Collecte des résidus alimentaires: «À vos sacs et à vos bacs, citoyens!»
Stéphanie Martin | Journal de Québec
C’est parti pour la collecte des matières alimentaires dans les nouveaux bacs et sacs qui seront distribués par la Ville de Québec... mais seulement dans la Haute-Saint-Charles pour commencer.
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Le maire, Bruno Marchand, et la vice-présidente du comité exécutif, Marie-Josée Asselin, ont lancé officiellement mardi la collecte des résidus qui se retrouveront au nouveau centre de biométhanisation.
«À vos sacs et à vos bacs, citoyens!» a lancé Mme Asselin, heureuse et fière de démarrer cette collecte planifiée depuis 2012. À partir d’aujourd’hui, chaque porte recevra gratuitement un bac et un rouleau de 48 sacs mauves, que ce soit les unifamiliales ou les appartements dans les édifices multilogement. Par la suite, la provision de sacs sera renouvelée aux six mois gratuitement.
Le maire Bruno Marchand, la vice-présidente du comité exécutif, Marie-Josée Asselin, et Mathieu Fournier et Carl Desharnais, de la Ville, ont présenté la nouvelle collecte.
Est-ce que ça se mange?
Dans la Haute-Saint-Charles, cela commence dès maintenant. Les résidents pourront donc trier leurs matières. Une seule question à se poser : est-ce que ça se mange ou est-ce que ça fait partie de quelque chose qui se mange? Si la réponse est oui, le résidu va dans le bac et le sac mauve. Ce dernier se retrouve ensuite directement dans le gros bac à déchets et sera trié une fois rendu à l’usine.
Ainsi, restes de viande, rognures de fruits et légumes, os, coquilles d’œuf, marc de café, par exemple, prendront le chemin du petit bac, dans le sac mauve. Ce matériel a été conçu et fabriqué au Québec.
La Ville a ainsi choisi d'éviter le bac brun et la troisième voie de collecte. Une économie de 50 voyages de camion par jour ou 13 000 par an et de 3150 tonnes de GES annuellement. C'est aussi un casse-tête de moins en période de pénurie de main-d’œuvre, a expliqué le maire Marchand.
La présidente du conseil de quartier, Francine Dion, a été la première à recevoir son bac mardi, de la main de maire Bruno Marchand et des conseillères Marie-Josée Asselin et Bianca Dussault.
Graduellement
Après la Haute-Saint-Charles, les autres arrondissements suivront : Charlesbourg en décembre, Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge en janvier, Des Rivières et L’Ancienne-Lorette en février, Beauport et Saint-Augustin en mars et La Cité–Limoilou en avril.
On n'aurait pas pu déployer le tout à la grandeur de la ville en même temps, a expliqué Mme Asselin. On doit procéder graduellement, pour se donner le temps d'apporter des ajustements, car il y en aura assurément, a avisé le maire. «Il va y avoir des défis, des enjeux. Ce ne sera pas parfait. Mais on se met en mouvement parce qu'on préfère l'imperfection au néant.»
Québec est «une des rares villes au Canada à avoir fait ce choix ambitieux», a indiqué M. Marchand. La capitale aura l'une des plus grandes usines de biométhanisation en Amérique du Nord. Plusieurs villes ont l'oeil sur ce qui se fait ici pour s'en inspirer, dit-il.
La Ville a choisi la collecte par sacs de couleur pour plusieurs raisons, notamment qu'elle est plus adaptée pour une ville dense où il y a plusieurs édifices à logements. Les citoyens n'auront pas à subir les inconvénients des nuisances, odeurs et vers blancs dans les bacs. Et même en distribuant des sacs, la Ville réalise une économie de 6,7 millions $ par an.
Les sacs de plastique seront déchiquetés et brûlés à l'incinérateur. Mais on cherche activement une voie pour les recycler, a indiqué Carl Desharnais, directeur des projets de valorisation à la Ville.
Projet de 110 M$
Le projet de centre de biométhanisation est au coût de 110 millions $, dont 150 millions $ sont à la charge de la Ville et 60,2 millions $ proviennent de subventions.
La Ville espère engranger des revenus de 100 millions $ en 20 ans avec la vente du biogaz qui sera produit par le centre de biométhanisation.
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