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Environnement

Des étudiants de Sherbrooke inventent une technologie primée par Elon Musk

Alexandre Camiré, au centre, avec son équipe Skyrenu technologies
Alexandre Camiré, au centre, avec son équipe Skyrenu technologies Alexandre Camiré
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Photo portrait de Guillaume Cyr

Guillaume Cyr

2021-11-11T16:39:36Z
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Une équipe étudiante de l’Université de Sherbrooke (UdeS) a inventé une technologie de captation et séquestration du CO2 récompensée par Elon Musk lors de la COP26.  

• À lire aussi: Islande : la plus grande usine de captage de CO2 dans l’air maintenant en fonction

L’invention permet de séquestrer le CO2 rejeté dans l’atmosphère qui contribue aux changements climatiques. Le gaz capté sera ensuite utilisé pour décontaminer des déchets d’amiante des sites miniers en Estrie, les transformant en simples roches. Une pierre deux coups! 

Cette réalisation est celle du professeur de génie mécanique Martin Brouillette et de son équipe d’une quinzaine de personnes, mise sur pied à l’automne 2019.  

Cette équipe nommée Skyrenu a remporté une bourse de 250 000$ US, hier, lors du XPRIZE Carbon Removal dans le cadre de la COP26, un concours organisé par la fondation d’Elon Musk. Cette bourse leur permettra de concrétiser le projet et de participer à une grande finale en 2025 pour tenter de remporter 50 M$ US et poursuivre le développement de cette technologie.  

Schéma de fonctionnement du système Skyrenu
Schéma de fonctionnement du système Skyrenu Skyrenu

L’invention   

Deux milliards de tonnes de résidus contaminent en ce moment des espaces abandonnés en Estrie. Grâce à leur invention, Skyrenu espère les revaloriser. 

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«On pourrait donner le paysage d’il y a 150 ans à un site minier», juge Alexandre Camiré, étudiant à la maîtrise en génie mécanique et membre de l’équipe.    

L'équipe de Skyrenu qui compte 16 membres
L'équipe de Skyrenu qui compte 16 membres Université de Sherbrooke

Encore mieux, le tout est propulsé grâce à des énergies vertes l’hydroélectricité québécoise.   

«Je suis jeune, j’ai 24 ans. C’est notre génération qui va faire beaucoup de changements», lance Alexandre Camiré sur ce qui l’inspire à vouloir continuer dans cette voie.     

1 000 000 de tonnes de Co2   

Avec cette invention, l’équipe souhaite capter de plus en plus de CO2 afin d’atteindre le seuil de 1000 tonnes par année en 2025 et et remporter la finale du concours d'Elon Musk.  

L’équipe devra aussi prouver au jury que l’invention a le potentiel pour se rendre à 1 000 000 de tonnes par année.   

Il reste du chemin à parcourir. Au cours des six prochains mois, les étudiants tenteront de capter 1 kg de CO2 par jour.  

Pour donner une idée de grandeur, le Canada a émis 730 millions de tonnes de CO2 en 2019. La captation de 1 million de tonnes par année équivaudrait aux émissions annuelles de 250 000 voitures.  

Un marché en devenir?  

En ce moment, les technologies de captage et de séquestration sont généralement très couteuses et encore peu efficaces. Par exemple, la plus grande usine de captation dans l'air de CO2 au monde, lancée en septembre dernier, en Islande, ne peut retirer que 4 000 tonnes de CO2 par année, soit l’équivalent des émissions de 870 voitures.  

Le projet est en outre très couteux.   

Sur les marchés du carbone – où les entreprises achètent le droit d’émettre des GES au-dessus d’un certain quota – les prix sont de plus en plus élevés et continueront d’augmenter avec le temps.   

En capturant le carbone émis, les entreprises obtiennent des crédits qu’elles peuvent vendre sur ce marché. Une course pour diminuer le coût de capture du carbone s’est donc engagée afin de répondre aux besoins des entreprises et rivaliser avec les concurrents explique Alexandre Camiré.  

Il indique par ailleurs que leur technique est plus avantageuse que celle de certaines compagnies pétrolières. Ces dernières séquestrent le carbone sous les nappes phréatiques, leur permettant d’extraire encore plus de pétrole et génèrent ainsi encore plus de gaz à effet de serre (GES) , dit-il, ce qui n’est pas bénéfique pour l’environnement. 

Rappelons que les GES qui découlent de l’activité humaine sont responsables du réchauffement climatique.  

Afin de le freiner et d’éviter les pires impacts des changements climatiques, le monde doit les diminuer de moitié d’ici 2030 et atteindre la carboneutralité d’ici 2050.   

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