Siège à Ottawa: des groupes radicaux veulent déstabiliser le gouvernement
TVA Nouvelles
Bien qu’ils ne constituent pas la majorité des manifestants d’Ottawa, des groupes extrémistes participent activement au «Convoi de la liberté».
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C’est du moins ce qu’affirme David Morin, professeur de politique appliquée à l’université de Sherbrooke et cotitulaire de la chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violents.
Selon lui, les autorités et les services de sécurité ont mal évalué l'objectif réel des organisateurs qui «au-delà de la question des mesures sanitaires, était clairement de déstabiliser assez durablement le gouvernement», un but partagé par divers groupes radicaux.
«On sait qu’en arrière, il y a la présence de la droite radicale canadienne qui est arrivée en puissance et qui était finalement assez bien organisée (...) dans la structure, le fait qu’il y ait du ravitaillement» explique-t-il.
M.Morin soutient également que certains individus sont «assez extrémistes et sont là pour rester ou alors pour faire un coup d’éclat par rapport à une philosophie qui est très antigouvernementale, anti gouvernement fédéral, etc.».
Une grande influence de l’«alt-right» américaine
Pour M. Morin, certains symboles brandis pendant les manifestations, comme le drapeau confédéré et les drapeaux liés aux mouvements libertarien et QAnon prouvent la présence de groupes fortement influencés par l’ «alt-right» américaine.
Cette influence aussi été prouvée par le financement des «Convois pour la liberté», dont la moitié des fonds provenait des États-Unis.
«Ces groupes-là ont réussi à profiter de la pandémie et de l’anxiété généralisée chez les gens, de la colère, pour mettre la main sur ce mouvement-là», ajoute-t-il.
M. Morin déclare même que les gens qui prennent part aux différentes manifestations anti-mesures sanitaires doivent être «conscients qu’à côté d’eux, ils ont effectivement des organisations qui ont un agenda politique antigouvernemental beaucoup plus radical, nationaliste blanc, etc.»
«Ces gens-là, ce qui se passe à Ottawa, c’est une forme de victoire, puisque ça démontre une capacité à déstabiliser durablement (le gouvernement)», dit-il, faisant référence au fait que le gouvernement canadien n’a eu d’autre choix que d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence.