Coupe Stanley: une motivation supplémentaire pour Jack Johnson
Jonathan Bernier
Remporter la coupe Stanley, le rêve ultime. Certains, probablement bénis des dieux du hockey, le réaliseront rapidement dans leur vie. D’autres passeront toute une carrière, parfois brillante, sans même s’y approcher. Les occasions étant rares, vaut mieux la saisir quand elle passe.
Dans le camp de l’Avalanche, Jack Johnson participe à la finale de la Coupe Stanley pour la première fois de sa carrière. Choix de premier tour (3e au total) des Hurricanes de la Caroline, en 2005, le défenseur pourrait devenir l’un des 19 joueurs à remporter le précieux trophée après avoir disputé plus de 1000 matchs de saison régulière dans le circuit Bettman (1024).
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Un peu à l’image de Ron Hainsey, qui n’avait jamais pris part aux séries éliminatoires avant d’être acquis par les Penguins en février 2017 et de soulever le précieux trophée quelques mois plus tard, l’Américain n’a jamais connu de parcours éliminatoires fructueux.
Depuis le début de sa carrière, il a participé au tournoi printanier à sept occasions. Avant cette année, il n’avait jamais franchi le premier tour.
«Ça fait 16 ans que je suis dans cette ligue et je n’ai jamais passé proche. Vivre ce genre de parcours, c’est vraiment spécial. C’est cool. J’essaie de rester dans le présent et de savourer chaque moment», a déclaré le défenseur de 35 ans.
Des souvenirs de Bourque
Andrew Cogliano, de retour après avoir subi une opération à un doigt, espère aussi remporter la coupe pour la première fois de sa carrière. Il faisait partie de l’équipe des Stars qui s’est inclinée en six rencontres face au Lightning lors de la ronde ultime de 2020. Dans son cas, un sacre de l’Avalanche le ferait apparaître dans le top dix des joueurs ayant dû patienter le plus longtemps (1140 matchs) avant de rafler les grands honneurs.
Bien sûr, le sommet de cette liste est occupé par Raymond Bourque. Le Québécois a mis 1612 rencontres réparties sur 22 saisons avant de pouvoir embrasser la coupe Stanley, en 2001.
Joe Sakic, actuel directeur général de l’Avalanche, occupait alors le rôle de capitaine de cette formation.
«La première année de Ray, nous n’avions pas été en mesure de gagner. Quand il est revenu la saison suivante, c’est sûr qu’on voulait gagner encore plus pour lui, a raconté Sakic, lors de la journée réservée aux médias, avant le début de la série. Quand la chimie est bonne au sein d’une équipe, que les joueurs jouent les uns pour les autres, c’est le genre de motivation qui peut mener loin.»
Gagner pour les vieux
La différence avec la formation actuelle de l’Avalanche, c’est que la plupart des coéquipiers de Bourque portaient déjà les couleurs de l’équipe lors de leur triomphe de 1996.
Cette fois, ils ne sont que deux (Darren Helm, avec les Red Wings, en 2008, et Andre Burakovsky, avec les Capitals, en 2018) à avoir goûté à l’euphorie de la victoire.
«Tout le monde essaie de gagner sa première coupe. Donc, ce n’est pas la motivation qui manque, a indiqué Johnson. Je ne pense pas que mes coéquipiers se sont dit qu’il fallait gagner ce truc pour les vieux gars de l’équipe. Je crois qu’ils se disent qu’il faut le gagner pour chacun d’entre nous.»
Là-dessus, Sakic n’est pas si sûr.
«En général, les joueurs se rallient autour de ce genre de cause, surtout lorsque ce sont des joueurs appréciés. Ils veulent gagner pour ces coéquipiers autant qu’ils veulent gagner pour eux-mêmes», a-t-il soutenu.
Si l’Avalanche vient à bout du Lightning, on en aura le cœur net selon l’ordre de passation du trophée.
Johnson a respecté la promesse faite à son ex-entraîneur
Lorsque Jack Johnson a quitté le programme des Wolverines de l’Université du Michigan pour terminer la saison 2006-2007 avec les Kings de Los Angeles, il a fait une promesse à son entraîneur-chef, Red Berenson.
Avant de partir pour la Californie, il lui a juré qu’il décrocherait un jour son diplôme universitaire. Ce qu’il est finalement parvenu à faire, il y a quelques semaines.
Une période de 18 ans
Il lui aura fallu 18 ans, entre le moment où il a posé ses fesses pour la première sur les bancs de ce prestigieux établissement et la réussite de son dernier cours.
«J’ai appelé Red aussitôt que j’ai eu terminé », a raconté le défenseur de l’Avalanche, quelques heures avant le deuxième match de la finale.
«Dix-huit ans... La plupart des étudiants sont docteurs rendus à ce point», a lancé Johnson, diplômé en études générales (general studies), sourire en coin.
Des cours à distance
Au cours des 16 saisons qu’il a disputées dans la LNH, Johnson a rarement pris part aux séries.
Et chaque fois, à l’exception de ce printemps, son parcours se terminait dès le premier tour. Au lieu de maugréer et de s’apitoyer sur son sort, il s’est appliqué à remplir la promesse qu’il avait faite et l’objectif qu’il s’était lui-même fixé.
«Quand j’étais jeune, je ne croyais pas être assez bon pour évoluer dans la LNH. Mon rêve était de jouer pour l’Université du Michigan. Je voulais également obtenir un diplôme de cette école, la meilleure institution publique du pays», a-t-il expliqué.
Choix de premier tour des Hurricanes (3e au total) en 2005, Johnson a vu ses plans changer lorsque les Kings, qui avaient fait son acquisition en septembre 2006 dans une transaction impliquant Oleg Tverdovsky, Éric Bélanger et Tim Gleason, l’ont invité à venir terminer la saison avec eux.
Les plans ont changé, mais l’objectif est demeuré.
«Lors de quelques saisons où je n’étais pas suffisamment chanceux pour participer aux séries éliminatoires, je suivais des cours à distance lors des sessions de printemps. J’ai également profité de la pandémie pour suivre des cours de façon virtuelle. Des cours qui, habituellement, n’étaient offerts que sur le campus.»
Et le voilà 18 ans plus tard bachelier de l’Université du Michigan.