DJ l'emporte avec classe à Boston
Max Lalonde
Avec son coup roulé pour l’aigle au 18e trou, Dustin Johnson a clos la prolongation avec aplomb après que ses opposants eurent offerts une bonne résistance en fin de parcours à Boston. Lorsque sa balle a sautillé au fond de la coupe à la manière d’une balle de ping-pong, l’ancien numéro un mondial a mis la main sur sa première victoire sur le circuit LIV Golf.
Quatre millions de dollars de plus dans le coffre-fort, Paulina aux abords du vert avec les enfants qui attendent de voir papa par Facetime devant une foule gonflée à bloc, le spectacle à Boston aura été à la hauteur des attentes avec l’arrivée de six nouveaux visages sur le circuit Norman. Deux d’entre eux, Lahiri et Niemann se dressant devant Johnson en fin de parcours.
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Mais la victoire de DJ, nous la sentions venir. Et un parcours aussi court que l’International de Boston semblait l’endroit tout indiqué pour qu’il devienne le premier Américain à soulever un trophée de la LIV. Même si son équipe, les 4 Aces est un rouleau compresseur depuis le début de la saison, la victoire solo, c’est la meilleure sensation du monde au golf.
Cameron Smith est venu bien près vers la toute fin, mais un coup de départ expédié dans la broussaille le forcera à attendre deux semaines encore pour faire taire les mauvaises langues encore ébranlées du passage du numéro deux mondial à la LIV.
L’histoire de la journée, c’est aussi celle de Lee Westwood, le capitaine des Majesticks, qui au troisième trou (dernier dans son cas, lui qui a débuté au quatrième), a probablement commis l’une des pires erreurs de sa carrière, avec moins de cent verges à parcourir, avec une possibilité de s’inviter dans la prolongation. La balle dans la fosse de sable, la sortie trop courte et le coup roulé raté seront le nuage devant sa magistrale ronde de 62, la meilleure des 48 golfeurs, sur trois jours.
Amer en entrevue de fin de partie, avec raison, lui qui cumule plus de 40 victoires sur les circuits internationaux peut se targuer d’avoir amené son équipe, les Majesticks, sur la troisième marche du podium pour la compétition en équipe.
Gooch solide.
Niemann en pleine possession de ses moyens.
Lahiri prêt pour la suite.
Bref, direction Chicago dans deux semaines.
LA LIV, LÀ POUR RESTER
Après seulement quatre évènements, la LIV Golf s’impose déjà comme le deuxième circuit en importance sur la scène du golf dans le monde. Avec une diffusion dans plus de 180 pays et territoires, des moyens techniques hors du commun, et une image de marque très attrayante pour la nouvelle génération, force est de constater qu’elle n’ira nulle part, elle est là pour rester.
Que ce soit 54, 72, 122 ou bien 12 trous comme au Cerf à Longueuil, n’importe quel circuit qui réunit Dustin Johnson, Cameron Smith et des joueurs comme Joaquin Niemann, Paul Casey, Bryson Dechambeau et autres, promet un spectacle enlevant.
Le changement dérange. Le changement bouscule. Mais, le changement et l’évolution sont impératifs pour s’améliorer. La preuve, les joueurs moins constants du PGA Tour et du Korn Ferry peuvent dire merci à la LIV. Grâce aux offres généreuses de Greg Norman aux différentes stars du golf, plusieurs d’entre eux se retrouvent maintenant avec un salaire garanti. La moindre des choses dans le sport professionnel. Soudainement, la direction du Tour a découvert un coffre-fort dans le troisième sous-sol des bureaux de Ponte Vedra.
Laissez-moi vous poser une question. Gagner un tournoi de trois jours, en étant le joueur ayant obtenu le meilleur résultat en partie par coups, dans un tournoi sans coupure, fait-il en sorte qu’on ait moins gagné? Que la victoire ne vaut rien? En quoi? Pourquoi?
Quand tu gagnes, tu gagnes.
Je passe l’été sur la route avec les gars du East Coast Pro Tour, dans des tournois de deux jours sans coupure. Quand un joueur gagne un tournoi sur deux jours, a-t-il moins gagné? Assurément que la tâche est moins ardue, que la charge de travail diffère, mais quand même.
Je pense sincèrement que l’argent remis à la dernière place dérange profondément certains puristes du golf, qui, pour une raison que j’ignore, éprouve du plaisir à voir un golfeur dans une mauvaise passe retourner chez lui en pensant à vendre sa Honda Civic 2006 pour être en mesure de payer son Best Western au prochain tournoi. Pourquoi?
Quand le commissaire Norman a annoncé que les golfeurs de la LIV pourraient maintenant compétitionner en shorts, j’ai tout de suite eu une pensée pour ces vieux routiers, résistant au changement, amers, qui allaient être frappés de plein fouet par des convulsions.
Avec l'événement de Chicago à nos portes, l’ajout de deux autres gros noms à venir sur la LIV, les discussions reprendront de plus belle. Le dialogue de sourd dans certains cas.
À quelques semaines de la Coupe des Présidents, présentée à Quail Hollow en Caroline, je repense à l’entrevue qu’a accordée le partisan qui a été atteint par le coup de départ de Niemann en prolongation. Le monsieur disait: «J’aime le golf, je veux voir les meilleurs au monde ensemble. La PGA et la LIV doivent s’accorder.»
En empêchant les Smith, Niemann, Ancer, Leishman et autres de participer aux compétitions internationales, ce ne sont pas les golfeurs que l’on punit, mais bien les amateurs de golf, les partisans de partout dans le monde, qui n’ont qu’un souhait: voir les meilleurs contre les meilleurs.
Bravo DJ. Bravo les 4 Aces.
En route vers Chicago maintenant.