Élyse Marquis n’est pas encore ouverte à l’amour
Sabin Desmeules
Il y a quelques mois, Élyse Marquis laissait partir du foyer familial sa fille, son unique enfant, qui volera dorénavant de ses propres ailes. Elle a vécu le syndrome du nid vide. Oui, elle a trouvé le silence de la maison très lourd...
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La fille unique d’Élyse, Alice Déry, va bientôt avoir 20 ans. En août dernier, la jeune femme de 19 ans est partie de chez maman pour aller s’installer dans un appartement dans les Laurentides avec des colocs, pour y étudier le théâtre musical. Ce départ difficile à vivre pour Élyse est au centre de la série documentaire Quand les enfants quittent le nid. C’est la productrice Eve Déziel qui en a eu l’idée. «C’est une amie et elle savait que je traversais ça, explique l’animatrice et maman. Ayant déjà elle-même vécu cette situation assez difficilement, ça lui trottait dans la tête.»
Eve a donc soumis l’idée à Élyse quelques mois avant le départ d’Alice. «Quand j’ai accepté, mon but était d’obtenir de l’aide pour moi-même, tout en partageant mon expérience avec d’autres parents et des psychologues. Et je me suis rendu compte que ça touchait beaucoup de gens! J’ai reçu énormément de messages de personnes qui vivent la même situation!»
Le syndrome du nid vide
Lorsque l’enfant part de la maison du jour au lendemain, mine de rien, la plupart des parents sont en état de choc. Est-ce comme un deuil? «Ça peut s’apparenter un peu à un deuil, mais j’ai une amie qui vivait cette étape du départ de sa fille en même temps que moi. Il s’agit de la mère d’une des colocs d’Alice. Elle avait perdu sa maman quelques mois auparavant et elle me disait: “Ce n’est pas ça un deuil, parce que ma mère, je ne peux plus la revoir, mais ma fille, oui. On se texte, on se parle sur FaceTime, on s’appelle.” Alors, par respect pour ceux qui vivent vraiment un deuil, je ne peux pas dire que c’est un deuil... même si c’en est un petit!» Il y a une expression pour qualifier ce que vivent les parents affectés par le départ de la maison de leur enfant: le syndrome du nid vide.
Un syndrome qui fait vivre des émotions partagées. «C’est ce qu’on souhaite, comme parent, que notre enfant soit autonome. Mais cette étape s’accompagne de quelque chose qu’on n’ose pas admettre, un peu comme une dépression post-partum. Je pense que ça peut ressembler un peu à ça.»
Une relation d'amies plutôt que mère-fille
Élyse et Alice ont toujours été très proches. «Quand j’étais enceinte, j’ai lu beaucoup delivres qui expliquaient comment être un bon parent. Ça disait qu’il ne faut pas être ami avec son enfant. Mais pour Alice et moi, c’est exactement le contraire qui est arrivé: on est devenues amies alors qu’elle était encore toute petite. On a été très, très, très proches! On a le même humour, les mêmes centres d’intérêt... On s’entend vraiment bien!» Alors, elle craignait le jour où sa fille partirait habiter ailleurs, dans son propre chez-elle, pour faire sa vie d’adulte. «Mais je pense que ç’a été plus facile, parce que notre lien est resté intact après son départ. Je me sens encore importante dans sa vie.»
Quand Alice lui a annoncé qu’elle partait, la peur qu’a éprouvée la maman était davantage pour elle-même que pour sa grande fille. «J’ai toujours eu confiance en elle. Je n’ai jamais été inquiète pour elle. C’est une fille vraiment brillante, posée, débrouillarde! C’était pour moi que je l’étais. Je me demandais ce que j’allais devenir. Je me disais que j’allais devoir me lancer dans des activités, me prendre en main sans ma Alice à mes côtés.» Puis les deux filles se sont lancées dans les préparatifs du déménagement, et les pensées tristes ont été mises de côté. «Tant que j’étais dans l’action, j’étais correcte. Mais quand on a laissé Alice dans son nouveau chez-elle et que je suis revenue dans ma maison silencieuse, là, j’ai eu un autre vertige. Et même si ç’a été beaucoup moins pire que je le pensais, le silence dans la maison m’est rentré dedans. Alice jouait du piano, elle chantait, ses amies étaient souvent là, elle venait toujours me raconter une anecdote, me montrer le nouveau buzz sur TikTok. Là, c’est étrangement calme! s’attriste-t-elle. Je me suis forcée à me lancer dans les activités qu’on aime faire, même si elle n’est plus là pour les faire avec moi, comme aller au théâtre.»
