Des employés de Facebook dénoncent l’inaction de Zuckerberg face au discours haineux de Trump
Philippe Melbourne Dufour
Les discours haineux et l’incitation à la violence sont, avec raison, proscrits sur la majorité des réseaux sociaux.
C’est facile d’agir quand il s’agit d’un troll anonyme ou d’un quidam avec des idées tordues. Mais quand ce genre de paroles dangereuses viennent du président des États-Unis d’Amérique, ça devient un peu plus houleux.
La semaine dernière, Twitter a masqué un tweet de Donald Trump dans lequel il dit «when the looting starts, the shooting starts» (traduction libre: quand le pillage commence, la fusillade commence). Par contre, le message est resté visible sur Facebook ainsi que Instagram, une compagnie appartenant à la première.
Dans une entrevue avec Fox News, le PDG de Facebook Mark Zuckerberg a affirmé qu’il ne cacherait pas le message du président, parce que selon lui, «Facebook ne devrait pas être l’arbitre de la vérité sur internet.»
Plusieurs ont fortement critiqué la décision de Zuckerberg, dont beaucoup de ses propres employés.
Tôt lundi matin, Jason Toff, un gestionnaire chez Facebook a fait une sortie sur Twitter, disant qu’il avait honte de comment sa compagnie a choisi de gérer la situation.
I work at Facebook and I am not proud of how we’re showing up. The majority of coworkers I’ve spoken to feel the same way. We are making our voice heard.
— Jason Toff (@jasontoff) June 1, 2020
«Je travaille chez Facebook et je ne suis pas fier de comment nous agissons. La majorité des collègues à qui j’ai parlé se sent de la même façon. Nous nous faisons entendre.»
Plusieurs autres employés de réseau social avaient aussi fait part de leur désapprobation par rapport à la décision de garder la publication du président en ligne.
I don't know what to do, but I know doing nothing is not acceptable. I'm a FB employee that completely disagrees with Mark's decision to do nothing about Trump's recent posts, which clearly incite violence. I'm not alone inside of FB. There isn't a neutral position on racism.
— Stirman (@stirman) May 30, 2020
Selon Axios, Zuckerberg se serait entretenu avec le président américain vendredi dernier et lui aurait dit que «ses paroles mettaient Facebook dans une position difficile».
D’autre part, le PDG, qui vaut autour de 80 milliards de dollars, s’est engagé à donner 10 millions à des groupes qui défendent la justice raciale.
Aussi sur le Sac: