Consommation : comment vivre au quotidien avec un•e partenaire alcoolique
Équipe Salut Bonjour
Un•e conjoint•e est pris•e d'une profonde dépendance à l'alcool et vous ne savez plus quoi faire? Sachez que vous n'êtes pas seul•e dans cette situation. Apprenez-en plus sur l'alcoolisme et comment vivre avec cette maladie qui peut avoir des conséquences dévastatrices.
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Qu'est-ce que l'alcoolisme?
L'alcoolisme est un comportement caractérisé par l'absorption incontrôlée de boissons alcoolisées au point d'endommager la santé et le fonctionnement en société.
L'alcoolisme ou « trouble de l'usage d'alcool » est une affection médicale. L’ American Society of Addiction Medicine (ASAM) et la Société canadienne de médecine de l’addiction (SMCA) considèrent l’alcoolisme tout comme la toxicomanie comme des maladies primaires, chroniques et potentiellement fatales comportant des facteurs génétiques, psychosociaux et environnementaux.
Chez certaines personnes, l’alcool peut provoquer une dépendance physique et psychologique difficile à vaincre et qui peut entraîner de graves problèmes de comportement et de santé mentale et physique.
Un Canadien sur vingt qui consomme de l’alcool en est dépendant. En 2018, selon Statistiques Canada, 19,1 % des Canadiens de 12 ans et plus (5,8 millions de personnes environ) ont indiqué que leur consommation d’alcool pouvait être considérée excessive.
Voici d'autres signes de trouble d'usage de l'alcool :
- avoir fréquemment tenté de réduire sa consommation d'alcool;
- avoir un besoin urgent de consommer de l'alcool;
- boire seul ou en cachette;
- boire souvent plus qu'on l'a prévu lors de réunions sociales;
- cacher des bouteilles d'alcool à la maison ou au travail;
- consommer de l'alcool même lorsque les conséquences pourraient être néfastes (par exemple, au travail);
- éprouver de la contrariété quand quelqu'un suggère de moins boire;
- prendre de l'alcool le matin pour faire face à la journée;
- ressentir du désintérêt à l'égard des activités et des loisirs qui procuraient du plaisir;
- l'utilisation d'alcool dans des situations dangereuses (par exemple, conduire en état d'ébriété).
Les causes de la dépendance à l'alcool
Bien que la cause exacte de l'alcoolisme soit inconnue, des études ont montré qu'il est de plus en plus prouvé que la prédisposition à cette maladie peut être héréditaire et que les risques d'en être atteint augmentent de façon importante chez les familles dont des membres (notamment les parents et les frères et sœurs) ont une dépendance à l'alcool.
Les autres facteurs de risque comprennent un trouble psychiatrique comme la schizophrénie, la dépression ou des troubles anxieux. La pauvreté, l'isolation sociale, une éducation déficiente et la timidité peuvent aussi constituer des facteurs de risque.
En outre, la façon dont le corps d'une personne traite l'alcool peut avoir des répercussions sur le risque de dépendance à l'alcool. La recherche a montré que les personnes qui ont besoin de relativement plus d'alcool pour obtenir un effet sont plus susceptibles de souffrir d'une dépendance à l'alcool.
Comment vivre avec une personne alcoolique
La toute première étape est de prendre conscience du problème d'alcoolisme du proche en question et de bien s'informer pour comprendre qu'il s'agit d'une maladie.
Ce premier pas vous permettra de trouver les réactions appropriées et de vous donner les moyens d'être aidé•e. Par la suite, il est recommandé de :
- Réussir à en parler avec la personne alcoolique lorsqu'elle est à jeun
- Exprimez-lui/elle votre angoisse et vos inquiétudes, mais évitez les reproches qui ne vous mèneront nulle part. Au contraire, ces derniers pourraient encourager le consommateur à boire encore davantage.
- Aborder le sujet comme une réelle maladie
- Si on leur parle d'alcoolisme comme d'une maladie, on diminue de moitié leur charge anxieuse.
