Des guerriers dans l’âme
Jean-François Chaumont
Julien BriseBois parlait d’un appétit toujours aussi grand pour la victoire, même après deux conquêtes de la coupe Stanley en 2020 et 2021. Le directeur général du Lightning avait fait ses recherches au cours de l’été pour connaître les enjeux physiques et psychologiques afin de maintenir son groupe au sommet sur une longue période.
On recule de quelques jours pour revenir à une citation de BriseBois lors de la journée consacrée aux médias avant l’ouverture de cette finale au Ball Arena de Denver. À la veille de ce sixième match contre l’Avalanche, cette déclaration résonne encore plus fort.
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«Le défi, basé sur les recherches pendant la saison morte, était plus psychologique que physique. Il ne faut pas se le cacher. Premièrement, l’être humain peut en faire beaucoup au niveau physique. Plus qu’on peut penser. Deuxièmement, les joueurs de la LNH sont des athlètes d’élite. On parle de l’élite de l’élite. C’est incroyable ce qu’ils peuvent faire subir à leur corps.»
«C’est plus au niveau psychologique que ça devient difficile, avait poursuivi le DG du Lightning. J’ai parlé à des gens dans différentes organisations qui ont gagné deux titres, pas nécessairement trois. Ce qui revenait souvent, c’est que les joueurs manquaient de faim pour la troisième année. Je n’ai jamais senti ça avec notre équipe. Dans les réunions que j’avais avec mes joueurs, ils disaient toujours que nous restions en mission.»
Comme des moucherons
La mission pour le Lightning demeure encore bien réelle. Et au niveau psychologique, cette équipe n’a pas son égal en matière de résilience et de courage.
«Cette équipe n’abandonnera pas et c’est ce qui m’émerveille, a dit Jon Cooper dans un hangar d’un aéroport privé de Denver tout juste avant le retour du Lightning à Tampa. Nous avons reçu des coups, nous sommes tombés au tapis, mais nous nous relevons toujours.»
«Quand je pense au courage de cette équipe, je ne revois pas nécessairement des jeux dans ma tête, a-t-il continué. Je regarde plus les blessures, les tirs bloqués et notre camaraderie. C’est comme des moucherons. Tu sais qu’ils peuvent tourner près de toi et tu te dis qu’ils finiront par partir. Nous avons déjà gagné. Nous l’avons déjà fait. On pourrait choisir de partir. À mon avis, c’est pour ça que les équipes ne gagnent pas souvent deux ans d’affilée. C’est facile de partir. Mais nos gars ne le feront pas. C’est assez merveilleux.»
Une question d’ADN
Le Lightning a évité l’élimination pour une troisième fois depuis le début des séries en l’emportant 3 à 2 lors de ce cinquième match contre l’Avalanche. Patrick Maroon avait bien résumé cette rencontre en disant que son équipe avait la mentalité d’un guerrier, toujours prêt à se battre pour sa survie.
Au premier tour des séries, les Maple Leafs ont bousillé deux occasions d’envoyer les champions en vacances. L’Avalanche aura maintenant à se méfier d’une bête difficile à dompter.
«À cette période de l’année, il y a tellement de sacrifices à faire pour obtenir du succès, a rappelé le défenseur Ryan McDonagh. Tu dois apprendre à endurer la douleur et tu dois encore sacrifier ton corps en bloquant d’autres tirs et en acceptant d’autres coups. Cette mentalité de guerrier est installée dans notre groupe depuis longtemps. Et c’est l’une des raisons de nos triomphes lors des deux dernières années. Nous voulons encore le faire cette année. Ça fait partie de notre ADN et ça doit rester notre ADN.»
Pour ce sixième match, le Lightning retrouvera l’avantage de la glace au Amalie Arena. Depuis le début des séries, la bande à Steven Stamkos a une fiche de huit victoires et deux revers à la maison. Mais à l’inverse, l’Avalanche a aussi un très bon dossier loin du Colorado avec huit victoires et une seule défaite.