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17 morts par surdose par semaine au Canada: comment faire pour régler cette crise?

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Félix Pedneault et Jean Balthazard

2021-09-16T23:00:00Z
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Avec plus de 17 morts par surdose chaque semaine en 2020, le Canada connaît l’une des pires crises reliées aux drogues de son histoire, selon un spécialiste en toxicomanie qui déplore que cet enjeu ne soit pas mis sous les projecteurs dans le cadre de la compagne fédérale.

Entre mars 2020 et avril 2021, plus de 6200 Canadiens ont connu la mort à cause de surdoses reliées à la prise de drogue.  

Le nombre de morts engendrées par la crise des opioïdes devrait faire sursauter les grands partis, estime le spécialiste en toxicomanie de l’Université de Montréal Jean-Sébastien Fallu. 

«Ce n’est pas une réalité à laquelle les politiciens sont sensibles, sinon, ça ferait longtemps qu’ils auraient investi, au nombre de morts, des sommes colossales», juge-t-il. 

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Protéger les consommateurs d’abord, légiférer ensuite   

L’absence de services publics pour les consommateurs envenime le problème, bien plus que la prolifération des drogues sur le marché noir, selon le professeur de psychoéducation. 

«On milite depuis 25 ans pour avoir un service d’analyse de drogues pour savoir ce qui est acheté sur le marché noir, qu’est-ce que ça contient», explique-t-il.  

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Ces analyses pourraient contribuer à éviter les surdoses. Mais pour que de tels laboratoires soient mis en place, une forme de décriminalisation des drogues est incontournable, souligne Jean-Sébastien Fallu.

«Il y a des gens qui font des surdoses avec de l’ecstasy», alors que cette drogue récréative n’est pas censée présenter d’aussi graves dangers, s’indigne-t-il.  

À l’heure actuelle, la stigmatisation et la répression policière nuisent aux chances de rétablissement des consommateurs. 

«Ça crée des problèmes d’exclusion, d’isolement, tu ne veux pas aller te faire soigner, déplore-t-il. Les gens consomment seuls, en cachette, puis tout ça favorise les surdoses», dit-il.   

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Une crise de santé publique négligée   

Cette crise est la pointe de l’iceberg d’inégalités beaucoup plus profondes qui devraient être prises en charge par les gouvernements, croit le professeur.  

«Ce qui fait que les gens consomment et dérapent, c’est souvent relié aux problèmes de santé mentale et de pauvreté», mentionne Jean-Sébastien Fallu.

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