En dépit d’un début de campagne difficile, le Parti libéral du Québec demeurera l’opposition officielle à l’Assemblée nationale. Un important travail de reconstruction s’amorce toutefois, alors que le parti a connu le pire score de ses 155 ans d’histoire.

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Au moment d’écrire ces lignes, les troupes de Dominique Anglade obtenaient 23 sièges, avec seulement 15% des voix. La concentration du vote dans des circonscriptions à forte proportion d’électeurs anglophones ou allophones aura donc permis au PLQ de conserver sa deuxième position.

La cheffe libérale a également remporté sa propre circonscription de Saint-Henri-Sainte-Anne, disputée par Québec solidaire.

Mais la dégringolade se poursuit pour ce parti habitué de gouverner les destinées du Québec. En 2018, la formation dirigée par Philippe Couillard avait connu ce qui était alors la pire défaite de son histoire, avec un peu moins de 25% et 31 sièges.

Renouveau

Malgré ce résultat en demi-teinte, l’annonce que le PLQ formera l’opposition officielle a été accueillie par des cris de joie au Théâtre Corona, où plus d’une centaine de partisans étaient réunis lundi soir. Les difficultés lors des premières semaines de campagne et les mauvais sondages avaient fait craindre le pire aux libéraux de longue date.

« Le travail ne fait que commencer », a déclaré Dominique Anglade, arrivée sur l’air de la chanson Unstoppable, de Sia, entourée de sa famille et des députés confirmés.

La cheffe libérale a entamé un travail de renouvellement du parti, depuis son arrivée il y a un peu plus de deux ans. 

« Dans les prochains jours, dans les prochains mois, dans les prochaines années, vous allez voir que je vais déployer la même énergie, la même conviction, la même ambition que je caresse pour nous tous ici au Québec et vous allez voir que, ensemble, on est capable d’accomplir de grandes choses pour un Québec qui représente l’ensemble des Québécois », a-t-elle déclaré sous les applaudissements de la foule.

En mêlée de presse par la suite, Mme Anglade a reconnu que la reconstruction du parti devra se poursuivre. En début de campagne, le manque d’organisation était flagrant. « Il y a un travail à faire avec l’organisation. On va devoir poursuivre ce travail de manière très déterminée », a-t-elle affirmé.  

Au cours des dernières semaines, la cheffe libérale a ouvert la porte à une réforme du mode de scrutin, sans s’y engager fermement. Des « distorsions » existent dans le modèle actuel, a-t-elle reconnu devant les résultats des autres partis d’opposition, qui ont remporté un nombre de voix similaire au PLQ.   

Des bastions résistent

Le parti pourra se targuer de ne pas être confiné sur l’île de Montréal. Tout à l’ouest de la province, André Fortin conservera son siège dans Pontiac, en Outaouais.

À Laval, la circonscription de Chomedey restera également dans le giron libéral. D’autres comtés sur l’Île Jésus et sur la Rive-Sud de Montréal étaient toujours chaudement disputés au moment d’écrire ces lignes.

Parmi les nouveaux députés à surveiller, l’ex-financier de la Banque Scotia Frédéric Beauchemin, élu dans Marguerite-Bourgeoys, fera son entrée au Salon bleu.

Nouveau visage dans Acadie, André A. Morin, ex-procureur fédéral, viendra également bonifier l’équipe libérale en matière de justice.