Départs des manifestants: des citoyens du centre-ville sont sceptiques à Ottawa
Nora T. Lamontagne et Erika Aubin | Journal de Montréal
Des résidents d’Ottawa espèrent de tout cœur que les camionneurs adhèrent au plan qui les fera quitter leurs tranquilles quartiers après 17 jours d’occupation... mais doutent que cette fois-ci soit la bonne.
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Si l’une des organisatrices, Tamara Lich, dit vrai, les véhicules stationnés dans les secteurs résidentiels de la capitale seront déplacés plus près de la colline parlementaire à partir d’aujourd’hui pour épargner les résidents.
« Donc si j’ai bien compris, ils ne font que changer de place ? » demande, incrédule, Doug McArthur, qui subit le bruit des génératrices jour et nuit depuis le début.
« Ça me réjouirait énormément qu’ils quittent notre rue, car les derniers jours ont été difficiles. Mais je ne suis pas certaine que ça va vraiment se passer comme ça », témoigne Susan, dont une fenêtre de sa maison donne sur le convoi immobilisé sur Kent, dans Centretown.
Pas la première fois
D’ailleurs, l’injonction qui leur interdisait de klaxonner n’a été respectée que quelques jours avant que le vacarme ne reprenne de plus belle, souligne sa voisine Jane, qui n’a voulu donner que son prénom.
D’autres résidents rappellent que les manifestants défient aussi ouvertement l’interdiction de ravitailler en combustible les camions, plusieurs se promenant nonchalamment un bidon d’essence à la main.
Pour ajouter au scepticisme de ces citoyens, le convoi n’a pas de porte-parole officiel dont les membres respecteraient l’autorité.
« Ce n’est pas clair qui est le leader. Même si Tamara [Lich] dit ça, rien ne dit qu’ils vont l’écouter et bouger », fait remarquer Susan.
Ils bloquent les convois
Sans attendre que les manifestants déplacent leurs véhicules de leur propre chef, plusieurs centaines d’Ottaviens ont décidé hier après-midi de se masser devant l’arrivée d’autres convois, à quelques rues au sud du parlement.
« On ne peut pas se débarrasser des camions qui sont déjà là, mais on peut au moins empêcher qu’il s’en rajoute, affirme Pamela, dans la soixantaine, qui était parmi la foule. Tout ce qu’on veut, c’est récupérer nos quartiers. »