- L’inciter à consulter et éviter de faire du déni
- Un•e alcoolique fortement dépendant•e peut difficilement s’en sortir seul•e, même avec l’aide de son partenaire. Il faut l’inciter à consulter son médecin de famille ou un soutien psychologique, au besoin. N'insistez pas non plus face à un refus, mais laissez traîner des adresses de ressources d'aide.
- L'encourager dans ses efforts
- Considérant que les échecs sont multiples, faites de votre mieux pour l'encourager et non lui dicter ce qu'il/elle doit faire, l'accompagner et non la porter. Laissez-le/la se débrouiller seul•e même si cela peut être effrayant.
- Prendre soin de vous et du reste de la famille touchée
- Accordez-vous des moments de répit avec les autres membres de la famille et préservez votre santé pour éviter de sombrer à votre tour. Ne tolérez aucun climat de violence physique ou psychologique même si le/a dépendant•e est en état d'ébriété.
- L'accompagner dans sa sobriété
- Lorsque le proche décide de mettre un terme à sa consommation d'alcool, témoignez-lui votre fierté et votre compréhension tout en le supportant en cas de rechute. Pour la plupart des personnes qui cessent de boire, le plus grand danger est de recommencer à consommer de l'alcool.
Comment aider un•e alcoolique qui ne veut pas se soigner
Nombreuses sont les personnes qui souffrent d’addictions et qui l’ignorent. Ce déni peut entraîner la frustration de leurs proches, dans le cas notamment d’un•e alcoolique qui ne veut pas guérir.
Pour l’aider, il faut trouver le juste milieu pour ni l’encourager ni la repousser. On peut s’orienter vers des institutions spécialisées dans l’aide aux sujets souffrants d’alcoolisme.
Quoi qu’il en soit, rester constamment informé sur l’alcoolodépendance est une nécessité absolue. Il faut savoir qu’une connaissance des mécanismes et des réactions impliquées permet de partir sur de bonnes bases.
Cela permet d’éviter les tensions et de prévenir les crises, l’agressivité, le déni, le refus et la violence.
Les conséquences de la consommation d’alcool sur l’entourage
Au-delà de l’individu qui consomme de l’alcool et qui développe des problèmes de santé, la consommation d’alcool peut avoir des conséquences sur l’entourage. Ami•e•s, enfants, conjoint•e•s et collègues peuvent en ressentir les conséquences.
La consommation d’alcool, surtout lorsqu’elle est abusive, peut affecter les proches du consommateur.
Les membres de la famille, en particulier le conjoint ou la conjointe et les enfants, sont les personnes les plus à risque de subir des conséquences de cette consommation.
La consommation d’alcool durant la grossesse est associée à plusieurs conséquences nocives sur le fœtus ou l’enfant à naître. De plus, la consommation d’alcool lors de la grossesse augmente le risque de lésions au cerveau et de trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale.
Des ressources pour vous aider
Si vous croyez qu'une personne qui vous est chère éprouve un trouble d'usage de l'alcool, sachez que diverses ressources sont disponibles :
- Le médecin de famille du proche alcoolique
- De nombreuses collectivités ont accès à divers programmes de dépendance à l'alcool bénéficiant d'un soutien public et il existe également beaucoup de programmes privés.
- Le mouvement des Alcooliques Anonymes (les AA)
- Reconnu pour son programme en 12 étapes, cet organisme international peut s'avérer d'une grande utilité pour de nombreuses personnes grâce aux efforts personnels et au soutien des pairs.
Enfin, si vous sentez que vous avez besoin de support et de réconfort, n'hésitez pas à faire appel à des groupes de soutien comme :
- Les groupes familiaux Al-Anon
- Les Groupes Familiaux Al-Anon forment une fraternité de parents et d’amis d’alcooliques qui partagent leur expérience, leur force et leur espoir dans le but de résoudre leurs problèmes communs.
- Clinique Nouveau Départ
- Comme la famille constitue une aide précieuse et joue un rôle majeur dans le rétablissement de l’individu, la clinique Nouveau Départ offre un programme Famille et Entourage réservé aux proches des patients de la clinique.