, avec ma conjointe, la comédienne Bénédicte Décary, ma fille Céleste, huit ans, et mon fils Lambert, six ans, c’est de regarder un film le vendredi soir!»
Retour à la terre
François n’envisageait pas nécessairement de devenir père, mais il a plongé la tête la première dans l’aventure. «C’est sûr que c’était sur le tard, mais je pense que j’étais mieux à cet âge-là que je l’étais 10 ans plus tôt. Je le vis bien, c’est le fun. Puis, c’est un apprentissage de tous les jours. Là, toute la famille retourne à la campagne après une année passée sur la Rive-Sud, dans une maison que j’avais rénovée. On a réalisé que la campagne nous manquait trop, malgré la route qu’on doit se taper pour venir travailler en ville. On a décidé d’y retourner avant que les enfants soient trop grands. On aime la nature. Je fais mon miel, j’ai deux ruches et j’en veux quatre!»
Ce retour à la campagne fera justement l’objet d’un documentaire. «On tourne avec mon beau-frère, le documentariste Loïc Guyot, en prévision d’une diffusion. Ça porte sur notre appel de la forêt, on va voir toute la famille évoluer dans ce grand projet. Je récolte une partie de ma forêt pour bâtir notre maison de mes mains et on va voir tout ça dans le documentaire. J’ai hâte de cueillir de champignons avec les enfants!»
Cet automne, la série Les Armes sera diffusée à TVA, tandis que Cerebrum reprendra à Radio-Canada. Les deux premières saisons sont d’ailleurs disponibles en rattrapage sur Tou.tv et les épisodes de la saison 3 sont sur Tou.tv Extra.