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Culture

En pleine bataille judiciaire contre Meta, Marie-Claude Barrette se confie

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Dave Morissette

2024-05-01T10:00:00Z
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En quelques mois, Marie-Claude Barrette est passée à travers plusieurs épreuves, mais aucune ne l’a arrêtée. Elle a puisé dans ses ressources intérieures pour continuer sans jamais se décourager et aujourd’hui, elle ne compte plus les nouveaux projets.

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Marie-Claude, après avoir fait l’objet d’un faux article sur un investissement en cryptomonnaie qui s’est avéré frauduleux, tu as décidé de déposer une demande d’action collective pour usurpation d’identité contre Meta, la maison-mère de Facebook. Qu’est-ce qui t’a poussée à le faire?

Je ne pouvais plus gérer ça. Un ami d’enfance m’a dit: «Ma blonde et moi, on veut ouvrir un centre pour personnes âgées atteintes de déficience. Est-ce que tu penses qu’on devrait mettre toutes nos économies là-dedans?» Puis Charles, mon fils de 24 ans qui a étudié en finances, m’a dit: «Maman, c’est quoi ton affaire de cryptomonnaie? J’en ai entendu parler par des amis.» Ça m’a pris de l’énergie. Si mon ami d’enfance ne m’avait pas écrit, il aurait fait quoi? Il aurait perdu ses économies? Il y a des gens qui ont sorti leurs REER pour investir dans cette arnaque. À un moment donné, je me suis dit: «OK, moi, je ne peux plus gérer ça.» C’est ma façon de dire aux gens: «Moi aussi, je me suis fait avoir là-dedans. On s’est tous fait avoir.» Comme Meta ne collabore pas et qu’on ne peut pas savoir qui achète ces publicités, on va s’attaquer à Meta. Et Meta devra répondre ou, en tout cas, n’aura pas le choix de nous entendre si l’action collective est acceptée.

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As-tu eu peur?

En décembre, des gens ont commencé à m’envoyer des messages et des menaces, comme: «Tu vas me remettre mon argent» ou «Ça ne se passera pas bien pour toi si tu ne me rembourses pas.» Quand je lisais mes messages, ça me mettait dans tous mes états! Je me disais: «C’est quoi la prochaine étape? Je vais avoir peur d’être chez nous?» Je me fais arnaquer, je me fais voler mon identité... Là, il va falloir que je mène une bataille et que je mette des sous là-dedans aussi. Qui suis-je contre Meta? Maintenant, c’est judiciarisé.

D’autres personnalités se sont-elles jointes à ta lutte?

Oui, Normand Brathwaite, avec qui je n’ai pas encore été en contact. Gino Chouinard m’a dit qu’il embarquait quand j’ai fait une entrevue avec lui. Ève-Marie Lortie, Pierre Bruneau, Régis Labeaume et Nathalie Simard ont embarqué aussi. Je suis abonnée à beaucoup de journaux à travers le monde, et c’est incroyable de voir qu’il y a de plus en plus d’articles au sujet de ces fraudes, de voir des gens comme moi, Gino ou Ève-Marie à bout de ressources... Quand on a appelé la police, qu’on en parle dans les médias et qu’on prend la peine de répondre à tout le monde, on fait quoi de plus?

Ça prenait quelqu’un de fort comme toi, un leader qu’on croit et qu’on veut suivre, pour lancer cette poursuite. Est-ce que ta personnalité t’y a un peu aidée?

Oui, je suis très axée sur la communauté. Le fait de dire que je vais aller au front et que d’autres embarquent, je pense que ça donne de l’espoir. J’ai parlé longtemps avec P-A Méthot, qui me racontait l’impact que ces faux articles ont eu dans sa vie. Lui, c’était pour des produits amaigrissants, et les gens se faisaient flouer. Nathalie Simard aussi en a été victime, et sa voix a même été reproduite avec l’intelligence artificielle!

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Ça donne le vertige...

Après mon passage à l’émission de Paul Arcand, une dame m’a dit qu’elle avait perdu 89 000 $. Comment vit-on avec ça si on ne fait rien? Moi, je suis militante, je suis engagée dans la vie, mais j’ai quand même réfléchi. C’est gros... Admettons que l’action collective est acceptée: le temps de documenter tous les cas, de présenter le dossier, de le défendre, c’est long, il ne faut pas être pressé. Ça peut prendre 10 ans, mais le jeu en vaut la chandelle, parce que si personne ne le fait, qu’est-ce qui va changer? Si l’action collective est acceptée, ça deviendra concret. On se retroussera les manches et on aura vraiment la possibilité de s’allier contre Meta. Tout le monde me dit que c’est David contre Goliath, mais, dans l’histoire, c’est David qui a gagné. Donc, pour moi, dès qu’il y a 1 % d’espoir, ça fait toute la différence.

Où trouves-tu l’énergie pour te battre contre Meta?

