Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles

Des évangéliques en mission à la manifestation

Le pasteur montréalais Carlos Norbal a donné un sermon sur la scène principale de l’occupation à Ottawa.
Le pasteur montréalais Carlos Norbal a donné un sermon sur la scène principale de l’occupation à Ottawa. Photo Martin Alarie
Partager

Nora T. Lamontagne et Erika Aubin | Journal de Montréal

2022-02-13T16:56:12Z
2022-02-14T03:14:05Z
Partager

Les évangéliques présents en grand nombre au centre-ville d’Ottawa se donnent comme mission d’aider le convoi de la liberté, du sermon du dimanche à la préparation de repas.  

• À lire aussi: Le «convoi de la liberté» accepte de quitter les quartiers résidentiels d'Ottawa

• À lire aussi: Washington salue l'intervention policière canadienne pour débloquer les axes frontaliers

• À lire aussi: Le «convoi de la liberté» dévastateur pour l'image de Justin Trudeau

« Le mouvement des camionneurs n’est pas arrêtable parce que Dieu est partout ici », assure Shannon Laurent, de la City Church d’Ottawa, en distribuant pâtisseries, café et bibles en ce dimanche matin sous une petite tente achalandée. 

Un peu plus loin, des membres de la méga-Église baptiste Billy Graham, très présente au Canada anglais, proposaient aux passants de prier pour eux.

 

« On a prié pour des gens qui ont perdu leur emploi à cause de la vaccination obligatoire ou des grands-mères inquiètes pour leurs petits-enfants », illustre Sandra.

Publicité

En ce jour du Seigneur, le sermon d’un pasteur ontarien anti-vaccin était aussi à l’horaire sur la scène principale, devant le parlement. 

« Notre liberté est en jeu. [...] Le klaxon des camionneurs est un crime légitime pour être délivrés de l’oppression », a lancé Henry Hildebrandt sous les « amen » d’une centaine de personnes.

Ses propos étaient traduits par nul autre que le controversé pasteur Carlos Norbal. Ce dernier a fait les manchettes à l’automne 2020 pour les messes illégales qu’il tenait devant un public nombreux à l’église Nouvelle Création, à Montréal.

« Nous sommes devenus un mouvement de libération mondiale », s’est-il écrié.

Photo Nora T. Lamontagne
Photo Nora T. Lamontagne

 

Pas surprenant 

Alain Pronkin, spécialiste de l’actualité religieuse, ne s’étonne pas de voir des organisations religieuses débarquer au convoi de la liberté vu leur méfiance à l’égard de l’État. 

« Les revendications des camionneurs pour [affaiblir] le gouvernement, c’est dans leurs cordes », soutient-il. 

« Certains groupes religieux ont toujours eu une méfiance à l’égard de l’État. Donc très tôt dans la pandémie, des Églises ont résisté fortement aux mesures sanitaires. La manifestation en est le point culminant », ajoute Frédéric Boily, professeur en science politique de l’Université Alberta.

Cela constitue également une occasion en or pour eux d’aller chercher de nouveaux fidèles, soutient-il.

« Ils disposent d’une fenêtre pour faire avancer leurs idées. Distribuer des muffins, c’est une façon de se faire voir, de déradicaliser et d’adoucir leur image », explique le cochercheur au Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux et la radicalisation.

Matthew Silver, qui se définit comme baptiste, voyait d’ailleurs dans la liberté un thème de conversation prometteur entre camionneurs et religieux. 

Publicité
Publicité