Djokovic défait par la justice
Le Serbe a été expulsé de l’Australie et ne jouera pas le tournoi du Grand Chelem
Mathieu Boulay
Le bras de fer entre Novak Djokovic et les autorités gouvernementales de l’Australie est terminé. Le numéro 1 mondial n’a pas eu le dernier mot et il a été obligé de rentrer à la maison aujourd'hui.
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Djokovic et ses avocats n’ont pas été en mesure de convaincre les juges lors de la dernière audience. Son visa n’a pas été renouvelé et il a été expulsé quelques heures plus tard.
Escorté dans les couloirs de l’aéroport de Melbourne par la police fédérale australienne, Djokovic a pris place dans un avion à destination de Dubaï, a constaté une journaliste de l’AFP à bord de ce vol. Toutefois, on ne connaît pas sa destination finale.
Djokovic, qui était en quête d’un 10e titre majeur à Melbourne, a donc quitté le sol australien au terme d’une saga qui aura duré 11 jours. Durant cette période, la situation vaccinale de la légende a donné droit à une série de rebondissements.
Djoker déçu
Trois juges de la Cour fédérale d’Australie ont scellé aujourd'hui le sort de « Djoko », en rejetant son recours contre l’annulation de son visa et son expulsion du pays.
« La Cour ordonne que le recours soit rejeté aux frais du demandeur », a simplement déclaré le président de la Cour James Allsop.
« Je suis extrêmement déçu », a réagi Djokovic dans un communiqué.
« Je vais maintenant prendre du temps pour me reposer et récupérer », a souligné le joueur qui pourrait ne pas retourner en Australie pour une période de trois ans en raison de l’annulation de son visa.
Devant la Cour, ses avocats ont qualifié le placement en rétention de leur client et son expulsion « d’illogiques » et « irrationnelles » et « déraisonnables ». Sans convaincre les trois juges de la Cour fédérale qui ont rejeté le recours à l’unanimité.
Une longue bataille
Dans ses conclusions déposées samedi devant cette même cour, le ministre de l’Immigration Alex Hawke avait soutenu que la présence en Australie de Djokovic était « susceptible de représenter un risque sanitaire ».
Selon lui, elle encourageait « le sentiment anti-vaccination » et pouvait dissuader les Australiens de se faire injecter leur dose de rappel, alors que le variant Omicron se répand à grande vitesse dans le pays.
Djokovic avait été bloqué à son arrivée en Australie le 5 janvier et placé en rétention administrative.
Le joueur, qui a contracté la COVID-19 en décembre, espérait bénéficier d’une exemption pour entrer dans le pays sans être vacciné. Les autorités n’avaient pas accepté cette explication.
Le gouvernement australien avait subi un humiliant revers le 10 janvier quand un juge avait bloqué l’expulsion de Djokovic. Il avait rétabli son visa et ordonné sa libération immédiate du centre de rétention au confort sommaire où il avait été placé.
Mais le ministre de l’Immigration avait contre-attaqué vendredi et annulé son visa pour la deuxième fois en vertu de ses pouvoirs discrétionnaires, invoquant « des raisons sanitaires et d’ordre public ».
Vucic fustige son homologue
Pendant ce temps, en Serbie, la décision australienne qui touche le héros national a soulevé l’indignation.
« Ils se sont humiliés eux-mêmes. Djokovic peut revenir dans son pays la tête haute et regarder tout le monde droit dans les yeux », a déclaré le président Aleksandar Vucic.
« Malgré cette décision scandaleuse, nous estimons que Novak est sorti à nouveau vainqueur », a ajouté le comité olympique serbe.
Le fiasco australien de Djokovic a fait au moins un heureux : l’Italien Salvatore Caruso.
Celui qui est classé 150e mondial a eu l’opportunité d’entrer dans le tableau principal grâce son statut de « lucky loser ». Caruso a été éliminé en qualifications avant d’être repêché grâce à ce forfait.
Il a affronté le Serbe Miomir Kecmanovic au premier tour durant la nuit de dimanche (heure de Montréal).
– Avec la collaboration de l’AFP