Je n’ai plus l’énergie de répondre aux gens. Parce que c’est une énergie négative. À part dire: «Je suis tellement désolée pour vous», je ne peux rien faire. Ça, ça me gruge en dedans. Mais le fait de poser un acte qui va peut-être changer quelque chose m’amène une énergie très différente. C’est une énergie qui est positive, parce que je suis dans l’action.

Y a-t-il eu des moments où tu as eu besoin du soutien de Mario, ton conjoint?

Ma famille en a beaucoup entendu parler, mais je suis faite comme ça. Je dis souvent qu’il y a une guerrière en moi. C’est pour ça que je répondais aux gens: au moins, j’avais l’impression de calmer quelque chose. Et c’est pour ça que j’ai appelé Sylvain Paquette, qui est un expert en criminalité. Je me disais qu’il fallait que j’en parle à quelqu’un.

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Tu n’as pas l’intention de baisser les bras...

Je me dis que, pendant les 10 prochaines années, il y aura ça dans ma vie. Si c’est 6 ans, ce sera ça, mais donnons-nous 10 ans, puis on va aller au bout de cette affaire.

C’est ton image qui est en jeu. Ça a dû te faire mal, non?

Construire une réputation, c’est très long. C’est un lien de confiance qui met des années à s’établir. Mais la détruire, ça peut prendre cinq minutes. Certains messages que j’ai eus étaient de la haine. Ce sont des gens qui m’ont toujours fait confiance, et là, tout d’un coup, je leur vole leur argent parce qu’ils m’ont vue à la télé. On a de la misère à évaluer le nombre de personnes touchées par cette fraude. On parle de millions de dollars, juste avec mon nom. Maigrir, faire de l’argent et rajeunir, c’est excitant. Mais il n’y a de recette miracle ni pour maigrir, ni pour faire de l’argent, ni pour rajeunir. Si on vous raconte qu’il existe une recette miracle, que vous allez devenir millionnaire, que vous allez perdre 50 lb ou que vous allez revenir à vos 20 ans, dites-vous bien que c’est une arnaque.

Y a-t-il d’autres projets qui t’attendent?

Il y a plein d’affaires. J’ai maintenant ma plateforme numérique payante, le MarieClub, pour laquelle on a fait un lancement médiatique au mois de novembre. Et le 26 mai, on va faire le lancement numérique. On a fait des changements pour la rendre encore plus facile d’accès et on a développé des ateliers. Un soir toutes les deux semaines, je me branche et j’échange avec le monde. J’invite des spécialistes, des artistes. J’ai notamment reçu Guylaine Tremblay, Marthe Laverdière et j’ai eu Annie Villeneuve pour le 50e épisode. Je joue à Ouvre ton jeu avec les membres. La plateforme est prête à aller dans le monde.

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Ça doit être très différent de la télévision...

La télé, c’est quelque chose de plus lourd. Avec le numérique, je suis productrice. J’apprends à réduire les coûts parce qu’en télé, c’est autre chose. En numérique, on peut tout faire devant un ordinateur. Je ne pouvais pas recevoir Marc Pistorio, un psychologue qui habite Los Angeles, à la télé. Mais là, je l’ai dans mon écran en cinq minutes. Je veux aller ailleurs qu’au Québec, il n’y a pas de frontières.

Et il y a ton balado aussi. Les gens t’aiment, ils veulent t’entendre et te voir...

Absolument. On a commencé ça, sur la pointe des pieds, en ne faisant pas de publicité, mais ça a fait un an le 17 avril que le balado Ouvre ton jeu a été lancé et il arrive sur Patreon, une plateforme spécialisée. J’ai aussi mon club de lecture sur le MarieClub. Chaque mois, je reçois un auteur avec mes trois coanimatrices, Maude Guérin, Guylaine Tremblay et Sophie Prégent. Ce sont comme des petits épisodes de télé, on anime différents sujets et je tripe de le faire avec ces femmes-là. Et j’ai envie de faire plein d’autres choses, comme enregistrer Ouvre ton jeu devant public, donner des conférences... C’est drôle, parce que d’une certaine façon, j’étais plus visible à la télé, mais j’avais peu de demandes de l’extérieur. Quand j’ai quitté l’univers de la télé, les demandes ont explosé. Je n’en reviens pas de toutes les choses qu’on me propose. Je vais peut-être faire un retour à la télé, mais dans un projet qui me ressemble, pas dans une quotidienne. Je n’ai pas envie de grandeur, j’ai envie de profondeur.

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On visite marie-claude.com pour avoir accès au club de lecture de l’animatrice et aux épisodes d’Ouvre ton jeu, qui sont également disponibles sur toutes les plateformes ainsi qu’au patreon.com/ouvretonjeu. Le jeu de table Ouvre ton jeu, inspiré du balado, est offert au randolph.ca et dans tous les bons magasins de jeux.

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