En remplacement de Noah Parker, Antoine Lécuyer nous donne des détails sur la 2e saison des Bracelets rouges
Marie-Hélène Goulet
Antoine L’Écuyer relève le défi de remplacer Noah Parker dans la deuxième saison des Bracelets rouges. C’est la première fois que l’acteur de 25 ans reprend le rôle d’un autre. Gageons qu’il fera rapidement sa place dans le cœur des fans de la série!
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Antoine, comment en êtes-vous venu à remplacer Noah Parker dans le rôle de Justin dans la série Les bracelets rouges?
Comme bien des rôles, j’ai obtenu celui de Justin par un processus d’auditions. À vrai dire, je n’avais même pas réalisé qu’il s’agissait d’un remplacement lorsque je me suis mis à travailler les scènes. C’est seulement lorsque j’ai regardé la série pour en capter l’atmosphère que j’ai constaté que Noah jouait précédemment Justin.
C’est tout un défi d’arriver dans un train en marche. Comment se sont déroulés vos premiers pas sur le plateau de tournage?
J’avoue avoir cherché mes repères les premières semaines. J’avais une bonne compréhension du personnage pour les scènes qui se déroulaient avec seulement un vis-à-vis, mais ça m’a pris un moment pour trouver son énergie lors des scènes de groupe avec la gang des bracelets. Voyant ça, le réalisateur, Benoit Pilon, m’a passé un coup de fil, et nous avons discuté. Après, ça n’a été que du fun de jouer Justin!
Justin est un personnage qui demande une bonne recherche physique, puisqu’il a été amputé d’une jambe. Avez-vous eu une bonne période de préparation avant le tournage?
J’ai eu un mois et demi de préparation, ce qui est très bon pour une production québécoise! J’ai visité un prothésiste à au moins cinq reprises pour qu’il m’aide à assimiler la démarche de Justin avec sa prothèse. Sans vouloir lever le voile sur tous les mystères de la télévision, il y a des scènes où je porte une vraie prothèse, pendant que ma jambe est pliée derrière, tandis que d’autres fois, je mime que j’en porte une sous un pantalon. La difficulté principale était de faire en sorte que ma démarche, avec ou sans prothèse, soit toujours la même. Je me suis pas mal pratiqué dans mon appartement! (rires)
Avez-vous été bien accueilli par l’équipe en place?
Oui, j’ai été super bien accueilli. Précisons que certains membres de l’équipe, dont le réalisateur, étaient aussi nouveaux. Mon arrivée dans la gang a été très naturelle et fluide. J’étais un peu nerveux de jouer pour la première fois avec Audrey Roger, qui incarne Flavie. Le couple que forment Flavie et Justin était déjà établi, mais la chimie entre nous a opéré rapidement.
Qu’arrive-t-il à Justin dans cette deuxième saison?
Justin est sorti de l’hôpital et il essaie de reprendre le cours de sa vie, là où il l’a laissée. Il tente alors de se trouver un emploi et de se remettre au sport. Comme ça ne fait pas si longtemps que son cancer est parti, il est toujours inquiet qu’il revienne.
Quel sport essaiera-t-il?
Il va essayer le basketball en fauteuil roulant, ce qui a donné des scènes vraiment intéressantes à tourner. J’étais jumelé avec de très bons athlètes de cette discipline, qui m’ont donné d’excellents trucs pour y jouer. Ce n’est pas si facile de dribler en fauteuil roulant ou même de ramasser
un ballon au sol sans se le faire voler par un autre joueur. Ils ont été de parfaits pédagogues pour moi. Je ne suis toutefois pas devenu un champion. Disons qu’il a fallu tourner plusieurs prises afin que je réussisse à faire un panier...
Personnellement, êtes-vous sportif?
J’aime faire du sport, mais je n’ai pas souvent été valorisé dans les sports d’équipe, où je suis vraiment pourri. J’ai pratiqué plusieurs arts martiaux, et mon préféré est sans contredit le Muay Thai, qui est de la boxe thaïlandaise. Chaque cours d’une heure est assez intensif, donc je me sens bien dans mon corps après l’avoir pratiqué. Cette discipline sportive ne m’apporte pas que des bienfaits physiques, elle enrichit aussi mon jeu, puisqu’elle m’aide à me concevoir dans l’espace. C’est un sport qui mise sur l’amélioration de soi et la solidarité, son esprit n’est pas du tout violent.
En pleine pandémie, vous avez reçu un prix Gémeaux pour votre touchante interprétation de Jacob, un jeune adulte schizophrène dans la série Mon fils. Avez-vous l’impression que les circonstances pandémiques ont quelque peu volé votre heure de gloire?
C’est vrai que la cérémonie des Gémeaux a été un peu particulière. C’était du style: «Prends ton trophée et rentre chez toi.» Mais ce n’est pas quelque chose qui me fâche, puisque je me définis davantage par les projets auxquels je participe que par les prix que je gagne. Ç’aurait pu être un tournant dans ma carrière, mais il y aura d’autres chances d’avoir de la visibilité... De toute façon, j’estime que la pause de la pandémie m’a fait du bien.
Comment vous a-t-elle fait du bien?
Cette pause m’a permis de me ressourcer, moi qui n’étais même plus certain de vouloir être acteur. La pandémie m’a donné le temps d’explorer d’autres sphères du jeu et de faire des ateliers avec plusieurs coachs. J’ai travaillé des personnages qui sont rares à la télévision, comme celui d’un roi, par exemple. Ces formations m’ont fait réaliser que je pouvais me pousser encore plus loin que je le pensais comme acteur.
Dans votre réflexion, vous êtes-vous imaginé faire autre chose qu’être acteur dans la vie?
Non, je ne me suis pas rendu là! C’est néanmoins comme si j’avais rechoisi ce métier. Jamais mes parents ne m’ont poussé à devenir un enfant acteur et à faire carrière, mais comme ce métier est arrivé très jeune et pratiquement par hasard dans ma vie, je ne m’étais jamais vraiment demandé si je voulais faire autre chose.
À 25 ans, vous avez déjà plus de 15 ans de carrière. Si vous le pouviez, est-ce que vous changeriez quelque chose à votre parcours?
J’irais me chercher davantage de formations plus tôt. Quand est arrivé l’âge d’entrer au Conservatoire ou à l’École nationale de théâtre, je trouvais que j’étais déjà rendu trop loin dans ma carrière pour revenir à la base. J’aurais toutefois dû multiplier les ateliers afin de creuser davantage mon jeu. J’ai l’impression que certains de mes rôles obtenus plus jeune auraient bénéficié de cette recherche. Mais bon, j’ai maintenant de bons coachs qui me comprennent bien. Il n’est jamais trop tard pour apprendre!
Ni pour diversifier son public. Avez-vous déjà tenté votre chance sur le marché international?
Depuis quelques mois, je pense à l’Europe. L’an dernier, j’ai été invité au Festival International du Film Francophone de Namur, en Belgique, avec une vingtaine d’autres acteurs et actrices de la francophonie afin de suivre des ateliers de jeu et d’y rencontrer des réalisateurs. C’était la première fois que je réalisais qu’une carrière en Europe était peut-être accessible. Je cherche actuellement un coach d’accent.
Les bracelets rouges, mardi 20 h, à TVA ou sur TVA+.
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