Des familles vite séparées par la guerre
Jérémy Bernier | Journal de Québec
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Des scènes déchirantes de pères forcés d’abandonner leur famille pour prendre les armes se multiplient en Ukraine, alors que femmes et enfants se ruent aux frontières par milliers.
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En voiture, en train, en autobus ou même à pied, des dizaines de milliers d’Ukrainiens ont envahi les routes depuis jeudi. Tentant de fuir l’invasion russe, ils ont laissé derrière eux leur maison et toutes leurs possessions dans l’espoir de survivre.
Des bouchons de circulation longs de dizaines de kilomètres ont été observés sur plusieurs artères menant aux frontières alors que de nombreux automobilistes en manque d’essence ont tout simplement abandonné leur véhicule.
En seulement 48 heures, près de 100 000 personnes avaient déjà quitté le pays, d’après l’Organisation mondiale des Nations unies. Ils ont notamment rejoint la Pologne, la Moldavie, la Roumanie et la Hongrie, à l’Ouest.
More than 50,000 Ukrainian refugees have fled their country in less than 48 hours — a majority to Poland and Moldova — and many more are moving towards its borders.
— Filippo Grandi (@FilippoGrandi) February 25, 2022
Heartfelt thanks to the governments and people of countries keeping their borders open and welcoming refugees.
« Tous ceux qui le peuvent fuient, personne ne veut mourir », a confié au journal Kyiv Independant le chauffeur de taxi Tamas Bodnar, qui a abandonné son travail pour rallier la Hongrie.
Obligés de combattre
Mais tout le monde n’a pas cette chance. Le gouvernement a interdit à tous les hommes âgés de 18 à 60 ans de quitter le pays. Cette « mobilisation générale » vise à prêter main-forte aux militaires trop peu nombreux pour affronter les forces russes.
Certains ont eu le temps de dire un dernier au revoir à leurs proches, essuyant quelques larmes au passage. Mais d’autres qui ont tenté de fuir avec leur famille ont été brutalement séparés des leurs.
« Une femme a crié pour que l’armée épargne son mari. Un soldat l’a frappée et a emporté [l’homme]. La situation semble vraiment désespérée », a écrit sur Twitter le journaliste indépendant Manny Marotta.
Comme des milliers de réfugiés, M. Marotta a parcouru environ 70 km en 20 heures pour atteindre la frontière polonaise.
Mais à quelques kilomètres de celle-ci, des soldats ukrainiens ont arrêté toutes les voitures qui passaient pour enrôler de force les hommes et « combattre l’envahisseur russe à l’Est ».
– Avec la BBC et l’AFP