Élyse est partie de chez elle à 16 ans
Tout cela a ramené Élyse Marquis à son propre départ du nid familial. «Moi, je suis partie à 16 ans pour aller étudier à l’école de théâtre. Je suis allée vivre en appartement et je me suis débrouillée. Et jamais je ne me suis demandé si c’était difficile pour mes parents.» Regrette-t-elle? «Non, parce que je crois que c’est dans l’ordre des choses. Je pense que les enfants n’ont pas à porter ce poids. Je ne voudrais pas qu’Alice se sente coupable. C’est une belle étape de sa vie. C’est à moi à me gérer.»
Ce lâcher-prise obligé dans sa relation mèrefille, la maman l’a déjà vécu lorsque sa grande lui a annoncé qu’elle désirait faire le même métier qu’elle. Alice Déry fait du doublage et elle a joué dans District 31 ainsi que dans les spectacles musicaux Mary Poppins et Annie. «Quand elle m’a dit qu’elle voulait faire la même chose que moi, j’étais un peu terrifiée. Ce n’est pas ce qu’on souhaite à son enfant, parce que même si c’est un beau métier, c’est tellement difficile! Sauf que j’ai rapidement compris à quel point c’était une passion pour elle! Quand elle était dans Mary Poppins, à un moment donné, même si elle était malade, elle est allée jouer, et c’était “son” choix. C’est vraiment une passionnée! Là, elle étudie en comédie musicale. C’est un programme vraiment chargé, mais je vois qu’elle est pleinement investie!» Alice avait déjà les deux pieds dans le métier et n’avait pas besoin de faire cette formation. «Quand un enfant fait la même carrière que ses parents, les gens sont portés à comparer, alors elle tenait à faire son propre chemin. Je suis fière de voir à quel point elle se débrouille bien!»
Elle a gagné en authenticité
L’animatrice des Chefs! vient de terminer les tournages de cette 13e saison, qui est toute spéciale. Dans Les chefs! – L’affrontement, on fait revenir des participants des 12 saisons précédentes, un par saison, et un 13e sera choisi, lors du premier épisode, parmi des aspirants qui ont répondu à un appel de la production pour faire partie de cette brigade. Elle était très heureuse de retrouver certains ex de cette téléréalité. «Ça m’a tellement fait plaisir! C’est un peu comme si c’étaient mes enfants. C’était beau de voir comme ils ont évolué sur le plan personnel!» Cette émission a beaucoup apporté à Élyse. «Sur le plan culinaire, c’est sûr qu’il y a un “avant” et un “après” Les chefs!, admet-elle. Comme personne, je pense que ce que je suis allée chercher, c’est de l’authenticité. Plus ça va, plus j’oublie les caméras.»
L’émission Zénith, où elle est capitaine de la génération X, se termine bientôt. Elle adore cette expérience en direct avec un public chaque semaine. «C’est un plateau qui me donne tellement d’adrénaline! C’est grisant. Ça me donne de l’énergie! Quand je sors de là, je ne m’endors pas avant 2 ou 3 h du matin.»
L’amour : pas dans ses plans
Elle a eu une grosse année professionnelle et elle se promet de décrocher un peu cet été. «Je vais aller à New York avec ma fille pendant trois semaines.»
Maintenant qu’elle vit seule, la femme célibataire laisse-t-elle une place à l’amour? «Ce n’est pas dans mes plans. Je ne suis pas encore ouverte à l’amour. Peut-être un jour, mais pas maintenant. J’ai travaillé vraiment beaucoup ces derniers temps. J’ai plus envie de me relaxer que d’avoir un amoureux. Je ne suis pas fermée complètement, mais pour l’instant, je ne cherche pas à meubler mon temps avec ça.»
La série Quand les enfants quittent le nid, dans laquelle on suit Élyse Marquis et sa fille, Alice, vient d’arriver sur Tou.tv Extra. Et l’animatrice nous invite à la grande première de 90 minutes de l’émission Les chefs! – L’affrontement le lundi 8 avril à 19 h 30, puis les lundis suivants à 20 h à Radio-Canada. Élyse agit aussi à titre de capitaine de la génération X à Zénith, les jeudis à 20 h à Radio-Canada.