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Culture

Deux ex-membres de la secte de Raël se livrent courageusement dans ce nouveau documentaire fascinant

SAMEDI 14 janvier, 22 H 30, RADIO-CANADA

Via Radio-Canada.
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Marie-Hélène Goulet

2023-01-13T12:00:00Z
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Vu de l’extérieur, le mouvement raëlien, avec son leader costumé, ses extraterrestres et son sexe libre, peut sembler inoffensif. Néanmoins, deux courageuses ex-membres de la secte, Martine et Sylvie, lèvent le voile sur la misogynie du charismatique gourou et sur le contrôle qu’il impose à ses membres dans le documentaire Les femmes de Raël.

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Martine et Sylvie prennent ensemble la route de Valcourt, l'endroit où elles ont passé des décennies à croire et à répandre les enseignements de Raël. Elles sont dans une démarche de guérison. Il est difficile de croire que ces femmes franches, qui s’expriment bien, ont donné les plus belles années de leur vie à un gourou dont les propos, elles le réalisent maintenant, n’étaient que foutaises. Malgré la honte d'y avoir cru, elles savent que leur témoignage est important. «Dénoncer, c’est capital. C’est la seule façon de guérir», clame Sylvie, qui a quitté le mouvement en 2017. 

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Un homme narcissique en quête de gloire

Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, est né en France, en 1946. L’être narcissique a d’abord cherché la lumière dans le domaine de la chanson, une époque où les chansonniers avaient de moins en moins la cote. Il s’est ensuite tourné vers le milieu automobile; il était pilote et éditait avec un certain succès la revue Autopop, jusqu’au choc pétrolier des années 1970. C’est à cette époque, prétend-il, qu’il a fait la connaissance d’extraterrestres. Ceux-ci lui ont expliqué qu’ils étaient les créateurs de la Terre et ont fait de lui leur prophète. Sa doctrine étant reçue froidement en France, l’homme a trouvé au Québec une terre d’accueil parfaite, puisque les religions y sont protégées. Le nouveau gourou a recruté des adeptes au moyen de quelques conférences et stages, jusqu’à ce qu’il se retrouve à la tête d’une organisation complètement vouée à son bon plaisir. «J’avais 25 ans. J’étais jeune, impressionnable, naïve et pas très sûre de moi, mais j’étais curieuse», dit Martine en se remémorant ses premiers pas dans la secte. 

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Au début du mouvement, les raëliens se réunissaient dans des terrains de camping où le naturisme et le sexe libre étaient à l’honneur. Il y a ensuite eu l’achat du terrain de Valcourt et la construction de condos, de cabanes et d’un grand amphithéâtre où Raël prodiguait ses enseignements. L’organisation, de plus en plus hiérarchisée, demandait alors 10 % du revenu de ses ouailles. 

Le discours de liberté s’est étiolé à mesure que Raël étendait son pouvoir. «Quand on la décortique et qu’on va dans le détail, la situation n’était pas si réjouissante que ça. C’était difficile, on se faisait dire des choses, parfois on se faisait humilier», se rappelle Martine.     

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L’argent du sexe

Pour payer le train de vie de Raël et de son église, les femmes étaient encouragées à faire de l’argent rapidement afin de garder beaucoup de temps pour la secte. L’industrie du sexe était la voie suggérée par le gourou, qui privilégiait la prostitution du corps à celle de l’esprit. Quand Playboy a recruté des fidèles pour faire un reportage, les filles choisies n’ont pas reçu d’argent: à la demande de Raël, les chèques ont été signés à la fondation du mouvement raëlien. C’est Sylvie elle-même qui a mené les négociations avec l’équipe de Hugh Hefner. La jeune femme a aussi subi une ligature des trompes à 26 ans, car Raël ne souhaitait pas que ses fidèles consacrent du temps à élever des enfants. Par ailleurs, durant plusieurs années, la secte a été la seule légataire de son héritage, comme le demandait son leader spirituel. 

Via Radio-Canada.
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Aujourd’hui, Raël vit au Japon, où il continue de prêcher ses doctrines farfelues et misogynes. «Rappelez-vous, les hommes: si une fille vous dit non, ça veut dire “Oui, s’il te plaît! Fais-moi l’amour!”», l’entend-on déclarer dans une conférence au pays du Soleil levant en 2015. Quand Martine et Sylvie lui ont tourné le dos, elles se sont retrouvées seules pour gérer des sentiments comme la colère, le dégoût et la honte. C’est inspirant de constater qu’elles ont repris leur vie en main, malgré les sévices psychologiques subis. «On pensait vraiment qu’on était au service de quelque chose de grandiose. En fait, on était au service d’un seul homme», résume Martine. 

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